Un nouveau défi pour Luc Dion

POLITIQUE.  Si sa mise en candidature a pris bien des gens par surprise, le nouveau préfet de la MRC de Bellechasse, Luc Dion, indique que son implication n’est qu’une suite logique de ses expériences passées. S’impliquer régionalement en fait partie.

« Je suis à un stade dans ma vie où je veux aller plus loin. Je me suis impliqué au niveau des commissions scolaires, à ma municipalité comme maire et conseiller, alors je suis rendu à un âge où j’estime être rendu là », résumait-il lors d’une rencontre tenue quelques jours à peine après son élection.  

Maire de Honfleur depuis 2017, M. Dion estime que le moment était opportun pour lui d’explorer d’autres avenues. « J’ai de la disponibilité, car j’ai une bonne relève. Ma conjointe est toujours en emploi et une fois à la retraite, on aimerait voyager et partir deux ou trois mois pendant l’hiver, ce qui sera impossible comme préfet ou même comme maire. Alors, c’est le moment de le faire. »

Il a déjà certains dossiers en tête où il estime pouvoir être utile, notamment celui du troisième lien et l’arrivée prochaine du compostage dans l’équation de la gestion des matières résiduelles. « J’aime la politique et le volet régional m’attire. Je ne croirais pas que le gouvernement recule deux fois sur un projet comme celui-là. Développement économique Bellechasse est déjà bien engagé dans une démarche de concertation et je m’attends à être très disponible dans ce dossier. »

Affichant sa préférence pour un lien à l’est, via l’Île-d’Orléans, et après avoir déjà rencontré quelques-uns de ses homologues, maires et préfets de la région, M. Dion ajoute que le projet se doit d’être plus grand que la simple région de Québec. « Ce n’est pas un projet Québec-Lévis ou Bellechasse. Les deux autres ponts ne seront pas éternels. Il faut que ce soit accessible aux véhicules lourds. Arriver à un consensus sera difficile, mais nous avons tous le même intérêt. C’est un incontournable et tôt ou tard, ce devra être fait. »

Autre dossier prioritaire à ses yeux, le compostage et la mise sur pied du tri robotisé dans les régions de Bellechasse et la Nouvelle-Beauce, qui sont partenaires dans ce projet. « C’est majeur et ça aussi, c’est un incontournable. Nous n’avons pas le choix, puisque c’est le gouvernement qui nous l’exige. Nous sommes déjà pénalisés, parce que nous ne sommes pas prêts. Le dossier avance bien, heureusement. »

À l’instar de son homologue de la Nouvelle-Beauce et maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon, il indique que la sensibilisation sera très importante. « Il sera important de sensibiliser les gens, parce que ce sera une éducation à faire. Plus nous allons récupérer de ces matières, plus nous allons économiser. Les coûts sont élevés et si au moins on peut se donner une chance, faisons de notre mieux pour répondre aux exigences du gouvernement. »

Un apprentissage nécessaire

Luc Dion accède à la fonction de préfet alors que la MRC doit composer avec une situation particulière, qui fait suite à une sortie d’anciens employés de la MRC qui y décrivaient un climat tendu à l’interne, au cours de l’été. Au fait de certains éléments, il préfère attendre et apprivoiser le dossier avant de s’avancer davantage sur la suite des choses.

« Je viens à peine d’arriver, alors je dois me familiariser avec tout ça, avant toute chose. Je sais qu’il y a une situation qui crée des tensions, je sais qu’il y a une démarche de diagnostic organisationnel en cours. Je dois avoir des discussions avec plein de monde avant de m’avancer davantage, comme sur plein d’autres dossiers en cours. »

Il espère entre-temps que l’examen en cours permettra d’arriver rapidement à un constat et des recommandations, si nécessaire. « Tous les élus souhaitent que la situation se résorbe rapidement et d’ailleurs, au dernier conseil des maires, on s’est assuré que la firme qui réalise ce travail puisse produire un portrait complet de la situation en prolongeant son mandat. »

Enfin, Luc Dion est conscient que la politique municipale présente des défis de nos jours et peut être ingrate par moment. Il se dit prêt à jouer son rôle et d’avoir une vision régionale. « Il ne faut pas aller là pour se sentir valorisé, c’est certain. Dans mes mandats à Honfleur, les choses se sont toujours bien déroulées. Je me sens prêt à jouer ce rôle et je pense bien connaître Bellechasse. Heureusement, davantage de personnes pensent régional chez les décideurs et on le sent autour de la table des maires. S’il est plus facile de créer des liens avec nos voisins, nous ne sommes plus dans les guerres de clochers. »

Il estime bien connaître la région, suffisamment pour mettre à profit ses connaissances du territoire pendant son mandat. « Étant au centre de la MRC, je suis possiblement mieux situé que quelqu’un qui demeure à une extrémité du territoire. Le mélange de l’agriculture avec la forêt, les industries que nous avons, tout ça jumelé avec de beaux attraits, autant l’été que l’hiver, font que nous sommes l’une des plus belles régions du Québec. »