UPA de Chaudière-Appalaches: l’ajout d’éoliennes préoccupe toujours
AGRICULTURE. La Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches a profité de sa récente assemblée générale annuelle (AGA) pour souligner les 100 ans d’histoire de l’Union des producteurs agricoles et de faire le bilan des points importants de l’année 2024.
L’activité a permis de réunir quelque 150 personnes déléguées au Centre Caztel de Sainte-Marie, le mardi 29 octobre dernier ne comportait pas d’élection ni de résolution. L’année dernière, les trois dirigeants, soit le président James Allen, la 1re vice-présidente Natacha Lagarde et le 2e vice-président Pascal Leclerc, avaient été élus pour un mandat de deux ans.
Lors de son discours, James Allen a toutefois rappelé les dossiers que l’Union devra mener au cours de la prochaine année, notamment en lien avec l’aménagement du territoire. L’arrivée potentielle d’éoliennes sur le territoire de certaines localités, au cours des prochaines années, est inévitable, selon lui, mais il souhaite que la protection du territoire agricole demeure prioritaire.
« On sait qu’Hydro-Québec veut davantage d’infrastructures qui serviront à transporter l’électricité, puisque la demande est en hausse. De nouvelles orientations gouvernementales en aménagement du territoire entreront en vigueur le 1er décembre prochain, alors il faudra voir comment en devra travailler avec les MRC, en raison des nouvelles normes. Certains points demeurent confus, surtout pour assurer la capacité de produire des producteurs », résume-t-il.
L’arrivée d’éoliennes semble aussi incontournable, alors que des promoteurs ont visité des producteurs à différents niveaux au cours de la dernière année. Ce qu’il déplore, c’est la stratégie qu’emploient ces promoteurs pendant leurs visites. « Le plan d’Hydro-Québec implique une réduction du pétrole et qu’il faudra transporter davantage d’électricité. En plus du transport, il y a un certain chantage des compagnies éoliennes pour réussir à obtenir des signatures. On l’a vu dans Bellechasse et en Nouvelle-Beauce. »
Il a aussi parlé de l’importance de considérer le déclin important du nombre d’agricultrices et agriculteurs au cours des dernières années. « Nous vivons deux extrêmes. Plus de 40 % de nos membres produisent pour moins de 100 000 $ annuellement, des producteurs maraîchers et des acériculteurs surtout, mais plus de 50 % sont des fermes de plus grande importance. Nous en avons perdu plusieurs au cours des dernières années, notamment dans la filière porcine, mais aussi dans le bœuf. Nous produisions plus de 200 000 têtes annuellement dans le passé, sauf qu’aujourd’hui, nous sommes en deçà de 100 000 têtes. »
Vers le congrès national
Le président général de l’UPA, Martin Caron, était également sur place et a pu s’adresser aux membres présents en soulignant un bon nombre d’éléments qui comprennent plusieurs incohérences, selon lui, dont les règles d’épandage, les bilans phosphores, le règlement sur les exploitations agricoles (REA), les augmentations au niveau des superficies en culture et bien d’autres. Il a aussi insisté sur l’importance de protéger les activités agricoles et d’une reconnaissance de la profession.
Sur le discours de son président, James Allen retient davantage l’allègement règlementaire et les incohérences existantes. Sur le premier point, il semble confiant que des améliorations arrivent bientôt, ce qui était au cœur des manifestations de la dernière année. « On pense que des choses vont survenir bientôt sur la règlementation. On devrait avoir une première version, à temps pour le congrès du début décembre. Je ne crois pas que les députés souhaitent nous voir ressortir au printemps prochain. La logique de l’agriculture sera toujours de travailler avec la nature. Il y a déjà des choses qui avancent, dont la date d’épandage du 1er octobre, et qui sont peut-être plus faciles à travailler que d’autres », avance-t-il.