Québec verse plus de 6,4 M$ pour soutenir l’automatisation dans trois entreprises 

ÉCONOMIE. Le gouvernement du Québec et Investissement Québec accordent des contributions financières totalisant 6 432 500 $ à trois entreprises manufacturières de la région de la Chaudière-Appalaches, soit Plate 2000, le Centre de production Laflamme et Turgeon – Solutions d’affichage, pour soutenir leurs projets de croissance et d’automatisation.

Chez Plate 2000 de Saint-Anselme, le soutien gouvernemental a permis d’acquérir un système ERP et des équipements automatisés ainsi que pour robotiser ses activités. Fabricante de produits de finition de planchers de béton, puis spécialisés dans la fabrication et l’assemblage de pièces mécanosoudées en acier, l’entreprise a bénéficié d’un prêt de 1,35 million de dollars et de 2,87 millions issus des fonds propres d’Investissement Québec pour des projets totalisant 6,92 millions de dollars. 

Président de Plate 2000, Patrick Bolduc indique que l’entreprise est toujours en développement de marchés aux États-Unis, en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. « Nous avons pu lancer une troisième ligne de produits à la suite de l’achat des équipements et de la robotisation. Ce n’est pas une technologie nécessairement récente, mais avec les ajustements que nous y avons apportés, on a pu rendre tout ça plus sécuritaire et facile à manipuler. On sera nécessairement plus compétitif sur le prix, mais aussi davantage attractif sur le délai de livraison. »

À Sainte-Claire, le Centre de production Laflamme souhaitait agrandir ses installations et acquérir de l’équipement, des projets évalués à 2,4 millions de dollars. L’usine spécialisée dans la sous-traitance industrielle de produits non métalliques, la découpe numérique et la fabrication de pièces sur mesure a reçu une aide financière de 720 000 $ et 480 000 $ provenant des fonds propres d’Investissement Québec. « Nous sommes passés de 14 à 40 employés qui travaillent à Sainte-Claire. Nous avons besoin d’aide pour avoir l’apport économique que l’on a dans nos communautés et on ne veut pas s’arrêter là », a résumé Martin Olivier, président du Centre de production Laflamme.

Ayant obtenu des aides de 525 000 $ et 487 500 $, Kevin Turgeon, président de Turgeon – Solutions d’affichage de Saint-Anselme, indique que son entreprise a fait l’acquisition l’entreprise Lettrage Maska de Sainte-Hyacinthe au cours des derniers mois, en plus de nouveaux équipements. « Le but était de sortir l’expertise de la région et aller chercher un volume d’affaires dans la région de Montréal. Il y a déjà une synergie qui se crée entre les deux entreprises. » L’ensemble de la démarche avoisine 1,9 M$. 

Subventions et affaires

Alors que le soutien aux entreprises par les gouvernements ne fait pas l’unanimité, les trois entrepreneurs indiquent que ces aides financières permettent plutôt d’accélérer certaines initiatives et sécuriser des emplois dans la région. 

« Cet argent ne sert pas à autre chose que d’investir dans des emplois. À partir du moment où nous, les entreprises, payons des impôts, créons de l’emploi, nous sommes des PME dans nos villages. Ce qui nous aide, c’est qu’ils vont dans des endroits où les prêteurs conventionnels ne vont pas. Nous avons à assumer des taux d’intérêt, même sur des prêts avantageux », résume Patrick Bolduc qui estime qu’au final, son entreprise embauchera entre 40 et 50 personnes de plus, pour atteindre les 200 d’ici deux ans.

Directeur régional d’Investissement-Québec pour Chaudière-Appalaches, Maxime Dionne précise que même si son entité offre des services intéressants aux entrepreneurs, elle n’est jamais seule à s’impliquer. « On ne dépasse jamais le 30 % sur ce qui implique les améliorations, la productivité, la robotisation ou l’automatisation. On ne fait jamais rien seul non plus, car on partage toujours le risque avec d’autres partenaires financiers. »

Députée de Bellechasse à Québec, Stéphanie Lachance juge elle aussi que c’est l’économie de la région qui en bénéficie. « Lorsqu’une entreprise exporte, c’est de l’argent neuf qui arrive chez nous. C’est important que Québec soit là pour couvrir certaines zones où d’autres ne vont pas. On doit toutefois porter attention aux conditions dans lesquelles se déploient les projets », convient-elle.

Sur l’aide que Québec pourrait donner aux entreprises, uniquement par la diminution de la paperasse et des redditions de compte, Stéphanie Lachance indique que le processus est déjà entamé. « Il y a un défi et les entrepreneurs le verbalisent. Des actions ont déjà été mises en place sur l’allègement règlementaire et ça continue. On diminue plus que l’on augmente. Il faut rendre nos institutions plus efficaces, c’est certain. »