Emplois étudiants: une certaine incertitude persiste
TRAVAIL. Si la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants a causé certains maux de tête aux employeurs l’été dernier, il semble que celle-ci ne sera pas reconduite pour l’été 2021.
À l’inverse, cette pression se dirigera possiblement vers les jeunes désireux de s’assurer un revenu au cours des prochaines semaines. Une incertitude demeure toutefois sur les emplois vers lesquels ils pourront se diriger, puisque des restrictions empêchent toujours certains secteurs d’activités de fonctionner à plein régime.
Les secteurs du commerce de détail et de la restauration sont généralement de bons refuges pour les jeunes pendant l’été, tout comme le tourisme ou les camps de jour. Certains demeurent toutefois dans l’incertitude à savoir s’ils pourront opérer et dans quelle mesure.
Plusieurs employeurs ont d’ailleurs retardé l’affichage des emplois disponibles en raison de ces incertitudes, remarque France Roy, directrice générale adjointe au Carrefour jeunesse emploi de Beauce-Sud. « Ce n’est pas évident d’avoir de la main-d’œuvre l’été dernier en raison de la prestation, un scénario qui devrait changer. On distingue un peu de retard, surtout du côté des municipalités, par exemple pour les camps de jour. Les restrictions en vigueur à prévoir feront foi de tout. »
Il ne semble pas y avoir davantage d’emplois d’été cette année contrairement à l’an dernier, remarque Sonia Boutin du Carrefour jeunesse emploi des Etchemins. « On sent qu’il y a un manque de main d’œuvre étudiante, mais c’est difficile à quantifier. Les restaurants ne sont pas encore ouverts, certains ont embauché avec des bémols. Une chose semble certaine, nos chercheurs d’emploi, pour l’instant, sont les 13, 14 et 15 ans. Nous n’avons pas encore vu nos 16 et 17 ans. »
Cette situation est peut-être unique aux Etchemins puisque dans Bellechasse, les finissants des écoles secondaires de la région sondés ont déjà trouvé un travail pour l’été, précise Mélanie Roy, conseillère en emploi pour Le Carrefour – Employabilité et travail de rue. « Il y aura sûrement un affichage massif quand des mesures seront levées. Cependant, les usines, les épiceries, les camps de jour de la région ont plusieurs postes à offrir aux étudiants chercheurs d’emploi. »
Selon elle, la PCU étudiante a peut-être joué un rôle dans la difficulté à trouver des candidats. « Cette tranche d’âge est toutefois plus basse en nombre dans la région de Bellechasse, causant ainsi un creux démographique. Certains jeunes préfèrent aussi travailler près du Cégep ou de l’université où ils sont inscrits à l’automne. »
Une incertitude évidente
Dans certaines MRC comme Beauce-Sud et Les Etchemins, les mesures d’urgence ont été prolongées de deux semaines au cours des derniers jours, ce qui ajoute à l’incertitude pour certains jeunes. « Nous sommes encore en mesures précaires, notamment du côté des restaurants, dans ces régions, ce qui retarde certaines choses. Les jeunes qui œuvraient dans le commerce de détail ont fait davantage d’heures qu’ils anticipaient tandis qu’à l’inverse, celles et ceux dans les restaurants en ont fait moins. La vaccination nous donne espoir que, d’ici la fin juin, que des choses soient déconfinées progressivement », ajoute Mme Roy.
Certains plus petits commerces pourraient également souhaiter que leurs employés soient vaccinés avant de les engager, ce qui n’est pas nécessairement réalisable à court terme en raison du calendrier de vaccination choisi par les autorités. À un autre niveau, des familles pourraient ne pas vouloir que leurs enfants se cherchent un emploi d’été, de crainte qu’il soit exposé au virus et contribue à une contagion à la maison.
Les experts qui se sont prononcés sur le sujet suggèrent aux jeunes de ratisser plus large et indiquent que des embauches tardives sont à prévoir. Le scénario le plus pessimiste envisagé pour l’été est que des restrictions perdurent et que les vaccinations mettent plus de temps à réduire le nombre de cas d’infection.
Les espoirs sont peut-être plus prometteurs pour les étudiants qui peuvent travailler à distance. En résumé, les emplois dans la construction et la fabrication sont plus sécures, contrairement à ceux dans le tourisme, les loisirs et la culture, puisque la tenue de certaines activités est improbable.