Marché Saint-Luc : épicier recherché
SERVICE DE PROXIMITÉ. La préservation des services de proximité est un défi constant dans nos petites localités. Saint-Luc ne fait pas exception, la survie de la seule épicerie du village venant en tête de liste des priorités des élus et des intervenants locaux.
À cet égard, les membres du conseil municipal et les bénévoles du comité de développement soutiennent les efforts de l’épicier du village, Yvon Bussières, qui souhaite prendre une retraite bien méritée d’ici la fin de l’année, mais pas avant avoir vendu le commerce qu’il possède depuis 25 ans.
Au cours des dernières semaines, une fiche d’opportunité annonçant la vente de l’édifice est apparue sur différents sites internet, dont celui de la Municipalité, ainsi que sur les réseaux sociaux. Celle-ci présente le commerce et donne différents détails le concernant.
Sa préparation est le fruit d’un travail impliquant à la fois le propriétaire lui-même et les membres du comité de développement, soutenus par Jean-Louis Proulx, ancien agent de développement du CLD de Montmagny. Ce dernier a été embauché il y a quelque temps déjà dans le cadre du Programme préparatoire à l’investissement (PPI) réunissant différents intervenants des municipalités de Saint-Luc, Sainte-Sabine et Saint-Magloire, et dont le principal objectif vise le développement des cœurs de villages par le maintien ou la mise en place de services de proximité.
Le maire de Saint-Luc, François Michon, mentionne que dans le cadre du PPI, la priorité des intervenants du milieu était le maintien de l’épicerie.
« À l’été 2020, nous avions sondé nos commerçants pour voir comment ça se passait chez eux et c’est à ce moment qu’Yvon nous a dit que l’heure de la retraite approchait. On a tenu une consultation publique par Zoom à l’automne et trois points étaient ressortis, soit l’importance de maintenir les services de proximité pour la population, surtout l’épicerie et la station-service », mentionne-t-il en ajoutant que la relance du comité de développement et le récréotourisme étaient les autres priorités établies à ce moment.
« Dès qu’Yvon était prêt à procéder avec la vente, Jean-Louis Proulx a travaillé en étroite collaboration avec lui pour faire un état des lieux. Zoé Couture et Élisa Leblond-Fortin de la MRC ont aussi été mises à contribution pour la réalisation de la fiche. »
Les deux hommes soulignent que le processus de vente aurait pu être lancé bien plus tôt, mais qu’ils ont préféré attendre après les vacances de la construction pour le faire. Des tests de sols ont également été réalisés juste avant.
Belle carrière
Propriétaire du Marché Saint-Luc depuis près de 25 ans, Yvon Bussières souligne qu’il est temps pour lui de passer à une autre étape de sa vie, lui qui dit avoir apprécié toutes ces années à servir les citoyens de Saint-Luc et les visiteurs de passage. Une fois la vente conclue, il entend demeurer à Saint-Luc, ayant amorcé il y a quelques jours la construction d’une nouvelle résidence dans la localité.
Il mentionne que le prix de prix de vente indiqué dans la fiche, soit 163 000 $ pour l’immeuble et les équipements (ainsi que +/- 65 000 $ pour l’inventaire), est plus que raisonnable du fait que tous les équipements s’y trouvant sont en excellent état, notamment les compresseurs qui sont neufs. Le commerce est bien situé et le poste à essence est très achalandé, précise-t-il en ajoutant que ce dernier service est apprécié autant des résidents de Saint-Luc que des visiteurs, quadistes et motoneigistes.
« Les pompes ont 23 ans, mais celles-ci sont toujours en excellente condition, étant inspectées aux deux ans pour des fins d’assurances et aux quatre ans par les autorités gouvernementales », affirme-t-il en ajoutant que le commerce est situé dans le local actuel, un ancien garage de mécanique converti en épicerie, depuis 22 ans.
« L’épicerie va bien, mon comptable me dit que c’est l’un des meilleurs commerces du genre dans le coin. Un acheteur pourrait prendre le commerce et l’opérer tel quel et ferait des sous avec cela, car il est rentable, mais il ne faut pas avoir peur d’investir les heures nécessaires. »
François Michon souligne que la vente à un privé est le scénario numéro un visé par les élus et le comité de développement. Si cela devait ne pas se concrétiser, la mise sur pied d’une coopérative, comme on le voit à Sainte-Sabine ou Buckland, par exemple, pourrait être envisagée.
Les deux hommes se disent confiants que le processus de vente connaîtra un dénouement positif puisque depuis la publication de la fiche de vente, M. Bussières dit avoir reçu il a reçu quelque appels, dont un plus sérieux récemment.