Originaire de Bellechasse, Céline Plante à la présidence de la CCIQ
AFFAIRES. Originaire de Saint-Lazare, l’avocate Céline Plante est, depuis le 15 octobre dernier, la nouvelle présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.
Avocate associée au sein du cabinet d’avocats Therrien Couture Jolicoeur, elle amorce donc un mandat de deux ans à la tête de l’organisme de développement économique.
Mme Plante est membre du conseil d’administration de la CCIQ depuis septembre 2019, ayant notamment présidé le comité de gouvernance et des ressources humaines pendant un an avant de devenir première vice-présidente, l’an dernier.
« J’embrasse ce nouveau défi avec enthousiasme et je souhaite, avec les membres du conseil d’administration, le nouveau chef de la direction qui sera bientôt en fonction ainsi que l’ensemble de l’équipe de la Chambre, que nous puissions avoir un impact faire avancer des choses », indique l’avocate
Me Plante souligne que les mandats qui attendent la CCIQ sont nombreux, ceux-ci étant en lien avec la vision 2020-2035 qui repose sur trois axes : déployer les atouts de Québec, développer une mobilité moderne, grandir par l’innovation et l’entrepreneuriat.
En matière de mobilité, dossier complexe selon ses dires et qui est au menu de bien des discussions, Céline Plante rappelle que son organisme s’est dit favorable au principe de mobilité et de réseau structurant, sans toutefois se prononcer officiellement sur le ou les moyens pour y parvenir.
« Nous laissons cela aux décideurs et aux experts, car nous n’avons pas l’expertise pour identifier un moyen plus qu’un autre. On appuie la mobilité des personnes et de la main-d’œuvre, mais aussi celle des marchandises, car nos entreprises ont des besoins à ces deux niveaux. C’est un dossier très chaud », confirme-t-elle.
Même si la pénurie de main-d’œuvre semble moins criante qu’il n’y a deux ans, elle ajoute que la CCIQ demeure sensible envers cette question, qu’il s’agisse de la disponibilité, de l’attractivité et de la rétention de la main-d’œuvre.
« On sait qu’il y a toujours de grands besoins en la matière. On veut vraiment être une voie forte et pertinente auprès de la communauté d’affaires de la Capitale-Nationale, pour le développement économique de la région. On essaie d’être le plus groundés sur les besoins de nos membres et de l’ensemble des entreprises », ajoute-t-elle.
Sensibiliser le gouvernement
À cet égard, Mme Plante faisait partie de la délégation de la Fédération des Chambres de commerce du Québec qui s’est déplacée à l’Assemblée nationale, mardi dernier, afin de sensibiliser le gouvernement aux réalités actuelles des entreprises et exhorter celui-ci à présenter rapidement des mesures qui permettront de donner un véritable souffle aux PME et entrepreneurs québécois qui continuent de subir, rappelle-t-elle, un contexte économique défavorable.
« Nous demandons au gouvernement d’adopter des mesures concrètes quant au cadre de conformité réglementaire. Que tu sois une petite ou une grande entreprise, les règles sont les mêmes. La loi 25, par exemple, ne fait pas trop d’adaptations et nos entreprises n’ont pas tous les mêmes moyens pour le faire. On souhaite aussi l’adoption de mesure pour favoriser la productivité au sein des entreprises », mentionne la nouvelle présidente en rappelant que la question du taux d’inclusion sur les gains en capital est un autre élément qui fait mal aux entreprises.
« Des statistiques démontrent que nos entreprises sont énormément taxées, notamment sur la masse salariale qui est très élevée comparativement à d’autres juridictions. Les mesures fiscales doivent être adaptées pour les PME », ajoute-t-elle en mentionnant que les membres de la délégation ont rencontré autant la ministre Christine Fréchette que des membres de l’opposition afin de les sensibiliser à ces questions.
« L’apport des PME est important et il est temps qu’on les aide à différents égards, incluant les travailleurs étrangers temporaires. On sait qu’il y a des prérogatives politiques derrière tout cela et qu’on veut bien gérer les entrées, mais on nuit certainement à des entreprises qui ont vraiment besoin de cette clientèle. »
Nouveau chef de la direction
En parallèle à sa nomination, Mme Plante dit de réjouir de l’entrée en fonction prochaine, le 1er novembre, de Frédérick Boisvert à titre de nouveau président et chef de la direction de la CCIQ. Bien connu sur Rive-Sud, ce dernier a œuvré au chantier maritime Davie, au niveau des Affaires publiques, ainsi qu’en tant qu’attaché politique auprès de l’ancien député-ministre Steven Blaney.
Il était, jusqu’à tout récemment, directeur général de deux corporations de développement économique et industriel de la région de Victoriaville.
Développement de la Rive-Sud
Lorsqu’on lui demande comment elle voit le développement sur l’ensemble de la Rive-Sud depuis quelques années, surtout du côté de Lévis, Céline Plante dit voir cela positivement et d’un bon œil, rappelant que la CCIQ œuvre dans un esprit de collaboration avec Lévis et la Chambre de commerce de Lévis avec laquelle elle entretient d’excellentes relations.
« Nous ne sommes pas dans un mode de compétition. Nous sommes plutôt dans un mode de collaboration, pour que l’ensemble de la région se développe et que tout le monde y trouve son compte », indique-t-elle en ajoutant qu’elle tient ce discours depuis l’époque où elle était présidente de la Chambre de commerce de Saint-Anselme/Honfleur qui s’est régionalisée pour devenir la Chambre de commerce de Bellechasse, puis celle de Bellechasse-Etchemins.
« Quand on travaille ensemble, on est plus fort. Il faut que les gens d’affaires continuent à s’impliquer, même si ce n’est pas toujours facile, car les Chambres de commerce n’ont pas toujours de grands moyens. Cela prend beaucoup de collaboration et l’entraide entre les chambres de commerce, je crois beaucoup à cela. Il faut être en synergie pour faire face aux vents contraires, offrir une valeur ajoutée à nos membres et être une voie forte pour eux. »