Nouvel organisme voué au soutien des femmes immigrantes de Chaudière-Appalaches
COMMUNAUTÉ. Un nouvel organisme a vu le jour dans la région au cours des derniers mois. Liaison femmes immigrantes de la Chaudière-Appalaches offre un soutien et un accompagnement à cette clientèle afin qu’elle puisse participer activement à sa société d’accueil.
Il s’agit d’une initiative de Grace Oulai et Elima Diabong. Mme Oulai est originaire de la Côte-d’Ivoire et s’est installée à Thetford Mines l’automne dernier. Elle possède une formation en communication et publicité/marketing. Dès son arrivée, on lui a conseillé de s’impliquer et c’est ce qu’elle a fait. C’est d’ailleurs au travers de son engagement bénévole qu’elle a pu exercer son activité de communicatrice en dehors du travail. Pour sa part, Mme Diabong est originaire du Sénégal et demeure à Thetford Mines depuis une dizaine d’années. Elle est très impliquée dans sa communauté, mais c’est après avoir reçu le prix « Femme Noire inspirante de l’année » dans le cadre du gala du Centre d’aide aux personnes immigrantes et leurs familles l’hiver dernier qu’elle a eu le désir d’en faire davantage.
« À travers mon expérience, mes défis de femme immigrante et les femmes qui venaient me voir pour me parler de leurs propres défis, je me suis dit pourquoi ne pas en faire un organisme, explique Elima Diabong. Cela pourra avoir un plus grand impact que de façon individuelle. Je souhaitais amener cette implication à plus grande échelle. »
Soulignons que les deux femmes sont accompagnées par Marie-Chantal Imbeault. Cette dernière a été interpellée par la mission de l’organisme, ayant beaucoup travaillé avec des personnes immigrantes en entreprise et possédant un bon bagage d’expérience.
Les instigatrices ne voulaient pas nécessairement que l’organisme soit actif sur le territoire de la MRC des Appalaches, mais souhaitaient plutôt qu’il touche toute la région de Chaudière-Appalaches afin que son impact soit plus grand. « Il y a des femmes immigrantes partout au Québec et au Canada, mais nous avons choisi la région que nous connaissons, que nous aimons et à laquelle nous voulons que toutes prennent part. Nous considérons qu’en tant qu’immigrantes, nous sommes les mieux placées pour connaître les défis de ces femmes et pour en parler. Nous voulons nous concerter avec elles afin de porter leurs voix », raconte Elima.
Porte-paroles
L’objectif est donc de faire le pont, une liaison, entre les femmes immigrantes et les organismes, les MRC, les municipalités et toutes les autres institutions. Actuellement, elles ne se sentent pas concernées par les politiques municipales et les activités de loisirs parce qu’il y a peu de choses qui les attirent.
« Pourquoi les femmes en particulier ? Parce que c’est ce que nous sommes et c’est la seule clientèle que nous pouvons défendre. Quand l’homme immigrant arrive ici, c’est majoritairement pour travailler en entreprise où il est intégré dans les activités de celles-ci, mais lorsque les femmes viennent les rejoindre, les premiers mois et les premières années sont difficiles. Il y a beaucoup d’isolement social », indique Elima.
« Même si elles viennent avec leur conjoint, elles arrivent quand même avec une expérience, ajoute Grace. Toutefois, pendant les premières années, elles n’ont pas l’occasion ni l’opportunité de pouvoir valoriser ce bagage. Donc, ce que nous voulons faire, c’est d’identifier leurs besoins et leurs défis afin de transmettre cela aux personnes et aux organismes concernés. Plutôt que de seulement dénoncer, nous souhaitons participer aux tables de discussions et aux rencontres afin d’apporter des solutions. »
Selon les deux femmes, le but n’est pas de remplacer les organismes déjà en place qui possèdent différentes compétences, mais bien d’être des partenaires ainsi que des porte-paroles.
Se faire connaître
Liaison femmes immigrantes de Chaudière-Appalaches a tenu quelques rencontres avec des intervenants locaux depuis sa fondation officielle à la fin mai, en plus de participer à des événements entourant l’immigration.
« Nous sommes au début, dans une phase où nous devons nous faire connaître ainsi que notre vision et notre mission. Partout où nous nous présentons, les gens réalisent que le besoin est là, alors qu’ils n’y avaient pas nécessairement pensé avant », soutient Grace.
L’organisme a par ailleurs lancé un balado afin de présenter des femmes ayant réussi leur parcours professionnel. Elles abordent leurs défis, comment elles ont réussi à aller chercher la formation ou les compétences afin d’occuper le poste qu’elles ont actuellement. Le but est de présenter des parcours inspirants et de démontrer qu’il est possible de se tailler une place dans sa société d’accueil à travers son implication.