Manque de places dans les garderies
FAMILLE. Des parents se retrouvent orphelins en matière de garderies depuis que Québec a annoncé la réouverture des écoles et la reprise de certains secteurs d’activité.
La problématique vient du fait que la réouverture des garderies publiques et privées survient avec un nombre de places réduit en raison des recommandations de la Santé publique. Une situation dont est consciente la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance. «70 % des parents et plus qui n’auront pas accès à un service de garde. C’est certain que cela cause un enjeu, car la Santé publique recommande un taux d’occupation de 30 % pour l’implantation de la première phase. À cela il faut ajouter que cela peut atteindre 50 % dans les zones froides, comme Bellechasse-Etchemins. Il faut aussi tenir compte que ce ne seront pas toutes les éducatrices qui seront au travail.»
Elle martèle que chaque décision est faite dans le but de maintenir le taux de contamination très bas. «Il faut aussi mesurer l’effet qu’ont eu les annonces précédentes. L’objectif est de relancer l’ensemble de nos services et commerces, mais dans une idée cohérence qui se tienne. On vit une situation exceptionnelle qui demande des mesures exceptionnelles.»
Mme Lachance est bien au fait que des parents avaient accès à un service de garde d’urgence au cours des dernières semaines en raison de la nature de leur travail. Elle sait également que l’attribution des places a pu causer quelques irritants également. «Tous ont reçu la même directive. Ce que l’on recommande d’abord, c’est de privilégier celles et ceux qui fréquentaient les services de garde d’urgence, en raison de la nature de leur emploi et les parents qui ne peuvent faire du télétravail. La liste des emplois essentiels est aussi devenue plus large avec le temps et dans certains cas, des parents avaient déjà accès à un service de garde reconnu, mais se retrouvent écartés en raison des restrictions ou que la personne qui opère le service de garde ne peut le faire.»
Des cas particuliers
Heureusement pour plusieurs, des grands-parents pourront en faire davantage après que la Santé publique ait convenu la semaine dernière que les gens âgés de moins de 70 ans pourraient reprendre le gardiennage, mais seulement si certaines conditions sont remplies. Malheureusement, cette situation n’est pas idéale. Une jeune femme dans Bellechasse, maman de petits âgés respectivement de 2 et 1 an, devra confier ses bouts de choux à sa mère, qui réside à 70 kilomètres de chez-elle dans les Etchemins, à raison de trois jours/semaine, puisqu’elle reprendra le travail cette semaine. Elle avait toujours écarté cette option, sauf qu’elle se retrouve sans aucune alternative.
«Je n’ai pas assez confiance pour avoir une jeune gardienne, car mes enfants sont trop petits et on va se le dire, à deux ans c’est quelque chose. Depuis le début du confinement, j’ai essayé de faire du télétravail avec deux bébés, ce qui est impossible. Alors je devais donc travailler de soir, après avoir fait mon travail de maman toute la journée et essayer de répondre à mes courriels à travers ça. En fin de compte, je consacrais environ 4 h par soir à mon travail», raconte la jeune maman.
Une autre maman de Lac-Etchemin a réussi in extremis à se dénicher une garderie… à Sainte-Justine. «La dame a six places de disponibles et elle en avait seulement cinq de comblées. Elle pourra combler mon besoin pour les prochains mois, jusqu’au début de la maternelle.»
Son fils de cinq ans avait pu intégrer le service d’urgence, puisqu’elle œuvre dans le domaine de la santé. Comme les responsables de garderies avaient un peu le choix, son enfant n’a finalement pas fait partie de ceux retenus en raison des restrictions, ce qui l’a forcé à faire plusieurs démarches. «À ma garderie, nous sommes cinq parents pour six enfants et tout le monde œuvre dans les services essentiels. Le CPE dépasse déjà le 30 % et plusieurs garderies en milieu familial sont déjà complètes. Je suis chanceuse malgré tout, mais ce n’est pas le cas de tous les parents.»
La situation causera nécessairement des frustrations au cours des prochains jours, ce dont convient la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance. Selon elle, les MRC de Bellechasse et Etchemins se retrouvent heureusement en zone froide, ce qui a permis une marge de manœuvre additionnelle. «On a déjà une modulation de faite en fonction des régions. Lorsque nous avons fermé Bellechasse, c’est parce qu’il n’y avait pas de transmission communautaire et ce ne sont pas toutes les régions qui ont eu cette directive. Il faut y aller un pas à la fois.»
Malgré tout, elle observe que les gens demeurent patients à travers la situation. «Je ne sens pas l’impatience chez les gens. On nous pose beaucoup de questions, par exemple cette semaine, c’était les garderies et le retour à l’école. Je suis agréablement surprise par la réaction des gens et leur attitude. Au bout de quelques explications sur les mesures, les gens comprennent généralement.»