Une carrière dédiée aux Forces armées canadiennes
SOCIÉTÉ. Plusieurs anciens membres du Corps de cadets de Sainte-Justine, comme c’est le cas pour d’autres corps de cadets de la région, occupent aujourd’hui des postes névralgiques dans différentes sphères de la société, que ce soit dans l’armée ou chez les civils.
Natifs de Sainte-Justine et Saint-Cyprien respectivement, Patrick Chabot et Dave Gosselin soulignent que leur passage dans le mouvement des cadets a eu un effet direct sur leur avenir, eux qui font carrière dans l’armée canadienne depuis 25 ans et occupent des postes névralgiques au sein des Forces.
Lieutenant-colonel, Patrick Chabot est responsable de l’organisation administrative des soins de santé offerts dans les différentes bases du pays, ainsi que lors du déploiement des équipes en exercice partout au -Canada ou ailleurs dans le monde. Il mentionne que l’armée dispose de son propre réseau de santé et qu’à part certaines exceptions, les militaires ne sont pas censés se faire soigner dans les cliniques civiles.
« Notre département joue un rôle similaire à celui d’un ministère de la santé, mais au sein de l’armée », précise-t-il.
Pour sa part, Dave Gosselin est adjudant-chef au sein du 25e dépôt d’approvisionnement des Forces basé à Longue-Pointe, dans la région de Montréal, établissement dont l’existence remonte aussi loin qu’à la Deuxième Guerre mondiale.
« On est un peu comme l’Amazone de l’armée. Les gestionnaires de matériel sont à Ottawa et de notre côté, on fait l’entreposage des équipements et on gère tout cela en fonction de leurs directives », signale-t-il.
Tous deux âgés de 44 ans, les deux hommes sont entrés dans l’armée en même temps, mais ont eu un cheminement un peu différent.
« Nous avons passé sept ou huit ans dans les cadets et après, comme on n’avait plus l’âge, nous sommes partis pour les études collégiales. On s’est perdus de vue un certain temps et on s’est croisé à nouveau quelques années plus tard. Ça adonne qu’aujourd’hui, on travaille dans le même édifice et que nos bureaux sont presque voisins », raconte Patrick.
Ce dernier mentionne qu’il a commencé par la réserve, à temps partiel puis à temps plein, avant de joindre les forces régulières, ce qui l’a amené à voyager partout au Canada. Il est établi à Montréal depuis deux ans, après un séjour dans la région de Toronto.
Après avoir suivi une formation en dessin industriel, Dave souligne qu’il est entré dans l’armée régulière directement en 1997. « C’est devenu mon principal gagne-pain. J’étais technicien en approvisionnement puis c’est devenu technicien en gestion de matériel. De par mon grade, j’ai changé de métier récemment, mais je demeure un technicien en gestion de matériel », mentionne-t-il.
Au cours des dernières années, il a été promu au poste d’adjudant-chef, le plus haut niveau accessible pour les sous-officiers comme lui. On compte entre 400 et 500 adjudants-chefs dans l’ensemble des Forces canadiennes, précise-t-il.
La gestion de la pandémie
Au cours des 18 derniers mois, les deux Etcheminois ont eu à s’impliquer, directement ou indirectement, dans les efforts en lien avec la lutte à la COVID-19.
D’une part, Patrick Chabot dit avoir œuvré de façon directe dans la gestion de la pandémie lorsque le gouvernement du Québec a fait appel à l’armée pour obtenir des renforts des militaires dans le réseau de la santé.
« J’ai travaillé là-dedans 7 jours sur 7 pendant trois mois pour établir un plan complet de déploiement de nos militaires. Au début, nous étions seulement censés prêter du personnel médical qui travaillait déjà pour nous. Quand l’armée a décidé d’envoyer des soldats sans formation médicale, il fallait leur montrer comment les protocoles marchaient, car ils n’étaient pas habitués à traiter avec le virus. C’était une grosse tâche », indique-t-il en rappelant que les 200 ou 300 premiers militaires affectés à la lutte contre la COVID-19 étaient principalement des médecins, infirmiers ou infirmières.
Pour sa part, Dave souligne que s’il n’a pas été impliqué directement dans la gestion de la pandémie, son département a eu un certain rôle de soutien à jouer en ce sens qu’une partie importante du matériel de protection utilisé par l’armée (gants, masques de procédure et autres) pour la lutte à la COVID transitait par leurs installations.
« La gestion de ce matériel est normalement du ressort de l’équipe de santé et comme ça en prenait davantage et qu’ils n’avaient pas la capacité d’emmagasiner tout cela, nous avons été mis à contribution. »
25 ans de carrière
Patrick Chabot souligne que son but était de se rendre à 25 ans de carrière, car à ce moment la personne peut quitter les forces avec une pension immédiate. De son côté, Dave mentionne qu’il aurait pu quitter l’armée après 20 ans de services, mais qu’il souhaitait se rendre à 25 ans, ce qu’il fera en janvier prochain. C’était un objectif personnel qu’il souhaitait atteindre.
Les deux hommes sont fiers de leur cheminement. « Je ne changerais pas ma carrière pour rien au monde. Il y a peut-être certaines opportunités que j’ai manquées que je reprendrais aujourd’hui, mais c’est tout, » mentionne Dave.
« Moi, j’ai fait ce que je voulais. L’armée m’a permis d’apprendre l’anglais, d’avoir des études universitaires et de voyager partout au Canada. Je suis très satisfait de ce que j’ai fait », conclut Patrick.