Fermières d’Armagh: préparer la relève
COMMUNAUTÉ. Le 8 novembre prochain, le Cercle des fermières d’Armagh soulignera son 90e anniversaire de fondation dans le cadre d’un 5 à 7 à la salle paroissiale. L’organisme, comme bien d’autres, souhaite poursuivre ses activités pour les années à venir et, surtout, faire une place à la relève.
Présidente de l’organisme, Louise Bernard mentionne qu’au cours des deux ou trois dernières années, l’organisme a accueilli deux nouvelles membres dans la vingtaine et une autre dans la quarantaine, les autres étant majoritairement âgées de 60 ans et plus.
Soulignons que le Cercle de fermières d’Armagh compte actuellement 54 membres, en ayant déjà eu jusqu’à 250 dans ses meilleures années.
Pour marquer ce 90e anniversaire, le journal a eu l’occasion de s’entretenir avec la plus jeune membre du Cercle de fermières, Laurence Mercier, ainsi qu’avec Monique Corriveau qui est membre de l’organisation depuis une cinquantaine d’années.
« Cela fait du bien de voir une jeune femme comme elle se joindre à nous. Elle veut et aime apprendre », indique Mme Bernard au sujet de la jeune femme de 25 ans, résidente de Saint-Philémon, qui a joint le Cercle de fermières d’Armagh l’an dernier.
« Depuis que je suis jeune, j’aime faire du bricolage, apprendre et faire de la cuisine. D’apprendre des meilleures qui ont fait cela toute leur vie, c’est gratifiant, surtout en sachant qu’elles souhaitent transmettre leurs connaissances à d’autres », indique la jeune résidante de Saint-Philémon.
« Passer du temps avec elles, c’est la meilleure façon d’apprendre. Tout ce qu’elles ont à offrir, que ce soit le tricot, la couture, le tissage, la cuisine ou autres, je prends tout cela. C’est une passion pour moi », poursuit-elle en mentionnant que sa décision de joindre le Cercle de fermières d’Armagh n’a pas été prise à la légère en raison de la différence d’âge entre elle et la très grande majorité des membres.
« J’aimerais aussi rencontrer des jeunes de mon âge qui ont la même passion que moi, mais il n’y en a pas, malheureusement », ajoute-t-elle.
Monique Corriveau rappelle que lorsqu’elle est devenue membre du cercle de fermières d’Armagh, il y a près de 50 ans, les femmes ne pouvaient pas tisser, car les métiers étaient entreposés dans un local chauffé et que celles qui savaient tisser venaient les chercher et les installer chez elles le temps de faire leurs productions. Il était toutefois difficile, pour les plus jeunes, d’apprendre dans ces conditions.
« Nous sommes allés voir la municipalité pour avoir un local et c’est là que le tissage, avec les plus jeunes, a commencé pour de bon », se remémore-t-elle en montrant les nombreux métiers à tisser qui sont mis à la disposition des intéressées au sous-sol de l’église d’Armagh.
« On veut que Laurence en fasse autant qu’elle veut et on espère que cela en incitera d’autres à suivre son exemple », renchérit Mme Bernard.
Intérêt commun
Malgré la différence d’âge et même si elles ne sont pas au même point dans la vie, un point commun lie Laurence aux autres fermières, soit l’amour du tissage et de l’artisanat.
« J’espère demeurer membre le plus longtemps possible, car j’ai beaucoup de choses à apprendre. J’ai des amies qui savent que je suis dans le cercle de fermières, mais qui ne partagent pas cet intérêt. Il doit certainement y en avoir d’autres qui sont intéressées par cela », dit-elle également.
« Le cellulaire et les tablettes occupent la plupart des soirées de nos jeunes. On a plein de cours chaque mois. On donnait de cours d’artisanat jeunesse. On apprend toujours quelque chose de nouveau et j’aime cela aussi montrer plein de nouvelles choses aux plus jeunes », souligne Mme Corriveau.
Attirer les jeunes
Louise Bernard croit que le bouche-à-oreille demeure le meilleur moyen de promotion pour leur organisme. « Si Laurence le dit à une amie, on a plus de chance d’avoir une nouvelle membre que n’importe quelle publicité. On le voit aussi lors du Marché de l’entraide, notamment, car on a toujours quelqu’un qui se manifeste ici et là », affirme-t-elle en ajoutant que le défi de la relève s’exprime non seulement sur le membership, mais aussi sur la formation du conseil d’administration et des comités.
« On veut que ça dure le plus longtemps possible, c’est important. On essaie d’avoir des approches nouvelles et des idées nouvelles, même si la base est la même, soit la transmission de notre patrimoine », insistent Mmes Bernard et Corriveau en rappelant que les Cercles de fermières demeurent aussi un groupe de pression qui a su faire de nombreuses recommandations au fil des ans pour améliorer la condition de vie des femmes, tout en appuyant des causes qui leur sont chères.
« On a recommencé à tenir nos rencontres de soir pour attirer les jeunes. Il faut s’adapter si on souhaite qu’elles se joignent à nous. Ce n’est pas juste une question d’âge, on aime cela avoir des jeunes et ça nous en prendrait davantage », de conclure Mme Bernard.