Maraudage: Lévis s’excuse
AFFAIRES. La Ville de Lévis a transmis, le 8 avril dernier, une correspondance aux MRC de Chaudière-Appalaches, excluant celle de Lotbinière, s’excusant d’être intervenue auprès d’entreprises de la région pour les inviter à s’installer sur son territoire.
La Ville de Lévis avait en effet transmis, le 5 mars dernier, un courriel à 43 entreprises de la région afin de faire la promotion des services offerts par sa direction du développement économique. Une deuxième missive devait être acheminée à ces mêmes entreprises pour rectifier la situation.
La chose en a surpris plusieurs, particulièrement chez les élus, surtout que le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, avait récemment fait une virulente sortie devant ses homologues contre la Ville de Québec, dénonçant des agissements semblables.
Le directeur au développement des affaires et commissaire industriel chez Développement économique Nouvelle-Beauce, Claude Drouin, confirme avoir été mis au fait de cette communication. «On a eu vent de ça, c’est sûr. Il y a une belle solidarité en Chaudière-Appalaches. C’est un peu comme une loi non-écrite où on travaillera pour emmener des entreprises chez-nous, mais pas en allant les chercher au détriment de nos voisins. On comprend que c’est la solidarité qui prendra le dessus.»
Le président de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, André St-Hilaire, ne sait pas si des entreprises de la région ont été sollicitées. Il avoue être surpris de la situation. «Si nous avions été mis au fait de la chose, nous aurions réagi. Il ne faut pas que les grands centres commencent à vouloir nous voler des entreprises déjà établies. Nous avons suffisamment de difficultés comme cela. L’inverse est aussi vrai. Les entrepreneurs sont assez grands pour savoir où ils doivent s’établir.»
Le directeur général de la Ville de Lévis, Simon Rousseau, parle d’un geste isolé. «On essaie de respecter le partenariat déjà établi avec nos partenaires. Cela a été fait était dans un esprit de promotion et de mise en valeur de notre ville, mais pas au détriment du développement des autres MRC, surtout chez les entreprises déjà établies.»
M. Rousseau ajoute que l’administration de la Ville de Lévis s’est assurée de redonner des orientations claires sur le respect de ce partenariat. «Si on va chercher d’autres partenaires ailleurs, dans d’autre régions, tant mieux, et si cela vient rayonner sur des fournisseurs ou autres dans d’autres MRC, cela sera le meilleur des deux mondes.»
Il demeure convaincu que l’intention de sa ville était la bonne, mais que le travail doit se faire de manière plus régionale. «La Ville de Lévis rayonne et est un peu plus grosse, sans prétention, alors de sentir qu’elle met des efforts dans sa promotion est peut-être normal. L’objectif ultime n’était pas ça, mais plutôt de servir de locomotive à l’ensemble de la région et de se servir des avantages de tout le monde pour y trouver notre compte.»
Enfin, M. Rousseau espère que les malentendus seront évités et que le message sera bien compris par les régions voisines.