Lincoln Navigator 2018 : vive l’aluminium!
Maintenant que le Ford Expedition et sa nouvelle carrosserie en aluminium sont arrivés sur le marché, il est temps de se tourner vers son pendant de luxe, le Lincoln Navigator. Lui aussi enveloppé d’aluminium, il mise sur un V6 EcoBoost de 3,5 litres jumelé à une boîte automatique à 10 rapports et à une traction intégrale (de série au Canada; une propulsion est offerte aux États-Unis). Ce grand VUS est disponible en 2 versions, Select à 87 500 $ et Ultra à 90 500 $, et chacune propose l’option d’un empattement allongé, ce qui augmente la facture à 90 500 $ et 93 500 $, respectivement. Malheureusement, les Canadiens n’ont pas droit à la version de prestige Black Label, du moins pas pour l’instant.
Quand j’ai essayé l’Expedition à l’automne, je l’ai trouvé tellement bon que je me suis demandé comment le Navigator pourrait justifier son prix plus élevé (différence de 3 501 $ par rapport à l’Expedition MAX haut de gamme). J’ai donc été invité à le conduire sur la magnifique autoroute menant de Vancouver à Whistler pour le découvrir.
Plus léger et plus raffiné
Tel que mentionné, le Lincoln Navigator 2018 s’est doté d’une nouvelle carrosserie en aluminium. On peut sentir son poids allégé dès qu’on ouvre la portière (de type conventionnel et non pas comme les portières en aile de mouette du prototype Navigator de 2016!). Elle est si légère que je l’ai souvent refermée avec beaucoup trop de force. Idem pour le capot : même si seulement 0,0006 % des propriétaires de Navigator vont le soulever plus de 2 fois par année, le changement est appréciable.
Bien qu’il demeure un peu plus lourd que l’Expedition, ses décollages se font quand même avec de l’aplomb, pour ne pas dire de la férocité, quand on active le mode « Excitant ». Oui, oui, il y a bien un mode de conduite qui porte ce nom! La sélection se fait à l’aide d’une molette sur la console et l’instrumentation change en conséquence. En mode Normal, par exemple, il n’y a que l’indicateur de vitesse qui apparaît (et seulement le chiffre de la vitesse en temps réel est illuminé; les autres restent cachés). Ensuite, en mode Normal Auto 4×4, un compte-tours s’ajoute pour mieux suivre le comportement du moteur. Le fait que chaque commande s’accompagne d’un graphique différent en haute résolution est la cerise sur le gâteau.
Si je m’attarde à l’instrumentation, c’est parce qu’elle se veut à mon avis un microcosme du Lincoln Navigator 2018, qui s’efforce de relever la barre dans le marché des VUS de luxe. L’affichage tête haute est plus large que tous ceux que j’ai vus précédemment; en prime, on peut l’ajuster et modifier les données projetées avec les boutons sur le volant, ce qui est bien.
Le décor intérieur reflète admirablement le chic extérieur, qui se démarque par ses vastes et élégants panneaux, sa calandre avec l’emblème de Lincoln illuminé en option et ses majestueuses roues de 22 pouces qui arborent un look encore plus raffiné en version Ultra.
Des sièges dignes d’un roi
Toute cette extravagance est bien, mais il faut aussi s’assurer que les passagers bénéficient d’un confort à la hauteur. Le Lincoln Navigator 2018 renferme donc des sièges multicontours infiniment ajustables ou presque. On contrôle le tout à l’aide de boutons sur les portières, qui font penser à ceux de Mercedes-Benz, mais aussi par l’écran central de 10 pouces pour ce qui est du support lombaire (3 réglages), des appuis latéraux (2 positions) et de la fonction de massage (exclusive aux sièges « Position parfaite » en option).
La rangée médiane se coulisse vers l’avant et l’arrière mais, malheureusement, impossible de se faire masser à cet endroit. Si vous me trouvez capricieux, je vous rappelle qu’il s’agit d’un VUS de luxe frôlant les 100 000 $! Lincoln rétorque que les acheteurs du Navigator sont de plus en plus des familles; à quoi bon une fonction de massage si un siège d’auto pour enfant est installé?
Mieux vaut faciliter l’accès à la banquette arrière, ce que Lincoln a fait en employant le même mécanisme à la 2e rangée que dans le Ford Expedition. Pas besoin non plus d’enlever un siège de bébé qui s’y trouverait. Les places de 3e rangée s’avèrent étonnamment spacieuses et devraient accommoder sans problème tous les enfants et ados, voire la majorité des adultes. Le modèle Navigator L à empattement allongé ne change rien à ça; c’est plutôt le coffre qui s’étire, passant de 591 à 1 019 litres. En rabattant tous les dossiers arrière, on obtient un volume utilitaire de 3 407 litres, comparativement à 2 929 dans le Navigator régulier.
