Travail humanitaire: une deuxième nature pour L’Olivier des Etchemins
HUMANISME. Au cours des 13 dernières années, plusieurs adolescents de la MRC des Etchemins se sont rendus en Amérique du Sud afin de mener divers projets humanitaires, sous la responsabilité de la Maison des jeunes L’Olivier des Etchemins.
Un premier projet a eu lieu en 2006 et deux ans plus tard, l’actuel coordonnateur Guillaume Rodrigue prenait la relève. Depuis ce temps, le résident de Saint-Prosper a piloté 11 voyages à l’étranger, soit huit séjours humanitaires en Amérique du Sud, deux voyages d’implication communautaire en Belgique ainsi qu’un défi physique et sportif au Pérou.
Un neuvième projet humanitaire est en préparation depuis décembre 2018. Une nouvelle cohorte se dirigera vers l’Équateur pour un séjour de trois semaines débutant à la fin du mois de décembre de cette année.
Pour tous ses périples en Amérique du Sud de même qu’au Bénin, en Afrique, où il s’est rendu récemment avec un groupe d’étudiants collégiaux et universitaires venant de tous les coins du Québec, M. Rodrigue est associé à l’organisme CASIRA, basé à Thetford Mines. «C’est un projet qui s’étendra sur une période de huit ans. J’y suis allé printemps et j’y retournerai l’an prochain», a-t-il indiqué.
Menée par l’abbé Roger Fortin qui est originaire de Lac-Etchemin, CASIRA est, aux dires de M. Rodrigue, «une organisation sérieuse et solide qui apporte une aide directe et des retombées concrètes dans les milieux où elle intervient et pour qui la sécurité des participants est primordiale qui est rassurante pour les parents.»
Chaque mission humanitaire menée par la Maison des jeunes nécessite près d’une année de travail pour les jeunes inscrits au programme. Guillaume Rodrigue souligne que cette préparation est importante. «Chaque groupe comprend 13 ou 14 jeunes qui apprennent à se connaître, à se respecter et à travailler ensemble. Le financement se fait en équipe et c’est une étape primordiale», mentionne le coordonnateur.
Chaque voyage dure 23 ou 24 jours en moyenne, sauf celui en Équateur qui a été écourté à 21 jours en raison du coût de la vie là-bas. «Chaque jeune travaille, mais on a aussi des journées et des activités de tourisme d’incluses», précise M. Rodrigue.
Couts et financement
Dès leur inscription au projet humanitaire, chaque inscrit doit assumer un frais minimum, le reste étant récolté par le biais d’activités de financement qui se déroulent toute l’année. «Avant de s’inscrire, les jeunes sont au fait des activités de financement et des dates. La participation est obligatoire et cela les responsabilise.»
Les jeunes ramassent des cannettes par les portes ou lors de festivals. Ils font aussi du bénévolat auprès de certaines organisations qui leur font des dons en échange de leurs services. «Quand le jeune part, il a gagné son voyage et il est fier de cela», mentionne le coordonnateur qui ajoute que cet été, la Maison des jeunes l’Olivier des Etchemins a obtenu un important contrat auprès du Festivent de Lévis.
Pour chaque voyage humanitaire, un montant est dédié à l’achat de matériel et au paiement de la main-d’œuvre locale qui s’implique dans la réalisation des projets. Pour le prochain périple en Équateur, la Maison des jeunes participera à la construction d’une maison pour une famille défavorisée. «Dans notre budget, on a un montant de 10 000 $ qu’on amasse pour aider à payer la maison. La famille n’a pas d’argent, mais elle va participer à la construction et on va travailler avec eux.»
Éléments de motivation
Lorsqu’on lui demande ce qui l’incite à organiser ou prendre part à des voyages humanitaires sur une base annuelle, Guillaume Rodrigue dit qu’il aime voir l’évolution des jeunes tout au long du processus de préparation.
«On les amène à sortir de leur zone de confort. Certains manquent de confiance en eux et sont timides à leur arrivée dans le projet, mais ils se voient donner des responsabilités et ils font le travail. On fait aussi des ateliers qui sortent du cadre de la coopération internationale», mentionne-t-il en ajoutant que le fait de pouvoir aider des gens vivant dans des milieux défavorisés est gratifiant autant pour lui que pour les jeunes qu’il côtoie.