Exceldor veut poursuivre sa «croissance rationnelle»

AFFAIRES. Président-directeur général d’Exceldor, René Proulx était le conférencier invité lors du dîner-conférence de la Chambre de commerce de Lévis présenté le 16 octobre.

Au cours des prochaines années, Exceldor désire poursuivre ses investissements annuels dans la région, plus précisément à son usine de Saint-Anselme, a confié M. Proulx qui a laissé entendre qu’un système d’insensibilisation au gaz y serait éventuellement installé. «Cet investissement majeur», tout comme d’autres au sein de la coopérative, sont actuellement à l’étude. D’ici six à neuf mois, des annonces pourraient être faites selon René Proulx.

Cette année, 72 M$ ont été investis pour améliorer les usines de la coopérative et construire un centre de distribution à Beloeil. Aussi, l’entreprise complètera bientôt son analyse en vue de construire une nouvelle usine de transformation primaire qui remplacerait celle de Saint-Damase en Montérégie, un projet de plus de 175 M$.

De nouvelles acquisitions ne sont pas écartées puisqu’il y a désormais 14 transformateurs de volailles au pays plutôt qu’une trentaine comme c’était le cas en 2005. «Si on n’avance pas, il est clair que nous allons reculer avant longtemps parce que nos compétiteurs et le marché bougent. Si nous n’avions pas connu notre épisode de croissance au cours des 12 dernières années, nous serions vulnérables autant sur le plan financier que sur la compétitivité. Nous serions une cible pour être acheté. Présentement, nous ne sommes pas une cible, mais un chasseur», a illustré M. Proulx.

Un frein à la prospérité: la pénurie de main-d’œuvre

Sans surprise, le président-directeur général d’Exceldor a profité de sa conférence pour livrer un vibrant plaidoyer en faveur de l’immigration comme solution à la pénurie de la main-d’œuvre, qui frappe autant son entreprise que d’autres ailleurs au Québec.

Déjà, la coopérative de transformation de volailles s’est tournée massivement vers les travailleurs immigrants pour combler ses postes disponibles. Uniquement à l’usine de Saint-Anselme, le tiers des 600 employés sont originaires de l’étranger. Toutefois, cela n’est pas suffisant pour renverser la vapeur, précise M. Proulx, 210 postes étant actuellement à pourvoir dans les installations administratives et dans les usines de l’entreprise au Québec.

«Ça freine notre croissance. C’est le problème le plus criant auquel nous devons faire face. Pour nous, l’immigration est notre principale planche de salut. Nous demandons au gouvernement de faciliter l’arrivée d’immigrants et après nous allons nous en occuper, pour les intégrer et leur faire apprendre le français», a conclu M. Proulx.

(Collaboration spéciale Éric Deschênes, Journal de Lévis)