Postes Canada : la trêve de 30 jours est rejetée
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a rejeté, vendredi, la contre-proposition de trêve de Postes Canada, qui acceptait de prolonger de manière intensive les négociations au cours des 30 prochains jours à condition que la partie syndicale accepte de se soumettre à l’arbitrage exécutoire en cas d’impasse.
Le syndicat a qualifié cette proposition de «pilule empoisonnée», et a rappelé qu’il avait déjà rejeté le recours à l’arbitrage, un mécanisme qui l’oblige à abdiquer son droit de négocier une convention collective pour ses membres.
Postes Canada est donc toujours en position juridique de décréter un lock-out pour ses 50 000 employés syndiqués à compter de 00h01 lundi.
Dans l’espoir d’éviter ce lock-out, le syndicat avait proposé vendredi matin une trêve de 30 jours à l’employeur, afin de donner une nouvelle chance aux négociations. Pour démontrer sa bonne foi, le syndicat s’était engagé à retirer sa plainte de pratique déloyale de travail déposée à l’encontre de Postes Canada.
La société d’État a répondu vendredi midi que la seule proposition syndicale d’effectuer un blitz de négociation d’un mois ne permettrait pas de mettre un terme à l’incertitude qui règne en ce moment chez ses clients et les consommateurs : Postes Canada exigeait en plus le recours à un arbitre si aucune entente négociée n’était conclue après 30 jours.
Or, le STTP avait déjà refusé, jeudi, le recours à l’arbitrage exécutoire proposé cette semaine par la ministre fédérale du Travail, MaryAnn Mihychuk.
Postes Canada, de son côté, soutient que la menace d’un conflit de travail avec son principal syndicat nuit énormément à la poursuite de ses activités. Pour la journée de vendredi seulement, la société dit avoir observé une baisse de 80% de la quantité de courrier traitée, comparativement à la même date l’an dernier.
Après sept mois de négociations, dont 60 jours de conciliation et plus de 30 jours de médiation, plusieurs points demeurent en litige, notamment l’instauration d’un régime de retraite à cotisations déterminées plutôt qu’à prestations déterminées pour les nouveaux employés, la création de postes temporaires et à temps partiel pour la livraison de colis, de même que l’équité salariale.
La question de l’équité salariale est en fait liée à la rémunération des facteurs en milieux rural et suburbain, qui sont majoritairement des femmes, et qui sont nettement moins rémunérés que les facteurs en milieu urbain, qui sont majoritairement des hommes. Selon le syndicat, les facteurs en milieux rural et suburbain, dont 70% sont des femmes, gagnent 30% de moins que leurs homologues des grands centres urbains, qui sont majoritairement des hommes.