Spectacle d’envergure mondiale sur l’œuvre de Charlie Chaplin
CULTURE. Producteur originaire de Saint-Cyprien et qui fait carrière à Québec depuis de nombreuses années, Richard Aubé lancera, en novembre 2022, un projet d’envergure mondiale sur lequel il travaille depuis 2018 et sera présenté dans 76 villes réparties dans 23 pays.
M. Aubé est à la tête d’un spectacle théâtral intitulé Smile, qui rendra hommage à l’œuvre d’un des plus grands comiques de tous les temps, Charlie Chaplin.
Ce spectacle non verbal mariant musique, extraits de films et numéros de cirque devrait être normalement être présenté en grande première mondiale en novembre 2022 au Grand Théâtre de Québec. Ce sera le coup d’envoi d’une série de 700 représentations sur cinq ans, période qui pourrait être prolongée, mentionne-t-on.
« On va rendre hommage aux films de Chaplin par des numéros de cirque. Comme c’est un spectacle qui n’a pas de langage, celui-ci pourra facilement voyager à travers le monde, car c’est basé sur le mouvement et la musique », mentionnait le producteur lors de son plus récent passage à Saint-Cyprien. Il ajoute que s’il a plusieurs dossiers en chantier, Smile n’est pas un projet qu’il a initié.
« Une directrice de cirque, qui aimait mon travail, m’a approché pour me demander de lui proposer un concept et une mise en scène pour un spectacle sur l’œuvre de Chaplin. J’ai inventé un fil conducteur qu’elle a bien aimé et après, j’ai dessiné des maquettes en vue de la mise en scène. Je lui ai présenté cela et on a cheminé tranquillement là-dedans. J’ai toujours rêvé de parcourir le monde avec un travail qui m’appartiendrait. Cela a pris du temps, mais comme la vie est bonne avec moi, ça va arriver finalement », poursuit-il.
Processus sur trois ans
Une fois les maquettes complétées, une connaissance de M. Aubé, qui était au fait de ce projet et qui avait des contacts privilégiés avec les enfants de Charlie Chaplin, a organisé un premier rendez-vous avec ces derniers en Suisse.
« Pendant 50 minutes, je leur ai présenté mon concept et ils m’ont dit que c’était plus qu’un concept, que c’était un scénario. Sa fille Géraldine, qui est comédienne, était très émue et je savais que je venais de marquer des points », précise-t-il en ajoutant qu’après son retour à -Québec, quelques jours plus tard, il apprenait qu’il obtenait la licence pour ce spectacle.
« La licence, c’était une affaire, mais il fallait ensuite négocier un contrat et faire accepter le scénario par l’ensemble des huit enfants de Chaplin. Ils sont beaucoup sollicités, mais je pense qu’ils ont beaucoup aimé l’émotion que je souhaitais amener dans ce spectacle. Comme eux, j’aime beaucoup les spectacles où, comme dans la vie, on navigue entre le rire et les larmes. C’est ce qu’on retrouve dans les films de Charlie Chaplin », ajoute M. Aubé qui s’est rendu à plusieurs reprises en Suisse avant que la pandémie n’arrive.
« La pandémie est arrivée le 13 mars 2020 et je devais me rendre sur place dix jours plus tard pour négocier le contrat. On a finalement fait cela par visioconférence. »
Importante production
D’ici la première représentation au Grand Théâtre de Québec prévue en novembre 2022, Richard Aubé souligne que toute la production de ce mégaspectacle se fera du côté de Québec. Celle-ci donnera du travail à 106 personnes et une équipe de 23 personnes sera en tournée pendant les cinq ans que durera celle-ci. « Les répétitions débuteront à huis clos à Québec en février prochain. Après la série de spectacles au Grand Théâtre, on ira dans l’Ouest canadien puis en Californie, lieu où Charlie Chaplin a résidé jusqu’en 1952 », poursuit M. Aubé.
Des États-Unis à la Suisse
Originaire de Grande-Bretagne, Charlie Chaplin a passé une bonne partie de sa vie aux États-Unis. En 1952, Chaplin, sa femme et ses quatre premiers enfants partaient pour l’Europe afin d’assister à la première de l’un de ses films.
« Il s’est embarqué sur le Reine-Élizabeth et dès qu’il a quitté les eaux territoriales américaines, il a appris qu’il devenait persona non grata aux États-Unis et que s’il revenait, il serait arrêté puis emprisonné, car on pensait qu’il était un communiste, ce qui n’était pas le cas », précise Richard Aubé qui ajoute qu’il s’est établi en Suisse, où un musée en son honneur a été construit.
Charlie Chaplin n’est jamais revenu aux États-Unis, sauf une fois en 1977 où il a accepté un Oscar honorifique pour l’ensemble de son œuvre.