Freedom serait plus concurrentielle chez Québecor, plaide Pierre Karl Péladeau
MONTRÉAL — Freedom Mobile serait beaucoup plus concurrentielle entre les mains de Québecor que si elle devait opérer comme une entité indépendante, a plaidé le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, lors du dévoilement des résultats du deuxième trimestre.
En mai, le Bureau de la concurrence a rejeté la proposition de 26 milliards $ de la part de Rogers en vue d’acquérir Shaw. L’offre d’achat de Québecor de 2,85 milliards $ pour acquérir la division Freedom Mobile, conclue en juin, n’a pas apaisé les craintes du Bureau lors d’une médiation au début du mois de juillet. La cause pourrait être tranchée par le Tribunal de la concurrence.
«Pour nous, il est incompréhensible que le Bureau de la concurrence croie que la concurrence sera plus forte si l’acquisition de Shaw est rejetée et que Freedom Mobile opère seul, a dénoncé M. Péladeau lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers visant à discuter des résultats du deuxième trimestre. Ce sera un concurrent beaucoup plus faible.»
Il reste encore beaucoup d’éléments réglementaires à clarifier en ce qui concerne les plans d’expansion de la maison-mère de Vidéotron à l’extérieur du Québec. La transaction avec Rogers et Shaw doit encore être approuvée. Dans un autre dossier, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) n’a pas encore clarifié les conditions réglementaires entourant sa décision de permettre aux opérateurs régionaux de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunications canadiennes, à condition d’avoir eux-mêmes un spectre de fréquences locales.
L’attente repousse le moment où le marché canadien des télécommunications pourra être plus concurrentiel, estime M. Péladeau. «En tout respect, nous croyons que le plus longtemps que le Bureau de la concurrence et le CRTC attendent avant d’agir, le plus longtemps ils encouragent un oligopole qui limite la concurrence à l’extérieur du Québec.»
Des résultats conformes aux attentes
La société montréalaise dévoilait, plus tôt jeudi, des résultats financiers conformes aux attentes des analystes au deuxième trimestre.
Québec a enregistré un bénéfice net de 156,3 millions $, comparativement à 124,7 millions $ à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, s’établissent à 1,12 milliard $, en baisse de 1,4 %.
Le bénéfice ajusté dilué par action atteint 68 cents, une augmentation de 3 cents par rapport à la même période l’an dernier. Le chiffre est le même que la prévision des analystes avant la publication des résultats, selon la firme de données financières Refinitiv.
Tandis que Québecor n’a pas fait de mise à jour importante sur ses projets d’expansion dans le reste du Canada et que les résultats sont similaires aux prévisions des analystes, Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, juge que les résultats seront perçus comme «sans histoire».
À la fermeture de la Bourse de Toronto, l’action de Québecor perdait 27 cents, ou 0,98 %, à 27,25 $.
Entreprise citée dans cette dépêche: Québecor (TSX:QBR.B)