Essai à long terme du Subaru Forester 2021, partie 2 : bouton et ronron
Auto123 met à l’essai – à long terme – le Subaru Forester 2021. Aujourd’hui, partie 2.
Voir aussi : Essai à long terme du Subaru Forester 2021, partie 1 : D’abord les origines…
Maintenant que vous savez tout sur les origines de la marque Subaru et de son modèle Forester, que diriez-vous de le démarrer ?
Le Forester 2021 se décline en six versions – base, Commodité, Tourisme (celle de notre essai), Sport, Limited, Premier – et toutes, sauf la moins chère (28 995$), ont remplacé la vieille idée de ficher une clef dans le barillet par un bouton-poussoir. Il faut d’abord le découvrir, ce bouton, ce qui exige de pencher légèrement la tête à droite du volant pour pouvoir s’exclamer « ah tiens, te voilà toi ! ».
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Il est où le bouton ?
Rien pour s’infliger une hernie cervicale, je vous rassure, mais sur le plan de l’ergonomie, ce n’est pas génial. Pourquoi devons-nous chercher, ne serait-ce qu’une seconde, l’interrupteur qui commande l’allumage de notre divin chariot ? Il devrait y avoir un consensus dans l’industrie qui inciterait tous les constructeurs à loger ce bouton, le plus important de tous, bien à la vue, soit au centre du tableau de bord ou alors – ma position préférée – à plat sur la console au plancher.
Pour enrober la mise à feu de toute la dignité qui sied à cette cruciale étape, c’est l’emplacement idéal. Sans oublier que ça nous permettrait de se prendre plus facilement pour un gradué de Top Gun comme Pete Maverick Mitchell aux commandes de son avion de chasse.
Certains fabricants l’ont bien compris. Je pense à la mollette de cristal de Volvo et à la pastille vitrée d’Aston Martin. À la « toggle switch » rouge et centrale d’une MINI. Lamborghini a poussé le rituel plus loin en recouvrant le fameux bouton d’un couvercle (bien sûr rouge) qu’il faut soulever avant d’activer les turbines.
À l’opposé, Tesla, qui ne fait rien comme les autres, a tout bonnement éliminé la cérémonie du démarrage. Tant qu’on a la clef sur soi (qui peut être votre téléphone), l’auto se place illico en mode « on ». Un jour, fort probablement, tous les constructeurs imiteront les véhicules avant-gardistes d’Elon.
D’ici là, je vous l’accorde, un bouton de cristal dans le Forester serait peut-être comme suspendre un chandelier Louis XIV dans le cabanon de la tondeuse, tout comme le recouvrir d’un capuchon écarlate paraîtrait sans doute un tantinet exagéré par rapport aux 182 chevaux du 2,5 litres à 4 cylindres opposés horizontalement.
Retenez donc au moins, chers constructeurs, que vous n’avez désormais qu’à déposer le bouton de contact dans un endroit parfaitement visible au premier coup d’œil pour faire œuvre utile.
Un joli ronron ?
Et Dieu sait que le qualificatif utile doit s’appliquer à un Forester qu’on classe justement dans la catégorie des véhicules utilitaires sport compacts. Un VUS.
Un Véhicule, le Forester ? Da ! Sport ? De fait, certains VUS peuvent brandir cette épithète sans aucune gêne. Je ne dirai jamais d’un Porsche Cayenne Turbo S qu’il n’est pas sportif.
Mais le Forester ? Vous devinez tout de suite au démarrage que ce n’est pas exactement le bon adjectif. Le son du moteur boxer ne fait pas penser à celui d’une F1. Il évoquerait plutôt un tracteur au milieu d’un champ de maïs.
J’exagère. Cette image était surtout vraie il y a quelques années. Aujourd’hui, dire que les moteurs à plat sont condamnés à pousser des chants agricoles reviendrait à énoncer une généralité inexcusable. Après tout, Ferrari a longtemps utilisé des moteurs boxer, Porsche le fait encore, et il ne viendrait à personne l’idée saugrenue de qualifier leur rugissement de campagnard.
La tonalité particulière du moteur du Forester vient du fait que ses collecteurs des gaz d’échappement ne sont pas d’égale longueur. Ces écarts causent les borborygmes rauques distinctifs. Ce ronron grognon a tendance à envahir la cabine au démarrage à froid, puis il s’adoucit.
Personnellement, j’aime le son du Forester. Je le trouve robuste et rassurant. Et une fois le moteur lancé, il n’a pas tendance à se prendre pour un passager installé de force à nos côtés. Au fil des ans, et en ne lésinant pas sur les matériaux insonorisants, Subaru lui a inculqué les bonnes manières, de sorte qu’il sait se montrer relativement discret pendant les trajets.
Enfin, nous aurons l’occasion de revenir sur la « sportivité » du Forester. Pour le moment, le hasard a voulu que je puisse m’attarder à la lettre médiane de l’acronyme VUS, le « U » d’utilitaire.
Car moins de 10 minutes après avoir démarré le Forester pour la toute première fois, je me suis retrouvé dans le stationnement d’un IKEA. Ma blonde souhaitait meubler à neuf son nouveau bureau et elle n’avait pour moi qu’une seule question : « Est-ce que ça va rentrer ? »
On le verra ensemble dans mon prochain compte-rendu parce que j’ai promis à mes patrons chez Auto123 d’essayer de m’en tenir à des textes courts au lieu de vous endormir avec des romans-fleuves.
Et donc : à suivre…