Pertes financières très importantes chez les cabanes à sucre
AGRICULTURE. En pleine saison acéricole, les cabanes à sucre sont fermées depuis le 15 mars en raison du coronavirus.
Référence du domaine en Beauce, la Cabane à Pierre de Frampton est en opération depuis 26 ans. C’est la première fois que l’entreprise doit fermer ses portes durant la saison des sucres.
«C’est du jamais vu. On est ouvert à l’année, mais le tiers de notre revenu annuel se fait au printemps. On devait notamment accueillir plus de 7500 étudiants des États-Unis et de l’Ontario. C’est certain que nous connaîtrons d’importantes pertes financières. Nous avons dû mettre à pied une vingtaine d’employés», confirme Nathalie Poulin, directrice des opérations.
Avant l’annonce du gouvernement exigeant la fermeture des cabanes à sucre, la Cabane à Pierre avait déjà enregistré plusieurs annulations. «Ça a commencé vers la fin février. On voyait également une baisse dans les réservations», dit Mme Poulin.
L’entreprise prévoit la tenue d’activités une fois la crise passée. «On espère prolonger la saison des sucres si les gens veulent embarquer avec nous. Comme on produit au fur et à mesure, il y a peu de pertes alimentaires. La priorité reste la santé de nos clients et employés. Les gens peuvent acheter des cartes cadeaux pour nous encourager», mentionne-t-elle.
Repas préparés
Basée à Saint-Benoît-Labre, la Sucrerie Busque subit aussi les contrecoups du coronavirus. Carol Busque, propriétaire, parle de pertes estimées à 150 000 $ en repas et rassemblements.
La sucrerie réussit encore à desservir sa clientèle avec des repas préparés. «On a lancé le service en 2018. La réponse est positive et les clients sont satisfaits. Nous avons une bonne réputation et les reins solides, mais ce n’est qu’un service complémentaire», rappelle M. Busque.
Malgré les partes financières, il approuve les gestes du gouvernement Legault en lien avec la crise actuelle. «Tout le monde doit faire sa part. Il faut rester solidaire», indique ce dernier.
Dans Bellechasse, l’Érablière Marcel Viens de Sainte-Claire compte 50 000 entailles et organise plus de 3000 repas annuellement. Chantale Viens, qui vient à peine de revenir au sein de l’entreprise familiale, confirme que celle-ci essaie de profiter quand même de la saison des sucres.
«Nous sommes régulièrement au téléphone. Tout s’annule, ou nous-mêmes annulons les réservations. Nous avons quelques produits préparés. C’est pourquoi nous offrirons peut-être un service de repas pour apporter, inspiré de ce que l’on fait habituellement. On décidera ça à la fin du mois, selon la situation qui prévaudra», dit-elle.
* Avec la collaboration d’Éric Gourde