Les ventes de Stellantis en baisse de 20 % aux États-Unis
Stellantis a tenté d’augmenter ses programmes de rabais au troisième trimestre de l’année, mais ses ventes aux États-Unis ont tout de même chuté de 20 % au cours de cette période. La compagnie a d’ailleurs averti que ses profits pour l’année seraient inférieurs aux prévisions. En dépit des incitatifs offerts, les concessionnaires signalent que l’entreprise doit faire preuve de plus d’agressivité pour reconquérir sa part de marché.
Une liste croissante de défis pour le constructeur
Les défis se multiplient pour Stellantis : une accumulation de stock, des concessionnaires frustrés et la menace d’une nouvelle grève de l’UAW (United Auto Workers) qui ont poussé le constructeur à poursuivre le syndicat, ainsi qu’une chute du cours de l’action, et même une enquête pour fraude fiscale concernant son président, John Elkann.
De plus, Stellantis a procédé à plusieurs vagues de suppressions d’emplois aux États-Unis et, le 30 septembre, l’entreprise a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices annuels. Cependant, le chef de la direction, Carlos Tavares, a minimisé ces difficultés, les qualifiant de « petites erreurs opérationnelles ».
Réduction des stocks : une priorité stratégique
La direction de Stellantis cherche à alléger ses stocks aux États-Unis, qui s’élevaient à un peu plus de 430 000 véhicules au 30 juin dernier, en visant un inventaire de 330 000 unités d’ici la fin de l’année. Initialement, ce seuil était prévu pour le premier trimestre de 2025. Dans le cadre de ses efforts de réduction des coûts, Stellantis a adopté une approche stricte concernant les dépenses externes, sous la direction de sa directrice financière Natalie Knight. Selon des documents internes, elle a encouragé son équipe financière à examiner de près chaque demande d’achat externe.
Chute des marges et restructurations
Le coût de redressement des activités en Amérique du Nord, la concurrence des constructeurs chinois et un ralentissement général de l’industrie pèsent lourdement sur les résultats de Stellantis. La compagnie a annoncé une révision à la baisse de sa marge d’exploitation ajustée, qui pourrait chuter à 5,5 %, contre un objectif initialement passé la dizaine en pourcentages.
Pour faire face à l’accumulation d’inventaire, Stellantis a réduit la production dans plusieurs de ses usines américaines. Ces efforts de rationalisation semblent porter leurs fruits, puisque Natalie Knight s’est dite satisfaite des réductions récentes de stocks. Toutefois, les concessionnaires insistent sur le fait que la stratégie de vente nécessite encore des ajustements.
Une baisse continue des ventes pour les grandes marques
Les ventes américaines de Stellantis ont chuté pour un cinquième trimestre consécutif. Ram a enregistré une baisse de 19 % pour un troisième trimestre de suite, tandis que les ventes de Jeep ont diminué de 6,2 %. Chrysler et Dodge ont subi des baisses encore plus importantes, avec des reculs de plus de 40 % pour le trimestre. Seule Fiat, avec son modèle électrique 500e, a affiché une hausse.
En comparaison, les résultats des constructeurs concurrents ont été mitigés, ce qui pourrait inciter certains à offrir des rabais plus attractifs. Cela pourrait forcer Stellantis à revoir ses propres incitations pour rester concurrentiel.
Des incitatifs plus importants sont nécessaires
Un concessionnaire souhaitant rester anonyme a exprimé des doutes quant à la capacité de Stellantis à maintenir le cap avec ses programmes de rabais actuels. Selon lui, les modèles 2024 plus anciens nécessitent des incitatifs plus élevés que ceux de 2025, qui sont souvent moins chers après rabais.
Le problème, selon ce concessionnaire, est que l’entreprise tente de maximiser ses profits à court terme au lieu de vider ses stocks, ce qui nuit aux commandes futures des concessionnaires.
Un problème persistant pour Stellantis
Le problème ne se limite pas à une simple question d’inventaire, mais révèle également d’un manque de demande et d’une mauvaise gestion des prix. En moyenne, un véhicule Stellantis reste en stock pendant 117 jours avant d’être vendu, soit plus du double de la moyenne de l’industrie.
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