Armagh: la fin d’une aventure pour Sébastien Mercier
COMMERCE. Ouverte depuis quatre années, la boutique d’antiquités Du Fleuve à la Terre d’Armagh fermera définitivement ses portes ce samedi.
Son propriétaire, Sébastien Mercier, avoue que la pandémie entourant la Covid-19 lui a fait mal et diminué grandement son achalandage. «J’ai ouvert le 16 juillet 2016. Je n’étais pas très connu, j’ai fait mon chemin quand même. Il y a eu la fermeture du Parc des chutes, qui amenait beaucoup de touristes à Armagh. La fermeture du gite, l’ancien presbytère, qui amenait des gens de l’extérieur aussi.»
En faisant le tour du propriétaire, on retrouve plusieurs choses qui rappellent notre passé. De vieilles enseignes, des plaques d’immatriculation, du mobilier etc. Sébastien Mercier possède notamment une collection d’une trentaine de scies mécaniques des années 50, des items qui feraient rêver bien des gens.
Pour lui, ce commerce était un rêve de jeunesse, en quelque sorte, raison pour laquelle il est difficile d’envisager de tourner la page. «J’ai fait une rêve à un moment donné où je vendais des choses sur le bord de la 132 et où c’était écrit Du Fleuve à la Terre, sur une enseigne. J’ai toujours dit que je ferais quelque chose par rapport à cela. Mon père était un passionné d’encans et j’avais une collection d’antiquités. J’ai comme marié les deux ensemble. C’était représentatif, puisque j’achetais des choses autant sur le bord du fleuve que dans les terres.»
Il a tenté tant bien que mal de maintenir son commerce à flot, sauf que les efforts rapportaient de moins en moins. «Avec la Covid, les gens étaient moins nombreux. J’ai pu faire quelques livraisons à domicile où je laissais la marchandise sur le perron et je ramassais l’enveloppe, mais le chiffre d’affaires s’est mis à descendre rapidement.»
Pourquoi alors ne pas simplement attendre que la pandémie s’estompe plutôt que de fermer définitivement ? «J’ai une maison et un emploi à Saint-Jean-Port-Joli. C’est l’engagement que ça nécessite qui me force à faire un choix aussi. Je ne quitte pas Armagh, je vais m’impliquer davantage comme citoyen. Je vends au prix coûtant depuis un mois environ.»
Visiblement fier de son milieu de vie, il tentera de promouvoir son village différemment. «J’ai toujours été impliqué. Les gens ont tendance à confondre Armagh et Alma. Je voulais faire connaitre mon village, que les gens viennent chez nous découvrir où l’on vit. Je ne faisais pas ça pour l’argent, c’était d’attirer des gens à Armagh. J’ai fait ça par passion. Je vais faire autre chose, tout simplement.»
Ainsi, samedi sera son dernier avant-midi à titre de commerçant. «Une fois cette journée passée, j’ai un collectionneur qui est prêt à m’acheter le reste de mes choses, que je vais lui vendre à un prix pour tout le lot. Ce sera la fin d’une belle aventure», dit-il en terminant.