École Bedford: «Un cas d’entrisme islamiste», affirme Paul St-Pierre Plamondon

QUÉBEC — En s’appuyant sur le cas de l’école Bedford, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, affirme qu’il y a de «l’entrisme religieux et idéologique» dans les établissements scolaires du Québec et veut que la laïcité soit renforcée pour le contrer. Il veut notamment une plus grande mixité au sein des écoles, mais refuse de s’avancer sur des exemples de mesures concrètes pour y arriver.

«Le nombre d’écoles où 75 % et plus des élèves ne sont pas nés au Québec est quand même élevé à Montréal. Donc, moi, ce que je dis, c’est: “on devrait étudier comment on arrive à une mixité, de sorte qu’il n’y ait pas des microcosmes qui se forment”», a-t-il affirmé en point de presse lundi matin à l’Assemblée nationale.

Paul St-Pierre Plamondon a dit qu’il fallait étudier ce qui se fait à l’étranger.

«Si dans des écoles, il y a un pays dans le monde ou une croyance religieuse qui est représenté à presque 100 % – je ne veux pas exagérer, mais qui est vraiment majoritaire –, c’est prévisible qu’il n’y aura pas d’intégration à la société d’accueil et c’est prévisible qu’il y aura une tentation de répéter ce qui se fait ailleurs dans le monde, et rappelons que dans plusieurs pays dans le monde, il n’y a pas de paix sociale», a-t-il soutenu.

«Entrisme islamique»

Le chef péquiste tenait à s’adresser à la presse parlementaire afin de revenir sur les événements survenus à l’école Bedford, à Montréal, dans les dernières semaines. Rappelons qu’un rapport dévastateur a dressé le portrait d’un établissement sous le joug d’un «clan dominant» d’enseignants, «surtout composé de personnes d’origine maghrébine», qui imposait un véritable règne autocratique de terreur.

«La première chose qu’on doit faire lorsqu’on veut régler un problème, c’est d’être capable de le nommer. Et il y a un problème spécifique dans le cas de nos écoles, c’est celui de l’entrisme religieux et idéologique. Et, dans le cas de l’école Bedford, il s’agit d’un cas d’entrisme islamiste», a affirmé Paul St-Pierre Plamondon.

Le chef péquiste définit l’entrisme ainsi: «C’est quand une poignée de personnes prennent les commandes de toute une institution et y font régner un climat de terreur pour imposer leur religion ou leur idéologie.»

Par conséquent, il est, selon lui, nécessaire de renforcer la laïcité, notamment en inscrivant ce principe dans la Loi sur l’instruction publique et en arrêtant de «subventionner les 50 écoles religieuses au coût de 160 millions $ par année».

Il souhaite aussi «interdire les partenariats entre les écoles et les lieux de culte» et que le Québec se dote de «mécanismes d’évaluation indépendante du respect de la laïcité».

Démission réclamée

Le rapport sur l’école Bedford fait mention de «certaines pratiques religieuses, telles que des prières dans les salles de classe ou encore des ablutions dans les toilettes communes». On indique que, bien que «ces pratiques n’étaient majoritairement pas effectuées devant les élèves», la preuve analysée fait état de «deux événements où des élèves auraient été impliqués dans le cadre de pratiques religieuses».

On écrit également que «des témoins ont mentionné aux enquêteurs avoir constaté une forte influence du milieu communautaire sur plusieurs membres du personnel de l’école Bedford. Un certain nombre d’entre eux fréquenterait notamment un centre communautaire et une mosquée située dans le quartier».

Le rapport mentionne toutefois «que bien que le clan majoritaire soit surtout composé de personnes d’origine maghrébine, des personnes d’autres origines y sont aussi associées. Également, le clan minoritaire est lui aussi composé en partie d’individus d’origine maghrébine, incluant certaines des plus fortes oppositions au clan majoritaire».

On ajoute que «bien qu’il y ait effectivement présence de clans à l’école Bedford composés d’individus de différentes origines, les enquêteurs ont surtout observé une opposition entre des idéologies».

Le document fait aussi état de «lacunes dans l’enseignement de la communication orale, des sciences et de la technologie, de l’éthique et de la culture religieuse et de l’éducation à la sexualité».

Samedi soir dernier, la directrice générale du Centre de services scolaire de Montréal, Isabelle Gélinas, annonçait la suspension de 11 enseignants de cette école.

Trop peu trop tard pour le chef péquiste qui a exigé, à l’instar de la députée libérale Marwah Rizqy, la démission de Mme Gélinas. Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, lui a toutefois réitéré sa confiance dimanche lors de l’émission «Tout le monde en parle».