Coronavirus: difficile aussi pour le monde de la restauration
AFFAIRES. Les mesures sanitaires annoncées par le gouvernement Legault, dans sa lutte au coronavirus, ont des retombées négatives sur l’économie de toutes les régions du Québec et le monde de la restauration n’y échappe pas.
Copropriétaire du Manoir Lac-Etchemin, institution bien connue en Bellechasse-Etchemins, Fabien Lacorre reconnaît que la situation, bien que nécessaire, est difficile pour toute son équipe.
«Actuellement, le pub est fermé, la salle à manger fonctionne au ralenti et jamais je ne remplirai 50 % de la salle de bal dans les circonstances actuelles. Cela sans oublier les réservations pour nos chambres qui ont fondu au cours de la dernière fin de semaine.»
Avec l’hiver difficile qui a eu un impact négatif sur les réservations, surtout celles venant des motoneigistes, tous voyaient d’un bon œil les mois d’avril et mai lors desquels ils attirent une forte clientèle lors des brunchs du dimanche, notamment à Pâques, la fête des Mères et la fête des Pères. Malheureusement pour les propriétaires, les nouvelles règles gouvernementales forcent l’annulation de ces repas de groupes.
«On fait une bonne partie de nos recettes avec nos brunchs. Pour le moment, nous n’avons plus le droit d’en faire et cela amènera des pertes importantes. Cela représente une bonne partie de notre chiffre d’affaires pendant ces deux mois, car l’hôtel est plus calme», mentionne-t-il en ajoutant qu’ils entendaient maintenir les repas à la carte, mais que les ventes ne sont assurément pas les mêmes.
Il a dit espérer que la situation s’améliorera à temps pour la saison estivale qui est également très importante pour l’industrie touristique, dont ils font partie.
Protéger ses employés
M. Lacorre souligne que son attention se tournera aussi vers ses employés qui seront des victimes directes de la situation. C’est le calme plat pour le moment et il profitera des deux prochaines semaines pour évaluer la situation.
«Est-ce qu’on va remplir des cessations d’emploi ? Qui on garde et on ne garde pas ? Il faudra assurément réduire les effectifs, mais nous sommes en pleine incertitude. J’ai fait des calculs et je me demande si ça vaut la veine de rester ouverts ou de fermer nos portes ? Les prochains jours seront déterminants. J’aurais préféré que le gouvernement dise tout de suite que nous devions tout fermer», dit-il en ajoutant qu’il attendait de voir ce qu’il y aura dans le programme d’aide gouvernemental aux entreprises.
«Il y a une récession qui va s’en venir. Il y aura des entreprises qui vont s’en tirer, d’autres pas. Cela dépendra du temps que ça va durer, mais nous n’avons pas une grosse marge de manœuvre. Il faut que ça se règle pour l’été, car c’est notre grosse saison. Nous avons des projets de rénovation qui sont mis en attente.»
Pub de la Contrée
Du côté du Pub de la Contrée de Buckland, qui détient à la fois un permis de de bar et un de restaurant, le président Gabriel Paquet souligne que depuis l’annonce du gouvernement Legault, la «partie bar» est fermée, mais que la cuisine demeure ouverte au public. «Il n’est pas possible de venir prendre une bière sans manger, car le bar est fermé. On a réduit le nombre de places assises pour respecter les exigences gouvernementales et augmenter les espaces entre les clients», mentionne-t-il en ajoutant que toutes les réservations de groupes et les spectacles au programme ont été annulés, pour le moment.
«Cela fait que nous fermons plus tôt que prévu, il va de soi. Il n’est pas écarté que des mises à pied temporaires aient lieu à plus ou moins brève échéance», ajoute-t-il.
Quelques fermetures
À Saint-Damien, le restaurant l’Entre-Nous a annoncé qu’il cessait ses opérations jusqu’à ce que la situation se rétablisse. La Maison des saveurs ferme sa salle à manger, mais continue à accepter les commandes pour apporter. À Sainte-Justine, le Resto-Pub El Toro a fermé sa section restaurant pour une période indéterminée depuis le mercredi 18 mars et on souligne qu’une évaluation au quotidien serait faite pour la section El Toro Express.