Léo Labonté, toujours passionné par son métier

SAINT-CAMILLE. Pendant 50 ans, de nombreux clients venant de Saint-Camille, mais également des paroisses environnantes, ont fait confiance à Léo Labonté en le laissant s’occuper de l’un de leurs biens les plus précieux, leur automobile.

Maintenant âgé de 78 ans, M. Labonté poursuit son travail au quotidien et opère toujours son commerce qu’il a ouvert en juin 1972, sur la rue Principale à Saint-Camille.

« J’ai travaillé pendant dix ans pour d’autres et j’ai ensuite eu l’idée d’être à mon compte. Je me suis dit j’allais m’essayer et que si ça ne fonctionnait pas, je pourrais retourner travailler pour d’autres », indique le sympathique mécanicien qui rappelle qu’à l’époque, à Saint-Camille seulement, il y avait une dizaine de garages dans la localité, dont la moitié vendait aussi de l’essence.

M. Labonté souligne que c’est en 1969 qu’il a commencé à construire son garage, par les fins de semaine. Quelques années après son ouverture, une deuxième partie, avec une entrée distincte, s’est ajoutée. S’il a toujours aimé les moteurs, ayant notamment accompagné son père dans cette passion quand il était jeune, M. Labonté souligne qu’il n’a jamais suivi de formation, hormis un cours pour l’entretien des tracteurs. « J’ai appris sur le tas. J’avais de bons patrons qui me traitaient bien. Quand je suis parti pour ouvrir mon garage, mon boss de l’époque s’en doutait. »

Depuis 50 ans, M. Labonté en a vu des voitures. Des changements d’huile, de pneus, d’amortisseurs, de silencieux et autres, il en a fait à la tonne. Sans oublier le graissage des voitures (antirouille). « Je faisais aussi des moteurs, des différentiels. J’ai arrêté cela il y une dizaine d’années pour me concentrer sur les changements d’huile, de pneus, d’amortisseurs et de silencieux, ainsi que l’antirouille, des choses pas trop compliquées, pour ne rien oublier », dit-il en riant.

Il dit déplorer que la mécanique soit devenue de plus en plus compliquée au fil des ans, l’évolution des voitures étant fulgurante. « Il y a tellement de stock notamment dans les moteurs d’aujourd’hui. Avant de te rendre aux valves, t’en as pour une demi-journée à démancher du stock. C’est tout en aluminium et tu ne vois rien tellement que les espaces sont restreints », poursuit-il en ajoutant qu’avec les voitures électriques qui sont de plus en plus nombreuses sur le marché, « je ne partirais plus à mon compte, c’est certain. C’est beaucoup trop d’équipements et ce serait beaucoup trop dispendieux. »

Réduire la cadence

De nos jours, malgré ses 78 ans, Léo Labonté est fidèle au poste dans son garage, situé derrière sa résidence, du lundi au vendredi, principalement les avant-midi. « Si je fais régulièrement des avant-midi, il m’arrive aussi, certaines journées, d’être sur place jusqu’à 17 heures. Si certains matins c’est plus tranquille, je peux ouvrir à 10 heures ou 11 heures au lieu de 9 heures. Le plus possible, je demande aux gens de prendre rendez-vous », poursuit celui qui compte encore, aujourd’hui, une quarantaine de clients réguliers.

« J’ai toujours eu une bonne clientèle qui était régulière. Je ne nuisais pas aux autres, je m’occupais de ceux qui venaient me voir et j’ai toujours aimé cela. Quand je pense à cela, j’ai au moins une cinquantaine de mes clients de l’époque qui sont décédés aujourd’hui. »

Affaire de famille

À part quelques stagiaires dans le passé, Léo Labonté dit ne pas avoir pas eu beaucoup d’employés dans sa vie, hormis sa fille qui était à son emploi pendant un an et demi à une certaine époque et continue toujours à le seconder, tout comme son petit-fils Kevin qui a une formation en mécanique et travaille régulièrement avec lui.

« J’ai toujours aimé mon métier et j’aime cela encore. Les journées passent plus vite que de rester assis tout le temps à ne rien faire. J’aime encore dépanner les gens », indique-t-il en ajoutant qu’il entendait continuer tant que la santé et le plaisir seront au rendez-vous et, surtout, qu’il sera intéressé à le faire.