Nancy Fournier, 5e candidate dans Bellechasse
POLITIQUE. Nancy Fournier devient la 5e candidate dans Bellechasse à plonger dans l’aventure en vue de la prochaine élection provinciale d’octobre. Elle portera les couleurs du parti Citoyens au Pouvoir.
Native de Frampton, Mme Fournier a récemment rencontré le représentant du journal en compagnie de son chef, Stéphane Blais, qui est comptable de profession. Ce dernier indiqueque le parti porte bien son nom. «On ne veut pas se coller une étiquette. Nous sommes des démocrates et des gens flexibles à la situation. Il y a des souverainistes, des autonomistes et des fédéralistes au sein de notre parti.»
Les idées et points d’ancrage du parti sont souvent inspirés d’ailleurs. Celui de la démocratie directe vient de la Suisse par exemple explique M. Blais. «La transparence de l’État vient de la Suède où un fonctionnaire a 45 jours pour répondre à une demande d’information d’un citoyen. C’est obligatoire. On y prône aussi l’anti-carriérisme politique, qui limite à un mandat la présence au parlement, une décentralisation des pouvoirs vers les citoyens et les instances qui s’y rapprochent, ainsi que la responsabilisation individuelle.»
Les carrières de politiciens sont trop souvent reliées aux lobbys et aux groupes de pression estime Stéphane Blais. «En décentralisant, automatiquement les régions auront davantage de pouvoirs et certains groupes un peu moins d’influence. Tous les changements en profondeur que l’on propose sont souvent des sujets tabous. S’il faut donner un coup de barre à gauche sur l’échiquier politique, on le fera, et même chose si cela doit se faire à droite.»
Parmi les principales propositions véhiculées par le parti, on remarque une Immigration stratégique, une régionalisation de l’économie, l’instauration d’ordres professionnels pour les journalistes et les économistes, et la création d’une Banque du Québec.
Selon lui, sa formation incarnera une force politique différente, mais inévitable. «Le peuple en a besoin et nous sommes issus du peuple. Le spectre est intéressant. Nancy travaille dans un restaurant, un autre est un professeur qui met sa profession en attente le temps d’une campagne, d’autres comme moi mettent leur crédibilité en jeu et on le fait pour nos enfants.»
Bellechasse, pourquoi pas
La candidate, Nancy Fournier, souhaitait se présenter dans une circonscription qui lui ressemble. «Je suis issue d’une famille de cultivateurs dont la mère tenait une auberge que l’on appelait à l’époque «Vacances familles», j’ai donc appris à travailler dur et j’ai grandi avec le public dès mon plus jeune âge. Il y avait déjà une candidate dans Beauce-Nord et comme j’ai déjà travaillé dans Bellechasse (Exceldor et dans différentes fermes) et que j’y connais plein de gens, je suis à l’aise autant avec l’un qu’avec l’autre. Un comté, ce n’est qu’une ligne sur la carte de toute façon.»
Mme Fournier estime qu’il y a de beaux enjeux dans Bellechasse. Certains sujets nationaux l’interpellent également. «En immigration, il y a de l’abus dans la situation actuelle. C’est dommage pour une personne qui a fait des démarches pendant quatre ans dans son pays pour venir ici, qui a appris le français, et rempli ses formulaires pour se retrouver sur une liste d’attente. Des gens étaient ici, s’étaient bien intégrés et leur visa expire. Ils doivent repartir alors qu’il avait suivi les protocoles exigés. Pendant ce temps, c’est le bar open à la frontière, c’est injuste.»
Régionalement, elle a suivi de près et déplore la perte de services financiers dans les petites communautés, particulièrement le retrait de guichets automatiques. «On voit qu’ils veulent les retirer, l’argent liquide est possiblement appelé à disparaitre. Ils sont heureux de le faire et nous habituent. Ils centralisent alors que nous on parle davantage de décentralisation.»
Son chef Stéphane Blais estime qu’Alphonse Desjardins lui-même souhaitait que les caisses servent au développement et à l’émancipation des régions. «Nous allons intervenir dans leur processus et aider les membres à reprendre leur place dans les assemblées annuelles. Les gens ont besoin d’un guide pour se structurer et rappeler le pouvoir vers les caisses.»
Le dossier d’un 3e lien Québec-Lévis sera un sujet incontournable au cours des prochains mois. Mme Fournier est aussi de cet avis. «C’est important et c’est nécessaire. Est-ce mieux à l’est ou à l’ouest, on pourrait peut-être demander aux gens par référendum pour trancher.»
Citoyens au Pouvoir sera contre la privatisation d’Hydro-Québec et d’autres institutions comme la Société des Alcools du Québec précise M. Blais. «Hydro a des défauts, mais dans son ensemble, on a un joyau entre les mains. On prône une libéralisation du marché tout en gardant la SAQ. Elle a un savoir-faire extraordinaire. Libéraliser le marché va uniquement lui mettre plus de pression pour être plus compétitive tout en gardant son expertise. Peut-être qu’elle fera moins de profits, mais le dividende demeurera intéressant.»
Stéphane Blais convient que son parti ne prendra pas le pouvoir en octobre prochain. «La prochaine élection servira de tremplin pour 2022 et 2016, elle servira à se faire connaitre et montrer que l’on existe pour vrai.»