Centre Femmes de Bellechasse: Marjolaine Montminy passe le flambeau

SAINTE-CLAIRE. Le Centre Femmes de Bellechasse souligne ses 25 ans et pour ce faire, quelques changements ont eu lieu à l’interne alors que Marjolaine Montminy, fondatrice de l’organisme et directrice de celui-ci depuis sa création en 1999, a laissé sa place à Audrey Corriveau de Sainte-Claire.

Travailleuse sociale au Centre Femmes de 2005 à 2007, Mme Corriveau est revenue au bercail il y a un an et demi à titre de directrice générale adjointe. C’est en juin dernier que la native de Buckland a pris la direction générale, Mme Montminy devenant son adjointe, poste qu’elle occupera jusqu’à son départ prévu en octobre 2025.

Lorsqu’on lui demande quels sont, selon elle, les dossiers marquants de ses 25 ans à la tête du Centre Femmes de Bellechasse, Marjolaine Montminy y va d’une réponse à la fois simple et remplie de signification.

« Depuis que j’ai annoncé mon départ, j’ai reçu le témoignage de nombreuses femmes me disant que j’étais arrivée à point dans leur vie, que ce soit en lien avec la violence conjugale, la précarité financière, le besoin de parler et d’être écoutées. On ne la compartimente (la femme) pas en fonction de ses problèmes ou de sa santé, on la prend comme elle est », prend-elle le soin de dire en se réjouissant de la mise en place du jardin communautaire de Sainte-Claire qui est devenu un projet mobilisateur dans cette localité et un lieu de rencontre pour les gens.

« L’essence même du Centre Femmes, c’est l’entraide entre les femmes. Nous sommes toutes des intervenantes sociales qui travaillons ici, mais quand on voit les femmes qui sont solidaires entre elles, de voir une femme qui en amène une autre à une de nos activités, c’est gratifiant », indique Audrey Corriveau.

Partir de zéro

Invitée à revenir sur la mise en place de l’organisme à la fin des années 1990, Marjolaine Montminy rappelle qu’à l’époque, il n’existait pas d’organisme dédié aux femmes de la région.

« Il y avait 80 centres femmes au Québec et Yolande Lépine, travailleuse communautaire au CLSC de Bellechasse à cette époque, me disait souvent qu’elle me verrait démarrer un Centre Femmes dans Bellechasse. Même chose pour Line Fradette qui travaillait pour le député Claude Lachance », indique la fondatrice en rappelant que c’est après la réélection de ce dernier, en décembre 1998, qu’elle a été convoquée en entrevue, puis rapidement embauchée avec, pour mandat, de mettre en place un centre de femmes dans la région.

Ce n’était pas le travail qui manquait, rappelle Mme Montminy qui devait rencontrer les organismes existants pour s’assurer qu’il n’y ait pas de dédoublement de services, déposer les premières demandes de subventions auprès de Condition féminine Canada, puis choisir les dossiers qui seraient sous sa gouverne au départ. Rapidement et dans l’ordre, la violence conjugale et l’accès des femmes aux métiers non traditionnels furent priorisés, en fonction des programmes de financement disponibles.

« Notre mission est, depuis le départ, de travailler à l’amélioration de la condition de vie des femmes. La violence conjugale, les personnes handicapées, les problématiques de poids chez certaines personnes, l’anorexie, nous sommes tout cela. Sans oublier les femmes en condition de pauvreté », rappelle Mme Montminy en ajoutant que l’obtention d’une reconnaissance auprès de la Régie régionale de la Santé allait devenir un moment-clé dans le développement de l’organisme dont les assises financières et humaines sont solides en 2024.

« On a commencé avec 20 000 $ en banque, mais pas de local. Rapidement cependant, on a eu une belle entente avec la municipalité de Sainte-Claire qui nous louait le local actuel à faible coût, soit 200 $ par mois, entièrement meublé. La municipalité a toujours été toujours très collaboratrice et l’est encore aujourd’hui. »

Tournée régionale

Dans le cadre de ce 25e anniversaire, le Centre Femmes Bellechasse a lancé, au cours des derniers jours, une tournée des 20 municipalités de Bellechasse qui s’étendra jusqu’au printemps 2025. Chaque rencontre d’une durée de deux heures (de 19 h à 21 h) s’amorcera par la projection du film Ouvrir la voie au féminisme bellechassois, réalisé par Ariane Gagnon pour le compte du Centre Femmes, suivi d’une discussion sur celui-ci.

« On veut aussi connaître les besoins et, surtout, les préoccupations des femmes, puis comparer celles-ci avec celles identifiées lors de tournées précédentes afin de voir si elles ont évolué ou non avec le temps. On va aussi revenir sur ce qui a été mis en place à la suite de ces rencontres et ce qui peut être fait dans le futur », précisent les deux intervenantes en ajoutant que cette tournée pourrait déboucher sur la tenue d’un colloque sur le sujet à l’automne 2025.

Une participation active à la marche mondiale des femmes, en octobre 2025, est aussi envisagée. Celle-ci débouchera sur un grand rassemblement le 18 octobre à Québec, mais la tenue d’une marche locale, dans Bellechasse, est aussi envisagée.

« La marche des femmes a lieu aux cinq ans et chaque fois, c’est pour des revendications. La tournée que nous effectuons va nous aider à identifier des revendications locales, pour les femmes de Bellechasse », souligne Mme Montminy en terminant.