La Consule générale des États-Unis dans Bellechasse

POLITIQUE. Consule générale des États-Unis à Québec depuis août 2016, Allison Areias-Vogel s’est arrêtée dans la région le vendredi 27 juillet dernier.

Son agenda chargé cette journée-là impliquait une rencontre avec des dirigeants d’IPL à Saint-Damien où nous l’avons rencontré. Elle s’était rendue préalablement à Saint-Georges rencontrer les gens de Canam-Manac, des intervenants du CISSS Chaudière-Appalaches et les bureaux de la douane à la frontière Armstrong-Jackman.

Mme Areias-Vogel est diplomate de carrière depuis 18 ans et au cœur d’un mandat de trois ans qu’elle terminera l’an prochain. Originaire de San Francisco. Elle réside à Québec avec son mari, originaire de Strasbourg en France, et deux de ses garçons. «On adore Québec. Comme Américaine, c’est l’Amérique du Nord, donc je ne suis pas dépaysé. Pour mon mari qui est Français, il est très content également.»

Le but de sa visite était simple. Rappeler aux différents intervenants et à la population la présence américaine à Québec. «On veut que les gens sachent que nous sommes là. Il n’y a que trois endroits dans le monde où nous avons deux consulats, ici avec Québec et Montréal, et deux provinces au Mexique. Cela démontre l’importance du Québec pour les États-Unis. Notre mission en est une de diplomatie de fond. Rencontrer les gens, prendre contact avec les élus et les entreprises et être à l’écoute.»

Deux Américains et six Canadiens sont à l’emploi du consulat à Québec.  «On n’a pas beaucoup de ressources, mais une très large plateforme et un grand réseau pour diriger les gens. Notre travail consulaire nous incite aussi à communiquer et rencontrer les responsables de la police, des hôpitaux et autres en cas d’accident impliquant des citoyens américains pour donner un exemple», ajoute-t-elle.

Mme Areias-Vogel a pu rencontrer des dirigeants d’IPL pendant environ une heure lors de sa visite. Si les dirigeants de l’entreprise avaient des questions, elle aussi a pu en poser. «Les gens d’IPL  avaient entre autres des questions sur les passages à la frontière, pour y avoir plus de fluidité. Nous en avions sur le pourquoi de leurs investissements aux États-Unis et les stratégies qu’ils espèrent développer, par exemple.»

Plusieurs citoyens canadiens s’adressent directement au consulat pour obtenir certaines informations, particulièrement sur les visas, indique la diplomate. «Les Canadiens ont moins besoin de visas que les autres pays. On fait des choses avec le Canada que l’on ne fait avec aucun autre pays au monde. Beaucoup de gens nous demandent aussi comment promouvoir leur produit aux États-Unis et ça, ce n’est pas notre boulot, mais celui des ministères des Relations internationales ou des Affaires étrangères qui ont déjà des délégations chez nous.»

L’arrivée d’une nouvelle administration le 20 janvier 2017 n’a modifié en rien les fonctions ou l’agenda du consulat à Québec, indique Mme Areias-Vogel. Elle convient toutefois que les échanges commerciaux entre les deux pays alimentent bien des discussions. «Nos économies sont tellement intégrées. L’ambassadrice, Kelly Kraft a déjà reconnu qu’il y avait des soucis sur les relations commerciales entre nos deux pays. Il faut simplement rester à l’écoute. Les échanges se poursuivent.»

C’est pourquoi elle entend poursuivre ses visites dans la région et ailleurs sur le territoire qui lui est confié pour avoir le portrait le plus juste. «On vient expliquer nos valeurs, nos programmes et nos positions, écouter, prendre des notes pour repérer les problématiques. Nous donnons toute cette information à Washington pour que le gouvernement américain possède toutes les perspectives. Est-ce que cela va nuire à l’économie américaine ou avoir des impacts sur un allié? Nous ne dirigeons pas la politique américaine, mais nous souhaitons que ceux qui ont à le faire, puisse prendre des décisions éclairées.»

Selon elle, personne ne devrait être surpris de voir des échanges corsés sur le sujet depuis quelques mois. «Le président Trump martèle depuis longtemps qu’il y a des déséquilibres dans les échanges commerciaux impliquant les États-Unis. Ce n’est pas une surprise, il avait fait campagne là-dessus. C’est encore son approche et on essaie de rester engagé dans le processus avec les Canadiens.»

Si les bureaux du consulat américain ont toujours fait des tournées du genre dans la région et ailleurs, l’arrivée des réseaux sociaux ajoute maintenant une variable importante dans la diffusion de l’information, estime Mme Areias-Vogel. «On vient tout juste de lancer notre page Facebook, dans les deux langues, en plus d’avoir un fil Twitter et une page web. C’est une fenêtre pour les gens afin qu’ils puissent avoir accès à des programmes, des bourses. C’était difficile d’informer les gens avant, maintenant, c’est beaucoup plus simple», résume-t-elle en terminant.