Troisième lien: lancement d’un appel d’intérêt international
TRANSPORTS. La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a procédé, le 11 octobre, à l’annonce d’un appel d’intérêt international pour le projet de troisième lien entre les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches.
Cet appel a pour objectif pour le gouvernement Legault de valider le marché et connaître son intérêt pour le projet et le mode de réalisation collaboratif préconisé. Ce modèle, une première au Québec, consiste en une étroite collaboration avec le concepteur et le constructeur dès les premières étapes de conception du projet pour permettre une réalisation plus rapide et à de meilleurs coûts.
Les deux principaux objectifs du projet sont d’assurer la sécurité économique de l’Est-du-Québec par l’implantation d’un nouveau lien interrives permettant le transport des biens et des marchandises ainsi que d’offrir une meilleure circulation routière en limitant l’impact environnemental.
« On franchit un premier jalon très concret et important depuis l’engagement que nous avons pris en juin dernier (de réaliser le troisième lien). On entame officiellement la recherche de notre partenaire pour faire le troisième lien. […] On lance un message à l’international qu’on s’est modernisé au Québec, qu’on veut faire un beau projet et voir leur intérêt à venir le faire avec nous », a d’abord lancé la ministre, qui n’a pas fermé la porte à ce que des entreprises du Québec soumissionnent aussi.
Pour le moment, le projet n’en est qu’à ses débuts, alors que Mme Guilbault n’a rien exclu, que ce soit l’idée d’un tunnel ou d’un tramway, la hauteur ou encore, le nombre de voies. D’ailleurs, aucun prix ni échéancier n’a été dévoilé. Cependant, même s’il n’y a pas encore de tracé précis, l’espace désiré se trouve entre les ponts actuels et la pointe de l’île d’Orléans.
Les prochaines étapes
La ministre a, par la même occasion, présenté le calendrier pour les prochaines étapes du dossier.
Ainsi, les partenaires intéressés ont 30 jours pour lever la main, alors que le gouvernement fera ensuite le tri des soumissionnaires et fera des entrevues et des analyses jusqu’au début de l’année 2025. Jusqu’au printemps de la même année, il y aura lancement de plusieurs appels d’offres pour ensuite déposer l’avis de projet au ministère de l’Environnement, suivi de la préparation du concept de référence. 2026 marquera l’appel de qualification et l’appel de propositions, alors que 2027 devrait voir la signature du contrat et le lancement de la phase de développement.
Geneviève Guilbault a aussi affirmé que sa crédibilité et celle de la Coalition Avenir Québec (CAQ) sont « en jeu ».
« On sait qu’il y a encore du scepticisme au sein de la population compte tenu des tribulations qu’a connues ce projet. On a une démonstration à faire du fait que nous sommes résolument engagés. Les gens ont besoin d’une démonstration claire et aujourd’hui, c’est une première étape concrète puisque quand tu vas sur le marché international, tu mets en jeu ta crédibilité. […] Notre objectif est de franchir le plus d’étapes possible dans les deux prochaines années pour que ce soit relativement irréversible », a avoué la vice-première ministre, qui a promis de faire des mises à jour régulièrement.
Les réactions
À la suite de cette annonce, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a réagi positivement à la nouvelle, mais a tout de même exprimé sa déception quant « au temps perdu ».
« Il s’agit enfin d’un pas dans la bonne direction. Néanmoins, il est malheureux de constater que nous sommes encore à la case départ et qu’aucun corridor n’ait encore été retenu pour un nouveau lien autoroutier entre les deux rives. Ça nous ramène au même point que la campagne électorale de 2018 alors que le gouvernement libéral sortant de l’époque avait identifié trois à quatre corridors autoroutiers pour la traversée du fleuve », a-t-il indiqué.
De son côté, la Coalition de l’Est demeure ferme sur le besoin d’un lien interrives à l’Est de Lévis.
« La volonté de construire dans le corridor Est, c’est ce qui a été annoncé en juin 2024. On ne doit pas se lancer dans d’autres études et continuer d’accumuler les cartables pour se retrouver au même point dans un an », a conclu Alain Vallières, directeur général de Développement économique Bellechasse et président de Chaudière-Appalaches Économique.
Par Xavier Nicole, collaboration spéciale, Le Journal de Lévis