Fermeture de points de service: des membres Desjardins mécontents de la situation 

ÉCONOMIE. Plusieurs citoyens et plusieurs maires de différentes municipalités du Québec se sont réunis le 8 octobre à 14 h afin d’unir leur voix contre la volonté de Desjardins de diminuer son nombre de points de service et de guichets automatiques accessibles à travers le Québec. 

Le départ de la marche s’est fait devant la Maison Alphonse-Desjardins pour se terminer devant les bureaux de Desjardins au 150, rue des Commandeurs afin de remettre en main propre plusieurs milliers de signatures à la pétition concernant les fermetures. 

« Les banques sont en train de chercher à centraliser pour s’assurer que la transition numérique se fasse. Nous avons la chance au Québec d’avoir une institution bancaire démocratique qui fait que les membres de Desjardins ont le droit de vote », a expliqué Sylvie Bergeron, présidente-directrice générale de Connexion U, organisme porteur de la mobilisation.

Les participants ont fait part de leur incompréhension face au fait que les membres de la coopérative n’aient pas été consultés avant les fermetures de point de services qui ont déjà été effectuées. 

« Je peux comprendre que Desjardins doit s’ajuster, mais la façon dont Desjardins a procédé chez nous est que [nous avons appris la fermeture] à trois semaines d’avis et il n’y avait aucune négociation possible. Quand un petit milieu perd sa caisse, ça dévitalise. Les personnes âgées, les organismes communautaires qui ont besoin d’aller au guichet doivent se déplacer dans les paroisses voisines », a souligné le maire de Saint-Gervais, Gilles Nadeau, présent pour la marche. 

Transfert vers le numérique

De son côté, Desjardins a indiqué comprendre les préoccupations de ses membres, mais souhaite « s’adapter aux nouvelles habitudes transactionnelles ». L’entreprise ajoute que seulement 1 % des transactions de ses membres ont été effectuées au comptoir et 3 % dans les guichets automatiques pour l’année 2023. 

Le maire de Saint-Gervais a aussi ajouté qu’il « pense qu’un meilleur dialogue serait bien entre Desjardins et ses membres, quand vient le temps d’en arriver à des réorganisations. Si ça se faisait en discussion et qu’on peut trouver des solutions transitoires, ça serait toujours mieux. » 

D’autres municipalités du Québec qui se trouvent en régions plus éloignées décrient le fait que leurs résidents membres Desjardins doivent parfois parcourir plus de 50 km pour avoir accès à un point de services. 

Desjardins a conclu par voie électronique en indiquant que « nous n’abandonnons aucun membre et continuerons d’accompagner ceux qui en ont besoin. Des solutions sont disponibles et les caisses sont prêtes à soutenir ceux qui en expriment le besoin. »

Rappelons que Desjardins visait à diminuer ses points de services et ses guichets automatiques de 30 % d’ici décembre 2026. Ce sont près de 80 % des Québécois qui font affaire avec la coopérative financière.

Par Catherine D’Amours, collaboration spéciale, le Journal de Lévis