Saint-Charles: Meubles Idéal fermera le 13 septembre
ENTREPRISES. Le fabricant de meubles situé à Saint-Charles, Meubles Idéal, cessera ses activités le 13 septembre prochain. Après 71 ans d’activités, les actionnaires de l’entreprise familiale ont pris la décision de cesser définitivement les opérations.
L’entreprise, qui compte 90 employés, aurait annoncé la nouvelle à son personnel lors d’une assemblée spéciale lundi soir. L’annonce de la faillite de Sears Canada en octobre 2017 ne serait visiblement pas étrangère aux difficultés de l’entreprise. L’entité MEQ, basée à La Durantaye, et sa quarantaine d’employés, ne sera aucunement touchée par l’annonce.
Spécialisée dans le mobilier de chambre à coucher, l’entreprise avait subi une perte importante avec une créance de plus d’un million de dollars et perdu son principal client du même coup, chose que confirme le directeur général de l’entreprise Marc Godbout. «C’est évident que la perte de Sears a été un élément important des dernières années, mais ce n’est pas le seul. La situation a été discutée, rediscutée, analysée et regardée sous tous ses aspects.»
M. Godbout ajoute qu’il aurait été difficile à son avis de solliciter un appui gouvernemental pour parvenir à réorganiser la situation. «Le commerce de détail en général est touché. Il y a énormément de concurrence internationale. Il faut dans cette situation démontrer que l’aventure est viable, ce qui n’est pas le cas actuellement.»
Le maire de Saint-Charles, Martin Lacasse, perd l’un de ses principaux payeurs de taxes et encaisse mal la nouvelle, même si pour plusieurs la chose ne surprend pas. «Il y avait des rumeurs depuis un certain temps. C’est dommage, car l’entreprise s’impliquait énormément au sein de la communauté. 75 % des employés sont des résidents de Saint-Charles. Dans ma rue uniquement, six personnes y travaillent. Il faut que ces gens-là puissent être relocalisés dans Bellechasse pour qu’ils demeurent à Saint-Charles.»
Déjà chez Développement Économique Bellechasse (DEB), l’organisation prévoit mettre à profit sa table ressources humaines (RH Bellechasse) pour à la fois permettre de relocaliser les employés et subvenir aux besoins de main-d’œuvre des entreprises de la région, en collaboration avec l’entreprise et Emploi-Québec. Une rencontre sur le sujet est d’ailleurs déjà à l’agenda cette semaine.
Par ailleurs, le syndicat représentant les employés examine présentement toutes les options possibles pour maintenir l’usine en activité. «Cette décision a évidemment choqué nos membres», a expliqué Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor. Il donne en exemple d’autres usines de meubles qui étaient en voie d’être fermées ou en faillite, il y a quelques années et «que nous avons réussi à sauvegarder avec l’aide et l’expertise du Fonds de solidarité FTQ», explique M. Gagné.
À l’origine, la compagnie fondée par la famille Bélanger était reconnue pour ses meubles scolaires. Elle a réorienté sa production vers la fabrication de mobiliers de chambre à coucher en 1959, elle qui conçoit et produit principalement des meubles en merisier solide.