Claude Gignac, animateur bénévole de la première heure à Passion-FM
BUCKLAND. Depuis son ouverture à la fin mars 1992, la station radiophonique Passion-FM, ou Radio Bellechasse-Etchemins, a pu compter sur l’apport de nombreux bénévoles pour meubler du temps d’antenne les soirs et les week-ends. Saviez-vous qu’un de ceux-ci est en poste puis les débuts de la radio, n’ayant jamais sauté une année ?
Cet exploit revient à Claude Gignac de Buckland qui a animé sa première émission le 1er avril 1994. Ce mercredi 18 septembre, il amorçait officiellement une 33e année de son émission, Nostalgique odyssée, que l’on a connue auparavant sous l’appellation Euréka.
« Deux ans avant que la radio ne voie le jour, j’avais vu une publicité disant qu’un groupe effectuait des démarches auprès du CRTC afin de lancer une radio communautaire et qu’ils cherchaient des bénévoles. J’avais appelé pour signifier mon intérêt et par la suite, j’ai suivi une petite formation avec un gars de la station CFLS de Lévis, qui avait eu lieu à Saint-Damien. Ils n’avaient pas eu leur licence et je n’y pensais plus. Puis en mars 1992, j’ai reçu un téléphone de Robin Minier me demandant si j’étais toujours intéressé à devenir bénévole et j’ai dit oui. Cela débutait la semaine suivante, le 1er avril » se remémore l’ancien enseignant et directeur d’école qui s’est lancé à pieds joints dans l’aventure.
Accompagné d’un ami de Jonquière (d’où il est aussi originaire) qui s’occupait de la technique, il a aminé sa première émission, une deuxième et ainsi de suite. Leur collaboration a duré pendant un an.
« Je ne pensais jamais être capable de m’occuper de la technique, mais ça semblait pire que c’était. Après la première année, j’ai continué seul, par moi-même », soutient-il en rappelant que son premier projet d’émission qui devait s’appeler Ça vaut le détour, n’avait pas fonctionné. C’est dans la même veine qu’Euréka est arrivé.
« Je voulais animer une émission dans laquelle je rencontrerais des artistes, peintres et autres afin de parler de ce qui se passait au niveau culturel dans Bellechasse. Je me suis cependant aperçu que les gens ne te courraient pas après pour des entrevues et que c’était à moi de le faire. Comme j’étais déjà directeur de deux écoles, j’étais déjà très occupé, je n’avais pas le temps de tout faire cela, même si j’ai eu des entretiens à l’occasion », poursuit l’animateur bénévole aujourd’hui âgé de 79 ans.
Sujets légers et musique francophone
Depuis 32 ans, la formule de Claude Gignac est simple. Que ce soit avec Euréka ou avec Nostalgique odyssée, celui-ci discute de sujets « courts et légers » qui ont retenu son attention, le tout accompagné de musique francophone, idéalement.
« Je trouve cela intéressant de parler de différents sujets. Je fais beaucoup de recherche et de lecture, que ce soit dans des journaux, des livres, des magazines ou sur Internet. Je suis très curieux et je mets beaucoup de temps dans ma préparation. Des fois c’est sérieux, des fois plus rigolo et je me permets d’ajouter quelques petits commentaires », indique-t-il.
« Des gens m’appellent à l’occasion pour discuter avec moi et me disent qu’ils apprennent plein de choses, alors c’est le fun. C’est mon hobby de faire de la radio, je n’avais jamais fait cela avant », mentionne M. Gignac en soulignant qu’il a déjà songé à arrêter, mais qu’il entend continuer pour le moment.
« L’été, je prends congé, alors que ce n’était pas le cas au départ. La seule chose que je trouve difficile, c’est de revenir à la maison tard en soirée, après mon émission de trois heures, surtout en hiver. Je suis un peu fou braque, alors quand j’embarque dans quelque chose, ce n’est pas à moitié. C’est tout ou pantoute », ajoute celui qui est aussi bénévole responsable de la bibliothèque municipale, où il œuvre depuis 40 ans, en plus de s’occuper des soirées de pickleball à Buckland.
« À 79 ans, pourquoi je m’arrêterais ? Je suis en bonne santé. L’hiver dernier, j’ai fait 1 400 km en ski de fond. L’été je marche beaucoup, jusqu’à 15 km chaque jour quand je le peux. C’est un mode de vie que j’aime », précise le retraité qui avait subi un triple pontage il y a 3 ou 4 ans.
« Aussitôt que mon cardiologue m’a donné le OK, j’ai repris mes activités. C’était la même chose quand j’étais jeune, à Jonquière. On faisait beaucoup de sport. J’ai longtemps joué au tennis, j’ai dû arrêter de jouer il y a trois ou quatre ans en raison d’une blessure. Les gens prennent leur retraite et ne font plus rien et ça, je ne suis pas capable, il faut que je bouge, que j’aie quelque chose à faire. Il faut que je sorte de la maison, je bouge en fonction de mes capacités. »