Parlant des enfants, ils adoreront certainement le système audio-vidéo Lincoln Play, une option de 2 350 $ qui comprend une paire d’écrans de 10 pouces de type tablette électronique pouvant se connecter avec des appareils mobiles et diffuser du contenu d’applications telles que Netflix. C’est génial. En plus, on peut synchroniser jusqu’à 10 appareils avec le modem 4G LTE ou encore utiliser l’un des 12 (!) ports USB présents dans l’habitacle, dont 2 aux places arrière. Il y a même un plateau de recharge sans fil inclus de série. Seul bémol : les écrans ne sont pas totalement tactiles; c’est juste qu’on retrouve une rangée de boutons tactiles à leur base, de même qu’une télécommande style Apple TV.
Les écouteurs inclus savent rendre justice au fantastique système audio Revel, qu’on peut avoir avec 14 ou 20 haut-parleurs. Trois modes d’écoute sont proposés (traditionnel, scène et auditoire) et la richesse sonore impressionne. D’ailleurs, le système a été conçu dès le départ en fonction de l’habitacle grandiose du Navigator 2018. Les commandes se font via l’interface SYNC 3, qui est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Ça reste l’une des meilleures plateformes d’infodivertissement de toute l’industrie.
EcoBoost rapporte gros encore une fois
Dans le nouveau Lincoln Navigator, le V6 EcoBoost de 3,5 litres de Ford développe 450 chevaux ainsi qu’un couple assez renversant de 510 livres-pied, et ce, à 3 000 tours/minute. On dirait les chiffres du F-150 Raptor — et c’est plus que ce que génère le Cadillac Escalade, qui traîne des kilos additionnels. Le Navigator cache donc bien sa masse, surtout au décollage quand la combinaison du turbocompresseur, du rouage intégral et de la boîte à 10 rapports réagit presque sans délai à l’action du pied droit. Normalement, un véhicule aussi costaud ne devrait pas paraître aussi léger et fringant, mais c’est pourtant le cas.
Le côté « athlétique » du Navigator est rehaussé par sa suspension adaptative de série, qui peut s’ajuster à la volée selon le style de conduite et l’état de la route. En général, ces amortisseurs font du bon travail pour neutraliser les transferts de poids. Dans les virages plus serrés, par contre, le véhicule tangue un peu plus que je le voudrais. Une suspension pneumatique à nivellement automatique pourrait remédier à la situation, mais il n’y a pas cette option au menu. Peut-être pour l’année-modèle 2019…
Là où aucune amélioration n’est requise, c’est au niveau de l’insonorisation. L’emploi de verre laminé double pour les vitres latérales et le parebrise ainsi que de technologies de réduction active du bruit font en sorte que la conduite est vraiment très sereine. Selon Lincoln, le Navigator possède maintenant l’habitacle le plus silencieux de sa gamme.
Pour le reste, je dois souligner la bagatelle d’aides électroniques, de série et en option. La surveillance des angles morts, l’alerte de collision avant et la caméra de recul sont toutes de base, mais il faut ajouter l’ensemble technologique à 3 000 $ pour avoir l’aide au maintien dans la voie, le régulateur de vitesse adaptatif, l’affichage tête haute et l’assistance précollision. On parle d’un véhicule qui coûte au départ près de 90 000 $, je vous le rappelle, et selon moi des systèmes comme l’aide au maintien dans la voie et le régulateur de vitesse adaptatif devraient être inclus d’emblée. Même en version Ultra, cet ensemble reste optionnel.
On peut aussi se procurer un ensemble de remorquage spécial à 2 000 $, qui comprend l’aide au recul avec remorque. Ainsi équipé, le Navigator peut tirer jusqu’à 8 300 livres et le Navigator L, jusqu’à 8 100. Sinon, la capacité de remorquage s’élève respectivement à 6 200 et 6 600 livres.
Tout un accomplissement!
En fin de compte, le nouveau Lincoln Navigator 2018 est un autre bel exemple d’ingénierie sophistiquée de la part de la division de luxe de Ford, qui continue sur la lancée amorcée par les MKC, MKX (renommé Nautilus pour 2019) et Continental. Il est très élégant, extrêmement confortable sur la route et rempli de technologies, sans oublier ses sièges à 30 réglages.
Ne manque plus que cette suspension pneumatique… et peut-être les portières en aile de mouette!
Contenu original de auto123.