Bellechasse et Les Etchemins rabrouent les écolos

MUNICIPAL. Les élus des MRC de Bellechasse et Les Etchemins s’affichent en désaccord avec les organismes Vivre en Ville, Équiterre, Nature Québec et la Fondation David Suzuki qui ont récemment pointé du doigt le monde municipal en matière d’environnement, particulièrement dans les dossiers du 3e lien et de la loi sur la protection du territoire agricole.

Le préfet de la MRC de Bellechasse, Clément Fillion, a déploré la sortie des environnementalistes. «C’est du n’importe quoi. Ça démontre de leur part une méconnaissance de notre territoire et de nos enjeux. On mélange les dossiers. Ils parlent d’une abolition de la loi sur le territoire agricole alors que nous, on en veut une harmonisation. Nous sommes pour l’agriculture, on met justement en place un Plan de développement de la zone agricole (PDZA) dans notre MRC.»

Le préfet de la MRC Les Etchemins, Richard Couët, convient qu’il y a eu des abus dans le passé. Ce qu’il reproche aux écologistes, c’est l’absence de raisonnement dans leurs exposés. «Les environnementalistes se mêlent de tous les dossiers, ils savent tout et ont la solution pour tout. Le problème, c’est qu’ils ont une écoute. C’est certain que les belles terres agricoles de Mirabel et du secteur 10-30 ont été massacrées et qu’il y a eu beaucoup de développement à ces endroits. Est-ce qu’on peut faire des nuances ? Notre région est boisée à 85 %. On veut protéger nos terres agricoles, mais peut-on utiliser les autres terres (forestières) de façon différente que ce nous dit la loi depuis 40 ans?»

Relativement au sujet du 3e lien, là encore M. Fillion estime que le regroupement est mal informé. «Ils disent que notre territoire va changer outrageusement, que l’on va devenir une zone urbaine. Ils sont dans le champ. On cherche uniquement à mieux occuper notre territoire, particulièrement dans le sud de notre MRC. On ne mettra pas plus d’huile sur le feu. Quand ils auront vraiment des dossiers à nous soumettre, qui auront de l’allure et qui nous montreront une connaissance de nos réalités, on en reparlera.»

Richard Couët estime pour sa part qu’il faut regarder l’ensemble des nouvelles réalités. «Il y a un encombrement à la hauteur des ponts et ce n’est pas vrai que les nouveaux modes de transport urbain vont régler la situation pour les 20 prochaines années. Il faut débloquer l’entrée des ponts. C’est intéressants autant pour les Etchemins que Bellechasse et Montmagny-L’Islet et l’ensemble de la Rive-Sud et c’est pourquoi M. Labeaume n’en veut pas, car il sait qu’un 3e lien amènera du développement chez nous, qu’il n’aura pas.

Le ton entre le monde municipal et les environnementalistes ne risquent pas de changer bientôt, surtout que plusieurs conseils municipaux exigent déjà une révision de la Loi sur la conservation des milieux humides.