Camping: les réparateurs et commerçants fort occupés

LOISIRS. Les affaires vont bien pour les commerces et ateliers de réparations d’équipements de camping selon plusieurs. Si le confinement a forcé la majorité à prendre une pause, le déconfinement a tout de même permis de récupérer une grande partie des pertes.

À Sainte-Hénédine, Dany Royer a dû fermer partiellement son commerce et mettre ses employés au chômage pendant un mois. Il a toutefois pu opérer en répondant au téléphone et faire la livraison de pièces. «Étant donné que nous ne faisons pas de mécanique, j’ai dû ouvrir plus tard que les garages, par exemple. Plusieurs ont profité du confinement pour faire certains travaux. Ils appelaient au commerce et je laissais simplement les pièces à l’extérieur pour qu’ils puissent les cueillir.»

Dany Royer et son équipe n’ont pas le temps de chômer depuis quelques semaines, même si la pandémie a freiné le début de la saison.

L’hiver dernier ayant été moins rigoureux que le précédent, Dany Royer observe que les dommages ont été moins importants. «Il y avait eu beaucoup de neige l’hiver d’avant, alors des réparations de toitures et autres. Heureusement, cette année, il y a eu moins de problèmes du genre.

Tony Labbé de Saint-Odilon a réorienté sa carrière il y a quatre ans, passant du service mobile à celui de réparateur avec son propre atelier à Notre-Dame-des-Pins. Il n’a pas opéré pendant le confinement, alors qu’il travaille habituellement 12 mois dans l’année. Quand l’ouverture des commerces a été donnée, il a pu reprendre le collier. «J’avais presque terminé le travail que j’avais à faire au cours de l’hiver. Des gens devaient m’apporter leur unité au printemps, mais le confinement a retardé tout ça. Il a fallu que les choses repartent pour que je puisse reprendre un certain rythme, mais depuis, ça n’arrête pas. J’ai environ deux semaines d’attente sur mon agenda.»

Directeur des ventes chez Escale VR à Beaumont, Jean Caron indique que le commerce a été fermé pendant deux mois et demi, mais le rythme actuel devrait permettre au commerce d’afficher un bon bilan. «Chez nous, ça démarre toujours un peu après les autres, on n’a jamais compris pourquoi. La Covid nous a empêchés de tenir notre salon du VR contrairement à la région de Montréal qui l’avait fait avant. Ça n’a pas arrêté depuis notre réouverture et l’activité dans l’atelier de réparation, un peu la même chose, tout comme le comptoir des pièces où il y a toujours du monde, ce qui n’est pas surprenant, car il y a plusieurs campings autour. Ça ne devrait pas paraitre dans les chiffres à la toute fin.»

Un engouement certain

Nos trois intervenants confirment que le camping est en voie de devenir tendance et que la pandémie a apporté certaines réflexions chez les gens. Jean Caron observe que les gens ont magasiné différemment cette année, contrairement aux années antérieures. «Les gens avaient leur fiche imprimée lors de leur arrivée et ne souhaitaient pas faire le tour de la cour. Les gens étaient préparés. Chez nous, nous avions trois modèles à visiter au lieu de 12 et leur choix était fait à leur arrivée.»

Autre facteur non négligeable, l’hésitation des gens à se chercher un hébergement cet été, selon lui. «Les gens hésitent à se rendre en hôtel, c’est un fait, particulièrement les gens plus âgés. La roulotte devient alors une belle option.»

Dany Royer a un peu les mêmes échos de ses clients. «Les gens ne peuvent pas aller dans le sud, les motels sont moins accessibles, alors les gens doivent rester au Québec. S’ils ne veulent pas demeurer dans la maison tout l’été, le seul moyen est le camping. L’évasion, c’est la roulotte. Les concessionnaires font de bonnes affaires, pour ces raisons.»

Même son de cloche chez Tony Labbé qui s’attend à possiblement recevoir une nouvelle clientèle dans les prochaines années. «Il parait que les ventes de VR vont bien, alors c’est possiblement un signe que le camping intéresse de nouvelles personnes. Les jeunes étaient déjà beaucoup en roulotte, mais on sent que ça intéresse de plus en plus de personnes d’un certain âge qui se contentaient de se loger en hôtel.»

Dany Royer remarque toutefois une particularité depuis le début de l’été. «Des gens se bricolent leur propre petite van. Ils se font poser un dôme pour pouvoir dormir dans leur véhicule. Comme ça, ils peuvent partir sans réservation. S’ils trouvent quelquechose à louer, tant mieux, mais si rien n’est disponible, ils ne sont pas au dépourvu.»

Le camping d’aujourd’hui est bien différent observe-t-il. «En 2003-2004, la mode était aux grosses voitures. Des motorisés, les fifth wheels etc. Aujourd’hui, ce sont davantage les plus petites roulottes», selon ce qu’il observe. En fin, il ne voit pas de différence notable entre le taux de saisonnier, comparativement au nombre de gens qui sont généralement mobiles. «Il y a encore une bonne portion de la clientèle qui aime se promener et cet été, ça risque d’être assez constant.»