Accommodation Saint-Louis : une ouverture officielle vers la fin mai
COMMERCE. L’ouverture officielle du premier « dépanneur intelligent » en Chaudière-Appalaches, soit l’Accommodation Saint-Louis, devrait survenir à la fin du mois de mai. La date officielle reste toutefois à préciser.
L’une des instigatrices de ce projet, la mairesse Lucie Gagnon, se réjouit du dénouement positif de ce dossier lancé il y a près de trois ans. C’est à l’été 2019 que Mme Gagnon et la directrice générale Vicky Giguère s’étaient rendues à Dixville, en Estrie, pour voir le dépanneur intelligent qui s’y trouve.
À partir de ce moment, une importante série de discussions, négociations et demandes de subventions et de permis s’est enclenchée, le tout ralenti par la pandémie de COVID-19, notamment.
Un OBNL, sous l’appellation d’Accommodation Saint-Louis, a vu le jour et c’est cet organisme qui pilote le dossier, en collaboration avec la municipalité qui fournit le local et assumera divers frais comme le chauffage et l’électricité, le commerce se trouvant dans le sous-sol de l’actuel centre communautaire.
Chargé de projet pour Accommodation Saint-Louis, Jean-Denis Bellavance souligne, soutenu par Mme Gagnon, que les travaux d’aménagement des lieux vont bon train. Des étalages neufs ont été installés et l’ameublement, comprenant le comptoir-caisse, sera installé au cours des prochains jours.
« Les trois quarts de l’inventaire sont arrivés et le reste entrera dans le courant de la semaine prochaine. On sera plus fixé sur la date d’ouverture officielle au cours de la semaine prochaine, mais celle-ci est prévue d’ici la fin du mois de mai », a-t-il souligné lors de la visite du journal le mardi 10 mai dernier.
Chaque citoyen qui souhaite devenir membre de l’Accommodation Saint-Louis et y avoir accès pourra le faire à l’aide d’une puce qui sera distribuée gratuitement dans chaque résidence de Saint-Louis au cours des prochains jours. Comme il n’y aura pas de personnel sur place, les gens pourront faire leurs emplettes à leur guise et la seule façon de ressortir sera de payer avec l’aide de leur carte de débit ou de crédit.
« Ce sera une caisse informatisée comme on en voit au Walmart, par exemple. Il y a de plus en plus des commerces libre-service qui voient le jour, mais l’intérêt de notre dépanneur vient du fait que celui-ci sera accessible 24 h sur 24, ce qui est idéal pour la population ou les propriétaires de chalets qui pourront acheter leurs victuailles en tout temps, sans se soucier de tomber sur des portes closes », indique Mme Gagnon.
À ce sujet, Jean-Denis Bellavance et Lucie Gagnon mentionnent que 1 500 articles seront offerts sur place. « Ceux qui n’ont pas d’autos pourront y faire une épicerie presque complète, car on aura de la viande congelée à la suite d’une entente avec le Marché Saint-Camille. La seule chose que nous n’aurons pas, ce seront des fruits et légumes frais. À 2 heures du matin, si tu as le goût d’un sac de croustilles, tu pourras venir l’acheter ici », précisent les deux intervenants.
Permis d’alcool : en attente
Si Accommodation Saint-Louis a obtenu la plupart des permis lui permettant d’opérer, les administrateurs de l’OBNL sont en attente de leur permis de vente d’alcool dont l’obtention s’annonce plus compliquée que prévu.
« Nous avons prévu un frigo à bière qui se barre par lui-même après 23 h et se déverrouille le lendemain. Comme c’est un nouveau concept et qu’il n’y aura pas officiellement de personnel sur place, la Régie tarde à nous délivrer ce permis. On va opérer sans alcool en attendant s’il le faut », insiste Mme Gagnon qui ajoute que cette hésitation est principalement en lien avec toute la surveillance entourant la vente d’alcool aux mineurs.
« On a acheminé aux responsables de la Régie une lettre expliquant toutes les mesures de contrôle que nous avons prévues. On aura une puce par foyer et les parents vont signer un contrat dans lequel ils s’engageront à ne pas prêter celle-ci à un mineur. Comme on a un système de caméras, on le verra et on pourra avertir le parent. S’il y avait des problèmes, cela pourrait aller jusqu’à perdre leur puce », affirme la mairesse qui ajoute que le système de caméras peut être contrôlé à distance avec un cellulaire, ce qui permettra de surveiller les allées et venues ou encore de vérifier, en temps réel, les besoins en denrées dans les étalages.
« Les gens ont hâte, je pense. C’est comme quand nous avions ouvert la coopérative, certains sont plus fébriles que d’autres, mais ceux qui vont l’utiliser ont bien hâte. Quand la coop était en opération, tout ce que je pouvais acheter sur place, je le faisais. Au prix de l’essence aujourd’hui, ça sera plus intéressant pour les gens. »
Contrairement à l’épisode de la coopérative qui avait connu ses ratées sans oublier les nombreux frais en ressources humaines et matérielles associées au démarrage du commerce, Mme Gagnon souligne que le projet de dépanneur intelligent offre de nombreux avantages. « La coop, c’était beaucoup d’investissements au départ, on aurait dû convertir cela en dépanneur dès le début. Avec le projet de dépanneur, ce qui est plaisant, c’est que même les inventaires sont couverts par les programmes de subventions. La municipalité fournit le local et la comptabilité sera sous notre responsabilité, mais on va facturer l’organisme pour les heures travaillées », précise la mairesse qui ajoute qu’un poste d’adjointe administrative à temps plein a été ouvert à la municipalité et que la personne engagée va s’occuper de la comptabilité de l’épicerie, en plus d’œuvrer comme adjointe à la direction générale.
Rappelons que Jean-Denis Bellavance a été embauché à titre de chargé de projet. Ce dernier s’occupe des achats, d’établir les marges de profits puis de s’assurer de la mise en place des étalages au besoin, par la suite. « Quand Jean-Denis voudra partir, il va former la personne qui reprendra ses fonctions également », mentionne Mme Gagnon.
Une expertise à partager
Comme on le mentionnait précédemment, l’Accommodation Saint-Louis sera le premier dépanneur autogéré à voir le jour en Chaudière-Appalaches. Mme Gagnon est bien au fait que ce projet suscite beaucoup d’intérêt auprès des principales autorités gouvernementales, mais également d’autres petites localités qui n’ont plus d’épicerie sur leur territoire.
« Nos voisins de Saint-Cyprien sont très intéressés par le concept et souhaiteraient l’implanter chez eux. Ce qui est certain, c’est qu’on va aider ceux qui souhaitent se lancer là-dedans, car on a l’expérience et on connaît toutes les étapes à franchir », soutient Mme Gagnon qui ajoute qu’une inauguration officielle du nouveau commerce, réunissant tous les partenaires financiers et autres, est prévue d’ici la Saint-Jean-Baptiste.