Parc Massif du Sud: en voulez-vous des projets ?

TOURISME. La Corporation d’aménagement et de développement du Massif du Sud (CADMS) a reçu une large part des sommes octroyées par Québec pour appuyer la réalisation d’initiatives de développement régional en Chaudière-Appalaches. La reconstruction de la tour du mont Saint-Magloire et du belvédère du Milieu pourra notamment aller de l’avant avec des soutiens de 603 000 $ et 170 000 $.

La démolition et la reconstruction de la tour du mont Saint-Magloire, au coût de 754 000 $, est visiblement l’initiative la plus ambitieuse, puisqu’elle permettra l’aménagement d’un espace fermé afin d’améliorer l’expérience des visiteurs et favoriser la contemplation des paysages. À la base de la tour, un espace chauffé et sécuritaire servira aux adeptes de la motoneige.

« Ce sera une tour de 58 pieds de hauteur avec un toit. Celle en place est en fin de vie, sa construction remonte à 35 ans. Le sommet sera fermé et vitré. L’abri des motoneigistes sera dégagé », explique Jean-François Préfontaine, directeur général du parc régional.

La reconstruction du belvédère du Milieu, sur le territoire de Saint-Luc, nécessitera, pour sa part, sa démolition et la reconstruction d’une structure recouverte et en porte-à-faux. « C’est un des plus beaux points d’observation du parc. Il y a une vue en plongée sur toute la vallée. C’est l’une des choses qui sont ressorties et qu’il fallait mettre en valeur. »

L’aménagement de sentiers de vélo et de sentiers pédestres est aussi dans les cartons de la Corporation qui a près d’une dizaine de projets sur la table. « On travaille beaucoup avec les sentiers des Etchemins. On veut relier le réseau de plein air du parc au réseau intermunicipal. Ce serait un sentier rustique d’environ 8 kilomètres et ce secteur pourrait devenir un pôle avec le lac Cabouron et le Mont Bonnet notamment. Saint-Luc pourrait être la porte d’entrée de plein de choses. »

L’entretien, aussi un enjeu

Beaucoup d’infrastructures du parc régional ont plus d’une vingtaine d’années, rappelle M. Préfontaine. « On a reconstruit le secteur des Portes-de-l’Enfer, refait plusieurs passerelles, des ponts, des belvédères, et comme tous les projets prennent deux ou trois ans, on doit progresser. »

Il avoue que la Corporation doit être très active et vigilante pour avoir accès aux différents programmes gouvernementaux. « Ce sont des projets normés et qui doivent cadrer avec les objectifs des programmes. Il faut scorer pour obtenir les fonds. Entretenir des réseaux, ça coûte cher et beaucoup de ces argents servent à cela. Comme on a maintenant une affluence que l’on n’avait pas il y a dix ans (environ 5 000 personnes en 2009 contre plus de 80 000 aujourd’hui), on doit suivre les tendances », explique-t-il en ajoutant que la pandémie a accentué cette tendance, car il n’y avait rien d’autre à faire, pour employer son expression.

« Les ventes dans les boutiques spécialisées ont explosé. Le plein air a toujours été sécuritaire et bon pour la santé physique et psychologique. C’est aussi rendu accessible, alors que c’était davantage élitiste avant, puis le marché est là. »

Cette tendance de développement est facilement visible et maintenant vue comme tangible partout, notamment dans Les Etchemins, selon le maire de Saint-Philémon et président de la Corporation, Daniel Pouliot. « Avant, le parc était comme un corps étranger », dit-il en souriant. « Ça fait longtemps que les dirigeants des Etchemins le voient ce potentiel, mais les résidents pas si longtemps. Il y a un noyau à développer maintenant. »

Un même objectif

Jean-François Préfontaine voit le lien entre les territoires de Bellechasse et des Etchemins comme une complémentarité. Il y a également eu un changement de ton évident dans les relations avec le parc régional et la station de ski depuis la fin des luttes juridiques et l’arrivée d’un nouveau propriétaire, avoue-t-il.

« Si la Station touristique fait du vélo de montagne ou de la descente, c’est complémentaire au cross-country. S’ils font de l’hébergement, c’est complémentaire à ce que l’on a déjà. Ultimement, on veut développer nos territoires respectifs et avec Les Etchemins, c’est vrai qu’il y avait peu de pleins du côté sud de la montagne, mais il y a le parc éolien, la pratique du quad ou la motoneige. Tout ça est complémentaire. »

Pour Daniel Pouliot, ce retour d’une bonne entente entre toutes les entités était incontournable. « Ça vient par le développement. Le positif est motivant pour tout le monde. Nos utilisateurs aussi le vivent. Avant, on sentait que tous travaillaient chacun de leur côté, en plus des épisodes de poursuites judiciaires. Aujourd’hui, il y a le partage d’une vision commune et personne ne fait la même chose que l’autre. Des choses se font déjà en commun. »

Il ajoute que la vision de développement de Saint-Philémon et Buckland est étroitement liée au Massif du Sud. « C’est le Massif qui rallie les deux municipalités. Jamais on n’aurait pensé ça dans le passé, mais ça devenait impératif que l’on travaille ensemble. Regrouper l’administratif est une autre chose, mais les entrepreneurs dans le parc n’ont qu’à parler à une personne maintenant, c’est aussi positif. »

Il observe une situation similaire du côté sud de la montagne. « Les trois municipalités (Sainte-Sabine, Saint-Magloire et Saint-Luc) travaillent ensemble pour les sentiers des Etchemins, quand est-ce qu’on a vu ça ? Le positif se reflète tous les jours et ne vient pas des dirigeants, mais de l’extérieur. Il y a une fierté qui est en train de se développer et c’est le bout le plus important dans tout ça », poursuit-il.

Toutefois, il estime qu’une base publique sera toujours nécessaire pour venir appuyer le privé ou le coopératif dans le développement du secteur. « Le public, comme les municipalités ou les MRC, vient sécuriser le noyau qui maintient le cap sur une orientation. Peut-être qu’une infrastructure d’accueil serait utile aussi pour permettre aux gens de se rattacher à ces projets et maintenir les accès déjà acquis. »