Kerry Sainte-Claire se tourne vers le développement
AFFAIRES. L’approbation par le conseil municipal de Sainte-Claire, le 5 octobre dernier, d’un soutien dans l’augmentation de la capacité en eau potable, jumelée à un changement de ton dans les relations avec la municipalité, permet à l’entreprise Kerry de se tourner vers le maintien de ses acquis et le développement futur de son usine.
Poli dans son approche, le vice-président aux opérations de Kerry, André Amyot, n’a pas voulu jeter uniquement le blâme sur l’ancienne mairesse de la localité, Denise Dulac, qui a quitté ses fonctions le 15 septembre dernier, préférant parler d’un dénouement positif. « On peut maintenant passer à autre chose. Les choses ont évolué rapidement à partir d’une bonne rencontre le 4 septembre dernier, à laquelle participait madame Dulac. On aurait évidemment aimé que le projet se réalise plus vite. Ce qui est important, c’est que ça vient sécuriser l’avenir de l’usine à Sainte-Claire. »
Le conseil municipal de Sainte-Claire a convenu d’une implication à raison de 30 % dans le dossier Kerry. L’entreprise cherchait, depuis près de deux ans, à obtenir davantage d’eau potable de la municipalité dans le but de sécuriser sa production et de supporter, à la fois, sa croissance et son développement futur.
M. Amyot avoue avoir tardé à commenter la décision du conseil municipal d’aller de l’avant, préférant laisser aux citoyens le soin de se prononcer. Il sentait toutefois que la population de Sainte-Claire approuvait généralement la démarche. « On a senti l’acceptation sociale, mais aussi celle du milieu des affaires de la région où on nous témoignait une certaine appréciation, ce qui nous réjouissait naturellement. C’est pourquoi on s’est toujours impliqué socialement. »
Pour le directeur de l’usine, Jimmy Chabot, il est clair que l’annonce a sécurisé des gens à l’interne. « Ça enlève une certaine anxiété sur les gens en place. Même si nous sommes considérés comme essentiels, l’avenir de l’usine à Sainte-Claire était un sujet de discussion omniprésent à l’interne, particulièrement cet été. »
M. Amyot rappelle que l’entreprise a toujours été prête à faire sa part. Il cite en exemple la portion de la facture qu’elle aura à assumer. « La municipalité augmentera sa capacité de 1 500 mètres cubes d’eau par semaine et nous prendrons environ 900 mètres cubes, ce qui représente environ 60 % du volume. Notre part de la facture sera, elle, de 70 %. »
Perspectives de développement et appui gouvernemental
Tous les espoirs sont maintenant permis pour l’usine, selon ses principaux intervenants, avec l’éventuelle augmentation de la capacité en eau. Un nouveau silo a fait son apparition au cours des derniers jours, preuve des investissements constants que fait l’entreprise à son usine de Sainte-Claire.
« On vient de sécuriser 300 emplois. On a plein de nouveaux clients en raison de la pandémie qui choisissent de faire produire au Canada plutôt qu’aux États-Unis en raison de la fermeture des frontières. Nous avons la technologie à Sainte-Claire et on en bénéficie. On devrait atteindre la pleine capacité de l’usine en même temps que l’arrivée du nouveau volume d’eau », mentionne M. Chabot qui estime qu’il faudra maintenant presque un an, à partir d’aujourd’hui, pour avoir l’installation modernisée en place.
Incidemment, l’entreprise aura aussi le soutien du gouvernement du Québec dans ses projets, puisqu’une contribution via Investissement Québec, jusqu’à un maximum de 1,5 million de dollars, vient d’être confirmée, et qui s’inscrira dans un projet d’investissement de plusieurs millions de dollars de la part de l’entreprise pour améliorer et augmenter la productivité de son usine.
« Il fallait permettre à l’entreprise Kerry de réaliser son projet de développement et de s’assurer d’un approvisionnement en eau suffisant qui répondra à ses besoins. J’en profite aussi pour saluer la volonté des élus de Sainte-Claire d’avoir mis des conditions gagnantes pour assurer la pérennité de l’usine Kerry qui constitue un maillon important de l’industrie agroalimentaire bellechassoise », a tenu à souligner la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance.
« Quand j’ai pris les rênes de l’usine, je souhaitais que celle-ci progresse. On s’implique davantage dans la communauté dans cette optique. C’est rare les entreprises en croissance en cette période de pandémie, mais c’est le cas chez nous. On a tout de même près de 3,5 M$ d’investis depuis un an sur l’augmentation de la capacité de production, et même à l’intérieur de l’usine en début de pandémie, pour favoriser la distanciation entre les employés », précise Jimmy Chabot, ajoutant que l’entreprise pourrait potentiellement aller chercher un 25 % supplémentaire en terme de production et une trentaine d’emplois supplémentaires sur un horizon de trois ans.
Enfin, André Amyot confirme que la venue d’une entreprise complémentaire à l’usine, qui avait été évoquée dans le passé, est toujours à l’agenda. «Le règlement du dossier nous aidera à sécuriser le volume de production et d’investir encore davantage. Des investissements d’entreprises complémentaires en font encore partie. Il est vrai que les retards dans le dossier de l’eau ont retardé tout ça. »