Dominique Vien dénonce la position de la CAQ en matière d’immigration
ÉLECTIONS. La candidate libérale Dominique Vien s’oppose aux propositions de la Coaliton Avenir Québec qui souhaite réduire de 50 000 à 40 000 le nombre d’immigrants reçus chaque année au Québec.
De passage dans les locaux de l’entreprise Plastiques Moore de Saint-Damien, Mme Vien croit que cette mesure nuirait considérablement à l’économie des régions et à la pérennité des entreprises qui voient dans l’immigration la solution permettant de combler leur manque d’effectifs.
«Tous les responsables de ressources humaines que je rencontre disent avoir peur des propositions de la CAQ. Il faut reconnaître les sacrifices que ces gens font pour venir ici et les garder avec nous», précise Mme Vien qui ajoute que son gouvernement s’engageait à accompagner davantage les entreprises dans le processus d’accueil et d’intégration des travailleurs immigrants, de même que les MRC qui, selon elle, doivent prendre la pôle dans ce dossier, en collaboration avec les entreprises et organismes du milieu.
«Il y aura de l’argent de prévu pour cela. Dans la MRC de Bellechasse, on pourrait par exemple tracer un bilan du nombre d’emplois qui sont vacants, identifier les personnes qui pourraient les combler et où on voudrait aller les chercher», poursuit-elle en rappelant qu’il y a actuellement 100 000 postes à combler au Québec et que ce chiffre grimpera à 1,3 million d’ici 10 ans.
Mme Vien dit également s’opposer à la volonté de la CAQ d’obliger tout immigrant de réussir un test de français en dedans de trois ans ainsi qu’un test de valeurs afin d’obtenir son statut de résident permanent, sans quoi il sera retourné dans son pays d’origine.
Présidente de l’entreprise Plastiques Moore, Marie-Claude Guillemette site en exemple ses quatre travailleurs Philippins arrivés il y a cinq ans. Un premier vient de passer avec succès son examen de français et pourra faire venir sa famille à Saint-Damien au cours des prochains mois. «Ses enfants vont apprendre rapidement la langue, mais si sa femme a de la difficulté à apprendre le français en trois ans, va-t-elle devoir retourner dans son pays», s’interroge-t-elle en ajoutant que deux autres Philippins progressent bien et que le quatrième a plus de difficultés.
«On les a embauchés il y a cinq ans, car ils connaissaient le type de machines que nous utilisons et sont devenus rapidement autonomes en usine. Le seul problème demeure celui de la langue. Quand leurs familles vont arriver, cela sera positif pour eux et pour nous, car ça va amener de nouvelles ressources, mais aussi pour le milieu. Ils veulent aider leurs enfants à avoir une meilleure qualité de vie et une meilleure éducation. Pour nos villages, ça va apporter un certain dynamisme également», poursuit Normand Mercier, vice-président de l’entreprise qui ajoute que bien des entreprises comme la leur doivent refuser des contrats et limiter leur croissance, faute de main-d’œuvre qualifiée.
Travailleurs âgés
Pour aider à pallier à la pénurie de main-d’œuvre, Mme Vien souligne que son gouvernement entendait adopter des mesures qui permettront de valoriser la formation professionnelle chez les jeunes d’une part, et d’autres qui permettront aux travailleurs âgés qui souhaitent demeurer au travail de le faire sans être pénalisés sur leur pension de retraite. Ceux qui le veulent pourraient même pousser à 75 ans l’âge de la retraite.
«C’est au Québec où le taux de participation des 60 ans et plus au marché du travail est le plus faible. Il faut donc valoriser cela, mais il faut que les gens aient un intérêt à le faire», ajoute Mme Vien qui dit également vouloir s’attarder sur la problématique du logement locatif. «On a une problématique qui se pointe du côté de Sainte-Justine, par exemple. De nouveaux travailleurs arrivent et on ne sait plus où les loger. Il y a aussi la question du transport, il faut s’en occuper les fins de semaine, les impliquer davantage.»