Des leaders de demain se sucrent le bec dans Bellechasse
ARMAGH. Vingt-cinq adolescents inscrits au programme des «jeunes leaders» du Camp Kéno et de la fondation du Général Roméo Dallaire se sont rendus à Armagh, le samedi 30 mars dernier, dans le cadre de la traditionnelle partie de sucre organisée en collaboration avec le docteur à la retraite André Moisan.
C’est la septième année que le docteur Moisan et son épouse Viviane Gagné recevaient la visite du général Dallaire et de son entourage. Le groupe de cette année était le plus imposant en nombre puisqu’aux 25 adolescents qui proviennent des régions de Québec et de la Rive-Sud, se sont ajouté autant de visiteurs (administrateurs, parents et enfants) qui se sont rendus à la petite cabane familiale située sur les abords de la rivière du Sud.
Même s’il a quitté le conseil d’administration de la fondation du général Dallaire depuis peu, le docteur Moisan s’est dit heureux de recevoir ces adolescents, rappelant que la jeunesse avait toujours occupé une place importante dans sa vie personnelle et professionnelle.
Le Général Dallaire a quant à lui souligné que ces jeunes «jeunes leaders», qui sont tous parrainés par sa fondation, évoluent dans un environnement positif pendant cinq ou six ans selon le cas, ce qui leur permet de développer leur plein potentiel.
«Ces jeunes viennent de milieux défavorisés ou n’ont pas toujours l’occasion de se faire valoir. Alors, on leur donne toutes les chances de le faire. On leur propose des défis et on les traite avec respect, ce qui mène à des échanges extraordinaires.»
De 40 à 60 jeunes sont inscrits annuellement au programme des «jeunes leaders» qui offre, notamment, des séjours estivaux au Camp Kéno, dans Portneuf, ainsi qu’à diverses activités tout au long de l’année, dont celle de samedi dernier. «On voit des changements dans leur caractère. On constate leur désir d’avoir du succès et de persévérer», poursuit le Général.
Survivant du génocide Rwandais
Survivant de la guerre civile qui a mené au génocide rwandais, Thierry Kayitana accompagnait l’équipe du général Dallaire lors de cette activité. Déjà très impliqué dans la Vieille Capitale, où il vit depuis près de 30 ans, le jeune homme de 35 ans a invité à s’impliquer dans le programme des jeunes leaders dans un avenir rapproché. «Je travaille avec des jeunes et cette activité-là est venue me chercher», mentionne-t-il.
S’il n’avait que sept ans lorsque la guerre et le génocide ont éclaté, Thierry dit très bien de rappeler du climat de l’époque. «On vivait toujours dans l’incertitude, car on pouvait être menacés en tout temps par des pilleurs et des voisins malintentionnés. C’était une situation assez instable et notre objectif, c’était de savoir où on devait aller vivre après.»
Si pour plusieurs, le Burundi voisin représentait une solution, ses parents ont pu obtenir des visas vers le Canada, «ce qui a permis d’assurer notre avenir à moi et à mes sœurs», ajoute-t-il.
S’ils les Québécois lui parlent encore régulièrement du Rwanda, il indique que les Rwandais en parlent peu entre eux, car ça leur invoque de mauvais et douloureux souvenirs, d’autant plus, rappelle-t-il, qu’il a eu de bonnes années avant, mais surtout depuis la fin de la guerre dans son pays d’origine où il est retourné depuis.