La circulation entre Lévis et Québec en baisse
CIRCULATION. Les données préliminaires de la plus récente étude origine-destination réalisée par le ministère des Transports du Québec (MTQ) démontrent une diminution des déplacements entre les deux rives depuis 2006.
Le porte-parole du ministère, Guillaume Paradis, confirme le constat qui sera publié dans quelques semaines seulement. Les enquêtes sont plus précises que d’autres démarches déjà réalisées selon lui. « Les débits journaliers que l’on observe nous montrent une stabilité du nombre de véhicules depuis 2008. Cette démarche, origine-destination, est plus révélatrice et on la réalise tous les cinq ans. »
Le ministère préfère attendre et valider correctement les données avant de les publier, conscient que celles-ci seront utilisées par plusieurs et que leur dévoilement pourrait susciter des réactions.
Des problèmes qui persisteront
Dans un rapport sur les conditions de circulation aux approches des ponts Laporte et de Québec datant de 2009, le ministère des Transports du Québec estimait que 155 000 véhicules y circulaient chaque jour, auxquels s’ajoutent plus de 30 000 véhicules qui circulent en approche des ponts sans pour autant les emprunter. Le rapport précisait également que les problématiques observées à l’époque allaient empirer. « Les simulations montrent que les conditions de circulation et les files d’attente vont empirer, et plus spécifiquement en provenance ou en direction de Saint-Rédempteur et au niveau de l’échangeur 325 (route Président Kennedy), secteurs en fort développement. »
Un troisième pont ou un tunnel?
La publication de ces données dans quelques semaines sera assurément reçue comme une douche d’eau froide par celles et ceux qui prônent un troisième lien éventuel entre les deux rives. Principal initiateur d’une relance demandant au gouvernement du Québec de réaliser une étude de faisabilité pour évaluer l’opportunité de construire un tunnel reliant Lévis à Québec, le président sortant de la Chambre de commerce de Lévis, Jérôme Jolicoeur, s’est dit surpris. « C’est un peu bizarre. J’ai hâte de voir les chiffres. Les données semblent contradictoires avec la réalité puisqu’on a rarement vu une situation se détériorer aussi rapidement. Le trafic de transit et de travailleurs est en hausse. Si c’est en raison du fait que les gens demeurent davantage sur la Rive-Sud pour leurs achats, ça au moins ce sera une bonne nouvelle. »
Son homologue de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, Yvon Laflamme, va un peu dans le même sens. « Ça me surprend. La seule explication qui me vient à l’idée est que l’activité minière a diminué et si les libéraux relancent le Plan Nord, ça va reprendre et là, on aura le même problème. »
M. Jolicoeur demeure toutefois d’avis qu’une mise à jour des études déjà connues sur la pertinence d’un lien sous-fluvial est nécessaire. « Les libéraux se sont engagés en campagne électorale à produire ces études et établir les gains en circulation dans la région. La capacité des ponts est presque atteinte et les heures de pointe s’allongent. »
Il martèle que les élargissements de l’autoroute 20 et du boulevard Henri IV sont de bonnes choses, mais ne mettront pas un frein au phénomène de l’entonnoir. « L’entonnoir des ponts situés à l’ouest provoque d’importants ralentissements et la croissance anticipée de la circulation des prochaines années à la tête des ponts, des deux côtés du fleuve, va entrainer une aggravation de la circulation routière et une augmentation du temps perdu par le citoyen et le travailleur dans le trafic. »