Théophile Audet de Saint-Camille: un centenaire autonome et actif
SAINT-CAMILLE. Né le 2 juin 1919 à Saint-Camille, Théophile Audet est entré, le dimanche 2 juin dernier, dans le club sélect des centenaires de la région. Près de 80 personnes étaient réunies dans l’ancien Bar Central de cette localité pour souligner cet événement.
Toujours en pleine forme, M. Audet est reconnu par les citoyens de sa localité et des paroisses environnantes qui le croisent à la Coop Sainte-Justine, où il aime faire son marché, au bingo à Sainte-Sabine où il joue tous les mardis après-midis depuis 14 ans, ou encore sur la route, lui qui est toujours adepte de vélo.
Malgré ses 100 ans bien sonnés, M. Audet possède toujours son automobile qu’il utilise pour aller faire ses courses. Il a commencé à conduire à l’âge de 15 ans et a officiellement obtenu son permis à l’âge de 26 ans. «Cela fait 74 ans que j’ai mon permis et je n’ai jamais eu de contraventions», se plait-il à dire.
M. Audet fait également du vélo presque tous les jours durant l’été, que ce soit sur la 204 en direction de Saint-Camille, ou encore sur la route de Sainte-Sabine. «J’en fais moins cette année en raison de la température, mais le beau temps va revenir», ajoute M. Audet qui possède un vélo électrique qui lui permet de monter plus facilement les côtes.
Et contrairement à bien des gens de son âge qui se retrouvent en centre d’hébergement, Théophile Audet demeure toujours dans sa résidence de la route 204 à Saint-Camille où il vit seul depuis le décès de son épouse, Rose-Hélène Nolet, en 2005.
Encore aujourd’hui, le nouveau centenaire s’occupe de la majorité des tâches de la maison, que ce soit la nourriture et le lavage, de même que la tonte de son gazon et l’entretien de sa cour l’hiver. Bien entouré des membres de sa famille, il reçoit également le soutien d’une préposée de la Coopérative de services à domicile des Etchemins qui lui rend visite chaque vendredi.
Portrait familial
Théophile Audet et Rose-Hélène Nolet, elle aussi native de Saint-Camille, se sont mariés le 18 juin 1955. Le couple a eu sept enfants, dont deux filles qui sont malheureusement décédées peu après leur naissance. Leurs cinq autres enfants, Marcel, Lucien, Carole, Reynald et France leur ont donné huit petits-enfants. M. Audet a également un arrière-petit-fils, Jérémy Gaulin, âgé de 18 mois. C’est au milieu des années 1960 qu’ils ont acquis la résidence où M. Audet vit toujours et qui était une ancienne école de rang de ce qu’on appelait, à l’époque, Sainte-Sabine station.
Pour faire vivre sa famille, M. Audet a occupé divers métiers. Il a vendu des fruits et légumes par les portes et conduit les autobus scolaires pendant près de 30 ans, ayant arrêté à l’âge de 71 ans. Il a été soudeur et réparait un peu de tout. «J’ai fait plein d’affaires dans la vie, ça serait long à tout raconter», mentionne le centenaire qui, à une certaine époque, a stationné les voitures à l’hôtel de Saint-Camille où se sont produits de gros noms du showbizz comme Willie Lamothe, Lévis Boulianne ou même le Grand Antonio.
De bons gênes
Théophile Audet dit ne pas avoir de recette miracle pour expliquer sa longévité. Un regard rapide à sa famille montre toutefois qu’il est assurément issu «d’une bonne génétique familiale». De fait, ses frères Henri-Louis et André ont 90 et 94 ans respectivement et une de ses sœurs, Irène, est décédée à 103 ans il y a de cela trois ans. D’autres membres de la famille sont décédés à 99 ans et 6 mois et 88 ans.
Son régime alimentaire, assez simple, se compose de pain, pommes de terre et de beurre. Il aime les biscuits et du chocolat, mais ne mange ni fruits ni légumes «que je n’ai jamais aimés», mentionnera-t-il. Il a fumé la cigarette jusqu’à l’âge de 80 ans, ayant arrêté après que son épouse soit tombée malade en raison de la cigarette. «On dit toujours qu’il faut éviter telle ou telle chose si on veut vivre vieux, mais lui fait toujours le contraire», souligne son fils Marcel en riant.
Témoin d’une société en changement
Théophile Audet peut se targuer d’avoir été témoin des principaux changements qui ont marqué la société au cours du dernier centenaire comme l’arrivée de l’électricité, du téléphone et de l’automobile. Il a également fraîche à sa mémoire un incendie qui a détruit l’église de Saint-Camille en 1925, alors qu’il n’avait que six ans. «J’ai vu le clocher tomber et ça m’a beaucoup marqué», mentionne celui qui a fait son service militaire en vue de la Guerre 1939-45, mais n’est pas allé sur le front.
S’il a toujours vécu à Saint-Camille, Théophile quittait pour travailler dans les chantiers forestiers et de construction de routes au Québec et même dans les Maritimes. Il a également pris part à la fabrication du chemin du coupe-feu dans le secteur de Saint-Camille, opération qui, se rappelle-t-il, se faisait au pic et à la pelle, contrairement à aujourd’hui.