Un dernier vibrant hommage pour Jacques Parizeau
Plus de 800 personnes, incluant de nombreuses personnalités politiques et artistiques, ont rendu aujourd’hui (mardi) un vibrant hommage, rempli d’émotions et de respect, à Jacques Parizeau, dans le cadre des funérailles nationales de ce dernier, à l’église Saint-Germain d’Outremont.
C’est sur le coup de 14 heures que le cortège funèbre, avec à sa tête la veuve de M. Parizeau, Lisette Lapointe, et son fils Bernard Parizeau, a fait son arrivée, alors que le silence était complet sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, et ce, malgré la présence de centaines de spectateurs massés à l’extérieur de l’église pour assister à la cérémonie sur un grand écran.
Dans les instants précédant la cérémonie, les personnalités politiques affluaient sur le parvis de l’église. Le premier ministre Philippe Couillard, le chef de l’opposition officielle, Pierre-Karl Péladeau, François Legault, chef de la CAQ, ainsi que les députés solidaires Françoise David et Amir Khadir étaient tous présents.
«Il y a quarante ans, nous avons signé notre carte du parti québécois en même temps, raconte le 28e premier-ministre du Québec, Bernard Landry. Ensuite, cet amoureux de la patrie a toujours continué la bataille avec son intelligence et ses incroyables compétences.»
Cérémonie sobre et digne
Dans les premières minutes de la cérémonie, qui était célébrée par l’archevêque de Montréal, monseigneur Christian Lépine, l’actuel premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a déclaré que M. Parizeau appartenait désormais à l’histoire de la province.
«Le Québec se souvient. Il se souviendra. Avec d’autres grands bâtisseurs de notre nation, vous appartenez maintenant à l’histoire.»
Au total, c’est trois personnalités qui ont pris la parole pendant la cérémonie en plus des paroles liturgiques d’office.
Jean-Martin Aussant, ami personnel de M. Parizeau et ex-chef d’Option nationale, a livré le discours le plus senti, faisant le constat que «s’il est une chose que son départ devrait amener, c’est la fin des exils… de tous les exils. Qu’ils soient géographiques ou intellectuels, il faut que nous fassions tous notre part, chacun à notre façon, à la construction de cette société pour laquelle il a tant travaillé».
Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, a aussi prononcé un discours.
La cérémonie sobre, comme le souhaitait M. Parizeau, s’est terminée sur une composition de Jean-Sébastien Bach, l’un de ses compositeurs favoris, ainsi que l’interprétation de Si dieu existe par Claude Dubois.
À la sortie de l’église, l’émotion était toujours palpable. Jean-François Lisée a lancé : «je voulais que son travail de pédagogue soit reconnu et (…) savoir que la Caisse de dépôt et placement du Québec va porter son nom, pour moi, ça boucle la boucle».
Ému, Gilles Duceppe a affirmé que «cette cérémonie était empreinte de dignité et à l’image d’un grand homme».
À la sortie du cortège, les quelques citoyens qui étaient encore rassemblés aux abords des clôtures érigées pour l’occasion se sont mis à chanter en chœur «il y a longtemps que je t’aime jamais je ne t’oublierai», jusqu’à ce que les proches de M. Parizeau se dispersent.
L’ancien premier ministre, Jacques Parizeau, est décédé le 1er juin à l’âge de 84 ans des suites d’un cancer généralisé.