Les vieux producteurs s’essoufflent, faute de relève
Le domaine maraîcher, le domaine de la pomiculture et de l’agriculture font face au vieillissement des producteurs et au manque de relève. L’achat d’une ferme représente des coûts exorbitants et les jeunes producteurs n’ont pas l’aide financière nécessaire.
Le problème de la relève en production est une roue qui tourne. Les petites et moyennes fermes n’ont pas de relève, alors ils vendent aux gros producteurs. Plus les fermes sont grosses, plus elles sont chères, et moins elles sont accessibles aux jeunes producteurs, explique Pierre Samson, directeur de la coopérative du Marché public de Sainte-Foy et producteur de pommes à l’Île D’Orléans.
En effet, selon les informations recueillies dans le mémoire rédigé l’an passé par la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), la relève comportait, en 2010, environ 8 000 jeunes âgés de moins de 40 ans et possédant au moins 1% des parts d’une entreprise agricole. Pourtant, on compte environ 30 000 fermes au Québec, dont 78% qui n’ont pas relève. Dans ce mémoire, la FRAQ mentionne qu’une ferme sur dix a comme propriétaire le plus âgé une personne de moins de 40 ans.
Stéphane Deslauriers, directeur général de la Fédération de la relève agricole, explique que ce n’est pas en terme de quantité qu’il manque de relève, mais bien en terme «d’outils et de maillage» pour eux. Il demeure tout de même positif sur l’avenir des jeunes producteurs.
Pierre Samson, âgé d’une soixantaine d’années, vit actuellement cette problématique. Ses deux enfants ont de belles carrières à Montréal et ne veulent pas reprendre la ferme. Il devra vendre son entreprise et sa maison pour connaitre sa retraite, mais les acheteurs ne sont pas nécessairement au rendez-vous. Il va jusqu’à croire que l’avenir des marchés publics est en danger. Il estime qu’environ la moitié des producteurs du marché public de Sainte-Foy sont âgés et n’ont pas de relève.
Selon Statistique Canada, entre 2001 et 2011, on a assisté à une perte d’environ 270 fermes par an, ce qui représente environ cinq fermes par semaine. La FRAQ espère freiner cette dégringolade, en offrant les outils nécessaires aux jeunes.
Par Marie-Pascale Fortier