3e lien à l’est: une véritable ceinture périphérique est essentielle, selon Steven Blaney

INFRASTRUCTURES. Alors qu’il était député fédéral de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Steven Blaney militait pour la mise en place d’un troisième lien autoroutier à l’est, préconisant un pont qui passerait par l’Île-d’Orléans et qui rejoignait la Côte-de-Beaupré, créant ainsi un véritable circuit périphérique entre les deux rives.

Deux ans et demi après son départ de la vie politique, l’ancien député-ministre n’en démord pas : la création d’une ceinture périphérique est plus qu’essentielle, ce qui permettrait d’assurer une véritable fluidité dans les transports et de désengorger les centres-ville.

M. Blaney s’est exprimé une première fois il y a quelques semaines à peine dans le cadre d’une nouvelle chronique publiée dans Le Journal de Lévis. Lors d’un entretien avec La Voix du Sud, ce dernier persiste et signe, rappelant que sa position a toujours été la même dans ce dossier.

« Pendant la pandémie, j’ai fait beaucoup de recherche afin d’en savoir davantage sur ce qui se fait maintenant en matière de développement du territoire et de mobilité. J’ai fait le plein de littérature et d’articles, notamment en provenance d’Europe, et en regardant ce qui se fait dans la plupart des grandes villes, je me suis aperçu que Québec (et sa région) était la seule, sinon l’une des seules villes à ne pas avoir de bouclage périphérique », a-t-il indiqué en rappelant que la mobilité urbaine et régionale est complémentaire au transport en commun.

« Les mentalités évoluent de plus en plus et il y a des arguments économiques pour la mobilité régionale. On n’a qu’à regarder la ville de Gatineau où il y a plusieurs liens ou interconnexions entre les deux rives de l’Outaouais. Il faut le faire, mais de façon intelligente et structurée », mentionne celui qui vit dans le secteur ouest de la ville de Lévis (Saint-Rédempteur), où le développement actuel amène beaucoup de pression sur les terres agricoles, notamment.

« Il faut trouver une façon structurée permettant de rééquilibrer le développement. Il faut un développement à l’Est et que celui-ci se fasse de façon intelligente. »

Le 3e lien et la Caisse de dépôt

M. Blaney se réjouit par ailleurs de la volonté du gouvernement Legault de ramener le dossier du troisième lien autoroutier à l’agenda et dit voir d’un bon œil le mandat en ce sens donné à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

« J’avais déjà dit à Christian Dubé, à l’époque où il était à la Caisse de dépôt, que cela aurait pu être un beau projet pour la Caisse. Je vois d’un bon œil que des spécialistes de la Caisse, œuvrant au niveau des infrastructures, jettent un œil sur un projet comme celui-ci. On a eu le pont de Québec il y a plus de 100 ans et le pont Laporte il y a 50 ans, alors nous sommes dus pour une nouvelle infrastructure à l’est », poursuit-il en rappelant qu’un consensus presque national était en train de s’implanter.

« Les gens reconnaissent que pour assurer un développement harmonieux et responsable de notre collectivité, on a besoin d’un 3e lien, d’une autre interconnexion, peu importe comment on l’appelle. Je suis confiant pour la suite des choses et je crois que les étoiles sont bien enlignées, ce qui permettra d’en arriver avec un projet concret qui s’appuie sur des bases techniques et non volatiles comme ce fut le cas pour le tunnel », insiste-t-il en ajoutant que selon lui, l’idée derrière un tunnel était à la base de ne pas déranger les gens de l’île d’Orléans.

« Il faut en tenir compte, mais il n’y a pas juste ça. Dans le fonds, il faut regarder toutes les options, car on doit gérer nos ressources de façon optimale. Un pont, ça peut très bien s’intégrer dans une trame architecturale », ajoute-t-il en s’abstenant toutefois de commenter la décision du gouvernement Legault d’avoir abandonné le projet au printemps, avant de le ramener à l’avant-plan au cours des dernières semaines.

« J’espère que cette fois-ci ce sera la bonne. Ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais c’est inexorable, on en a besoin. Cela prend un projet concret qui va se réaliser, même si on sait que celui-ci fera couler de l’encre lui aussi. »

Blaney et l’hydrogène

Plus de deux ans après avoir quitté la vie politique, que se passe-t-il dans la vie de Steven Blaney ? Ce dernier est maintenant président-directeur général d’Hydrogène Québec, association regroupant les différents intervenants œuvrant dans la production, la distribution ou la recherche dans le secteur de l’hydrogène.

« Cette association regroupe une cinquantaine de membres comme Hydro Québec, Énergir, des firmes de génie-conseil, des entreprises comme Alstom ou encore Cummins qui fabrique un électrolyseur qui transforme l’électricité en hydrogène. Cet été, on a eu le lancement dans Charlevoix du nouveau train qui fonctionne à l’hydrogène et ce fut un beau succès avec plus de 120 participants présents lors du lancement », précise M. Blaney qui dit apprécier ce nouveau mandat qui combine autant des aspects techniques (ingénierie) que les relations publiques, domaine dans lequel il a toujours été à l’aise en tant que député et ministre au fédéral.