L’immigration, une solution d’avenir pour les entreprises bellechassoises
Une soixantaine de personnes, dont des représentants d’une quinzaine d’entreprises de la région, ont participé vendredi dernier à Saint-Henri au déjeuner conférence «Pénurie de main d’oeuvre: une solution…l’immigration».
Tel que son nom l’indique, l’événement, présenté peu avant l’ouverture du Salon de l’emploi de Bellechasse par les organismes socio-économiques du territoire, de même que par Liaison Immigration Bellechasse, Exceldor, IPL et le Service d’appui régional en immigration (SARI), visait à mettre en évidence l’immigration comme solution d’avenir pour les entreprises bellechassoises.
Premiers conférenciers à prendre la parole, la conseillère en ressources humaines et le chef de secteur en ressources humaines chez Exceldor, Isabelle Raymond et Nicolas Bilodeau, ont entretenu les participants sur l’expérience positive d’intégration de main d’œuvre immigrante que vit l’entreprise à son usine de Saint-Anselme depuis trois ans.
En 2008, celle-ci s’est retrouvée avec 200 postes à combler suite à la signature d’un important contrat avec Costco Ontario. Le marché du travail régional ne parvenant pas à combler son besoin en main d’oeuvre, Exceldor s’est tournée dans un premier temps du côté du Comité sectoriel de main d’oeuvre en transformation alimentaire (CSMOTA) afin de recruter des travailleurs étrangers temporaires.
L’entreprise a finalement rejeté cette solution, préférant procéder à l’embauche d’employés permanents, par le biais d’agences de recrutement actives à Montréal et d’Emploi-Québec pour la région de Québec.
C’est ainsi qu’en septembre 2008, Exceldor a accueilli ses premiers travailleurs immigrants à l’usine de Saint-Anselme. L’entreprise a rapidement adopté des mesures afin de faciliter leur intégration; parmi celles-ci, mentionnons la formation d’un comité d’intégration de la main d’oeuvre diversifiée, la formation des gestionnaires sur la diversité culturelle et la location de maisons pour accueillir les emplois de l’extérieur.
L’entreprise compte aujourd’hui 125 employés immigrants provenant de 28 pays et ne regrette certainement pas de s’être tournée vers l’immigration en 2008, une solution qui lui a permis de poursuivre sa croissance fulgurante.
L’exemple d’IPL
Oeuvrant depuis janvier 2008 chez IPL à titre de directrice du développement organisationnel, Fatima Chaaib a quant à elle parlé de la culture de compétence qui s’est développée au sein de l’entreprise au cours des dernières années, qui consiste à sélectionner le candidat présentant le meilleur potentiel pour le poste disponible, puis à l’encadrer afin de développer ses aptitudes.
Aux dires de Mme Chaaib, cette culture, qui fait complètement abstraction de l’origine ou du sexe du candidat, pour se concentrer uniquement sur ses compétences, permet d’attirer, de conserver, de développer et de stimuler le talent, tout en renforçant le sentiment d’équité et la saine compétition.
Mme Chaaib constitue l’exemple parfait de l’intégration d’une personne immigrante en entreprise en fonction de ses compétences et non de son statut; sollicitée au départ pour un poste d’analyste d’une durée d’un an, elle a finalement obtenu celui de directrice du développement organisationnel en raison de ses nombreuses qualifications.
Une solution à envisager dès maintenant
Fidèle à son habitude, le directeur général du SARI, Jean-Marie Touré, a abordé avec passion la question de l’embauche de personnes immigrantes dans les entreprises de Bellechasse.
Dans un contexte où une baisse de la population est prévue dans Bellechasse d’ici 2028, notamment à cause du vieillissement de la population et du faible taux de natalité, et que les entreprises ont de plus en plus de difficultés à recruter de la main d’œuvre, M. Touré est d’avis que les entreprises d’ici doivent envisager dès aujourd’hui l’embauche de travailleurs immigrants, et ce, d’autant plus que ceux-ci sont nombreux à vouloir faire le saut.
«J’en rencontre à peu près 50 par semaine, prêts à quitter Montréal et à recommencer à zéro pour travailler en région», affirme M. Touré, qui invite les organisations à s’ouvrir à la différence et à reconnaître le potentiel des immigrants.