L’essence de retour à Saint-Léon
SERVICES. Presque deux ans après avoir perdu leur service d’essence, les citoyens de Saint-Léon ont de nouveau accès à une station-service depuis jeudi matin.
L’annonce vient à contre-courant des tendances des derniers mois alors que les commerces de proximité ont tendances à fermer, ou à connaitre des difficultés, plutôt que d’ajouter un ou des services. Tout cela vient sécuriser bien des choses selon le président du comité, Jacques Roy. «On souhaitait que ce soit avant la St-Jean et nous avons poussé très fort pour que ce soit le plus vite possible.»
La démarche avait débuté bien avant le retrait du service rappelle le maire Bernard Morin. «Lorsque Roland Vachon nous a prévenu que le service à son commerce cesserait à la fin de juin il y a deux ans, j’ai immédiatement formé mon comité pour travailler à une relance. On y travaille depuis plus de deux ans. Le comité a travaillé tellement fort dans ce dossier-là. Tout le monde a joué son rôle à merveille. Nous avons été tenaces.»
Jacques Roy avoue que le processus a été plus corsé que ce qu’il anticipait au départ. «Je ne savais pas ce qu’impliquait de former une coopérative. C’est beaucoup de démarches, de rencontres, de détails à vérifier etc.»
Les pétrolières souhaitaient avoir un dépanneur avec la station-service, pour optimiser le commerce, et être situé sur la 277 pour l’achalandage et la visibilité, rappelle Jacques Roy. «Comme presque tout est zoné agricole, c’est pratiquement impossible. Notre première idée était de jumeler le service avec l’épicerie, pour sécuriser ce commerce-là. On est finalement revenu à notre première idée.»
On a notre municipalité à cœur et on veut que nos citoyens aient les services dont ils ont besoin», indique le maire Morin. Des travaux d’amélioration de l’épicerie débuteront bientôt pour rendre le commerce plus attrayant, ajoute Jacques Roy. «Il y aura de gros changements à l’intérieur avec l’ajout de certaines choses. On y va étape par étape, en espérant que tout soit complétée en décembre.»
La prochaine mission de la coopérative sera maintenant de convaincre la population d’utiliser les services disponibles localement, insiste le maire Morin. «Si nous pouvons rester dans cet esprit-là, la fragilité sera toujours présente, mais nous pourrons continuer et avancer. Les gens savent maintenant ce que c’est que de ne pas avoir d’essence dans notre village»
La Coopérative des Méandres, qui pilotait le projet, compte aujourd’hui près de 300 membres et poursuit son financement populaire qui atteint maintenant 173 000 $, alors que l’objectif de départ était de 100 000 $, signe que le projet a reçu l’aval du milieu. «On voyait que la population était derrière nous», ajoute Bernard Morin. «On a remarqué l’ajout de nouveaux membres au cours des derniers jours et l’arrivée du service va possiblement en amener de nouveaux aussi.»
Jacques Roy rappelle que la coopérative est propriétaire de l’épicerie depuis le 9 mars dernier, achat qui coïncide avec le début de la pandémie reliée au Covid-19. «Même si les gens sont demeurés confinés un certain temps, nous avons 20 % d’augmentation à l’épicerie depuis qu’on a fait l’acquisition. Ça prouve que les gens tiennent à leurs services de proximité.»