Dévitalisation des Etchemins: les emplois gouvernementaux en cause ?
ÉCONOMIE. Alors qu’on pourrait croire que la crise du textile dans les années 90, puis celle du bois-d’œuvre au milieu des années 2000, ont donné un dur coup à l’économie de la MRC des Etchemins, la perte de centaines d’emplois gouvernementaux aurait contribué, en grande partie, à sa dévitalisation depuis 25 ans.
C’est ce que révèle une recherche menée conjointement par Passion FM et La Voix du Sud, à partir notamment de données et de sources gouvernementales.
Dans les secteurs publics de la santé et des transports uniquement, ce sont près de 600 emplois qui ont disparu des Etchemins depuis un quart de siècle. À titre d’exemple, seulement en santé, l’ex-Sanatorium Bégin, le CLSC des Etchemins et les quatre anciens foyers de Lac-Etchemin, Saint-Prosper, Sainte-Justine et Saint-Magloire procuraient l’équivalent de 800 emplois à temps plein en 1992, un nombre qui a chuté à 550 au milieu des années 2000 et un peu plus de 300 en mars dernier.
Il en va de même du côté du ministère des Transports où l’on retrouvait, toujours en 1992, une cinquantaine d’employés à temps plein et autant de saisonniers contre 12 réguliers et une quinzaine de saisonniers en 2018.
Ces chiffres ne tiennent pas compte, en plus, des emplois gouvernementaux perdus dans d’autres secteurs d’activités comme l’agriculture et les services gouvernementaux, ou même le domaine scolaire. À ces endroits comme ailleurs, les transferts d’emplois à l’extérieur des Etchemins ont favorisé cette saignée.
L’industriel compense
Selon nos chiffres, la perte de près de 300 emplois à la suite de la fermeture d’ateliers de couture et de scieries, depuis 1992, a été largement compensée par l’émergence de plusieurs entreprises manufacturières comme Rotobec et Goudreau & Goudreau à Sainte-Justine, SBC et Aliments Bégin à Saint-Prosper, Moulures modernes à Saint-Magloire, Précisions Provençal de Sainte-Rose, ou Produits forestiers DG à Sainte-Aurélie, pour ne nommer que celles-là.
Au total, ces entreprises comptent dans leurs rangs près de 900 employés et ce nombre pourrait être supérieur, si ce n’était de la pénurie d’emplois qui frappe la région, comme l’ensemble du Québec.
Des données significatives
Des données émanant de Statistiques Canada démontrent qu’en 2001 par exemple, seulement 2,2 % des emplois dans Les Etchemins étaient dans l’administration publique, contre 5 % en Chaudière-Appalaches et 6 % au Québec.
Dans le domaine de l’enseignement, ces mêmes données montraient que 4,1 % des emplois étaient localisés dans Les Etchemins contre 5,6 % en Chaudière-Appalaches et 6,6 % pour le Québec.
Dans le secteur de la santé et de l’assistance sociale, on comptait alors 10,5 % des postes dans Les Etchemins contre 10 % en Chaudière-Appalaches et 10,2 % pour le Québec.