Partage de main-d’œuvre: un projet unique dans Les Etchemins
EMPLOI. Depuis près d’un an, une dizaine d’entreprises de la MRC des Etchemins sont partie prenante d’un projet innovateur qui vise à remédier aux problèmes de main-d’œuvre auxquels ils doivent faire face au quotidien.
Financé principalement par une contribution de 125 000 $ sur trois ans du Plan de relance économique de la MRC des Etchemins, le «Projet de partage de la main-d’œuvre» est sous la responsabilité du Carrefour jeunesse-emploi des Etchemins et de Nicole Lamontagne, intervenante spécialisée en ressources humaines qui a reçu le mandat de piloter ce projet et d’assurer sa mise en place.
La SADC, Emploi-Québec et le CJE sont aussi partenaires financiers pour la première année et un comité de gestion formé de représentants de neuf entreprises ou organismes publics soutient la responsable dans la gestion de ce programme.
«Ce projet visait d’abord à répondre aux besoins des entreprises récréotouristiques qui avaient de la difficulté à recruter et retenir du personnel du fait qu’il s’agit d’entreprises saisonnières», indique Mme Lamontagne qui souligne qu’une quinzaine d’entreprises avaient signé des lettres d’appui lors du lancement officiel du projet en mars 2019.
«Au fil des discussions, je me suis aperçue que ces entreprises avaient non seulement besoin de monde, mais que plusieurs d’entre elles n’avaient personne dédié à la gestion des ressources humaines et qu’elles avaient également besoin d’aide à ce niveau», poursuit-elle en rappelant que le partage d’employés entre entreprises a permis la création de plusieurs emplois permanents jusqu’ici, notamment chez les employés saisonniers qui peuvent cumuler des postes chez deux employeurs différents, selon la saison.
Le CJE a été mandaté pour gérer ce projet du fait qu’il aidait déjà les candidats de moins de 35 ans dans leurs démarches, que ce soit pour la rédaction ou la mise à jour de leurs CV, en plus de s’occuper de la publication des offres d’emploi. Mme Lamontagne dit également travailler en étroite collaboration avec d’autres partenaires dont Focus Emploi (anciennement le SAEMO), à qui elle réfère les travailleurs de 35 ans et plus.
Accueil et intégration
Rapidement, Mme Lamontagne et l’équipe du CJE ont créé une première banque de candidats qui étaient invités à s’inscrire à ce programme. Si certains employeurs partageaient déjà du personnel de façon informelle, le fait de joindre le nouveau projet a facilité l’accueil et l’intégration de ce nouveau personnel en entreprise, tâche qui est sous la responsabilité de Mme Lamontagne qui a aussi travaillé avec les employeurs concernés à l’établissement d’une définition de tâches claire pour chacun et d’un «panier privilège d’avantages sociaux», ce qui a eu pour effet de rassurer les travailleurs et de réduire le taux de roulement dans les entreprises qui voient également leurs frais fixes et de formation diminuer.
La création d’une liste de retraités souhaitant retourner sur le marché du travail à temps partiel fait également partie du mandat de la responsable qui rappelle que le CJE a aussi pour mandat d’aider les conjointes des travailleurs étrangers à se trouver un emploi dès qu’elles sont minimalement francisées.
Soulignons que les responsables du programme de partage de main-d’œuvre tiendront deux «samedis de l’emploi» le 4 avril prochain au Club de golf de Lac-Etchemin, puis le 2 mai chez Services à domicile des Etchemins. Une activité similaire, tenue en novembre dernier au Mont-Orignal, avait été couronnée de succès et permis de combler tous les postes disponibles.
Autres avantages
Comme on le mentionnait précédemment, les entreprises associées au CJE dans le programme de partage de main-d’œuvre ont souscrit à l’établissement d’un «panier privilège d’avantages sociaux» par lequel l’employé choisit des récompenses (certificats-cadeaux) d’une valeur de 75 $, offertes par l’entreprise, qui sont bonifiées par le programme qui ajoutera l’équivalent. «C’est certain que si une entreprise a 80 employés comme le Mont-Orignal, par exemple, on va ajuster ou plafonner le montant offert en retour, car nous avons des règles établies pour ça.»