Motoneige: le Parc Massif du Sud s’oppose à un droit de passage

MOTONEIGE. Le Parc Régional du Passif du Sud se serait récemment opposé au renouvellement d’un droit de passage qui empêcherait la circulation des motoneigistes entre le Mont St-Magloire et le poste d’accueil du parc, une situation qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie de plusieurs localités.

C’est du moins ce que laisse entendre le Club de motoneige des Etchemins qui a publié ses inquiétudes sur les médias sociaux au cours du week-end. Selon le président du club, Martin Nicol, la situation ferait en sorte qu’une partie du sentier # 549 serait condamnée (voir carte ci-jointe). La section en litige est celle ou le sentier de motoneige croise les tracés de raquette et de ski de fond du parc régional Massif du Sud.

La partie encerclée sur la carte est au cœur du litige.

La décision finale dans un dossier du genre revient au ministère, explique M. Nicol, sauf que celui-ci demande généralement l’opinion des autres détenteurs de baux existants sur le territoire, raison pour laquelle le parc a utilisé ce droit pour s’opposer à un droit de passage. «C’est un renouvellement de bail que nous avons avec le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Ce sentier existe depuis 1991. La direction du parc prétend que c’est dangereux pour les skieurs de fonds et les gens en raquette».

En plus d’une baisse de son membership détenant un droit d’accès, Martin Nicol craint que la fermeture partielle du sentier # 549 entraine une importante diminution de revenus pour de nombreux commerces, notamment pour la Station touristique Massif du Sud, les restaurants et les stations-services des municipalités environnantes. Il espère maintenant une mobilisation des motoneigistes et des élus du territoire.

Martin Nicol

«La motoneige représente environ 3,3 millions de dollars de retombées annuellement dans les Etchemins. Nous détenons 60 % du territoire. C’est un sentier très achalandé par les touristes de l’extérieur, mais aussi par les résidents du secteur. La perte de ce droit de passage voudrait dire que la boucle que plusieurs motoneigistes aiment emprunter lors de leur passage dans notre région sera maintenant impossible à faire, les obligeant à plusieurs détours. Nous allons en perdre plusieurs», est-il convaincu.

Selon M. Nicol, l’initiative de la direction du parc se serait faite sans le consentement des élus des MRC de Bellechasse et Etchemins, dont elle est tributaire. «Le parc s’est développé à travers nos sentiers, pas l’inverse, nous y sommes depuis 1991. Ils ont commencé par faire l’accueil et ensuite, des sentiers se sont développés à travers les nôtres, sans notre autorisation. Ce sont eux qui ont couru après le trouble, s’il y en a, pas nous.»

Toujours selon M. Nicol, la direction du parc semble tout faire pour évincer les motoneigistes du nord du parc régional. «Nous avons développé la région Chaudière-Appalaches avec nos panoramas. Les gens viennent de partout pour faire le tour du parc régional en motoneige et non être obligés de rebrousser chemin ou faire de nombreux détours. On ne peut leur enlever ça. Nous avions déjà suggéré la construction d’une passerelle pour empêcher que les visiteurs à pieds et les skieurs ne se retrouvent dans les sentiers de motoneiges, mais ils ne veulent pas ça. La seule chose qu’ils veulent, c’est de nous tasser de là», déplore-t-il, ajoutant que lui et son groupe multiplient entretemps leurs démarches dans le but de régler la situation avant le début de la prochaine saison de motoneige.

Des plaintes

Le directeur du parc régional, Jean-François Préfontaine, avait effleuré le sujet il y a quelques semaines, lors de la plus récente assemblée générale de la Corporation d’aménagement et de développement du Massif du Sud (CADMS). Les choses ne semblent toutefois pas avoir évoluées depuis. «Il n’est pas question d’exclure la motoneige du parc, on essaie juste de trouver une solution permettant de repositionner un tronçon de sentier pour des enjeux de sécurité. On essaie seulement de concilier les activités de plein air, qui explosent au parc, avec la motoneige. On propose un sentier alternatif qui permettrait le maintien des paysages, car on va sur les sommets du parc.»

Il avait alors ajouté que des plaintes avaient été acheminées en raison des croisements des sentiers de ski de fond avec les sentiers de motoneige qui sont aussi utilisés par ceux qui font de la motoneige hors-pistes. «Les gens de motoneige hors-pistes cherchent des nouveaux terrains de jeu et les délinquants empruntent le sentier de la Vallée du Ruisseau Beaudoin et vont jouer dans les secteurs du ski hors-pistes, ski-hoc et ski de montagne, ce qui n’est pas fantastique. Il y a aussi eu des intrusions de motoneiges hors-pistes dans le secteur du Catski de la station de ski et ce n’est pas le fun non plus. C’est pourquoi avec les quatre  municipalités du parc, surtout Saint-Luc, on essaie de développer une approche permettant d’encadrer davantage cette activité.»