Essai de la BMW M440i xDrive 2021 : le temps de verser une larme…
Auto123 met à l’essai la BMW M440i xDrive 2021.
Le nouveau coupé de Série 4 de BMW a beaucoup fait jaser au fil des derniers mois, principalement à cause de cette immense calandre logée entre les deux blocs optiques. Bien que cette dernière soit inclinée vers l’avant – un sympathique clin d’œil vers le passé glorieux de la marque, d’ailleurs —, la nouvelle grille double de BMW est loin de faire l’unanimité, tellement en fait qu’une poignée de préparateurs s’affairent déjà à élaborer des options de remplacement… plus sobres !
Mais, au-delà de ce mini scandale à propos d’une rhinoplastie qui, pour plusieurs, a mal tourné, la BMW M440i xDrive 2021 s’inscrit dans une lignée de coupés sport en perte de vitesse. L’industrie met beaucoup d’énergie dans le segment utilitaire par les temps qui courent, ainsi que dans le virage électrique qui s’accélère.
Pendant ce temps, les sportives se meurent petit à petit ; certains modèles sont abandonnés, tandis que d’autres sont même transformés en VUS de performance — je pense à toi, Ford Mustang Mach-E — et on oublie trop souvent que l’automobile de demain sera automatisée au possible. Bientôt, la voiture sans conducteur sera commandée via un appareil intelligent et transportera ses occupants où bon leur semble.
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La nouvelle BMW M440i xDrive 2021 est donc une « vieille » voiture, un concept dépassé qui pousse son propriétaire à tomber en amour avec les courbes de son bolide, à la laver aussi souvent que possible, à écouter le ronronnement de la mécanique 6-cylindres en ligne, à savourer les virages des routes sinueuses qu’il emprunte la fin de semaine venue pour satisfaire son manque d’adrénaline ou simplement pour apprécier le trajet maison-boulot-maison.
Mais dans ce « concept dépassé », il y a cette relation que le passionné entretient avec sa voiture, cette union qui est appelée à disparaître dans un modèle de société où l’automobile ne sera plus un objet de désir, mais bien un outil pour transporter les humains du point A au point B. En attendant l’inévitable, cette « vieille » voiture continue d’exister pour celui ou celle qui accorde, encore ne serait-ce qu’un maigre intérêt, à la conduite pure, à celle qui accroche un sourire au visage de son pilote.
Le design d’abord
Avant de vous livrer mes impressions de conduite, réglons tout de suite la question du design. Et même si l’apparence d’une voiture est purement subjective, je me permets d’ajouter quelques commentaires au sujet de cette voiture qui a fait sursauter beaucoup de gens à l’automne 2020.
Oui, c’est vrai, ce grillage ne laisse personne indifférent et j’ai moi-même quelques réserves sur la forme des deux « reins », mais il est de mon devoir de vous dire que le museau de la Série 4 est moins prononcé qu’il n’en a l’air sur les clichés officiels du constructeur. Et, de profil, ce « pif » bavarois incliné vers l’avant ajoute une touche de classe à l’ensemble de la silhouette. Pour le reste, la M440i respecte plus traditionnellement la forme à laquelle nous avait habitués la précédente Série 4 et même le coupé de Série 3 avant elle. Voilà, c’est dit !
Une grille n’a aucune incidence sur les performances
C’est vrai que le design automobile fait partie de l’expérience lorsqu’on possède une voiture, mais en fin de compte, ce qui est primordial pour l’amateur de conduite, c’est l’expérience derrière le volant et disons qu’avec cette M440i xDrive 2021, on oublie assez vite qu’entre les deux phares, il y a cette grille qui fait tourner les têtes.
Tout d’abord, il y a cet habitacle soigneusement ficelé avec les sièges chauffants en cuir, et le volant gainé de cuir — et chauffant —. Puis, on retrouve cette planche de bord recouverte de similicuir et ce judicieux agencement des matériaux avec l’aluminium brossé et des plastiques de belle facture, notamment. Même le système d’infodivertissement s’avère de plus en plus facile à manier au fil du temps.
La position de conduite est excellente et se trouve en quelques ajustements de siège. Le volant, quant à lui, pourrait s’avérer un peu gros à tenir en main… pour les petites mains. Mais pour les autres, ce dernier est un réel charme à manier ; idem pour les palettes qui lui sont attachées ou même pour le levier de la boîte de vitesses.
Les sièges sont assez enveloppants pour rester bien en place dans les virages abordés à vive allure, et ceux-ci sont suffisamment moelleux pour les escapades prolongées. La direction à assistance électrique qui s’alourdit à haute vitesse n’est peut-être pas la plus chirurgicale de l’industrie, mais on n’est pas loin de la perfection à ce chapitre également.
Quant à cette mécanique 6-cylindres en ligne turbocompressée de 3 litres, elle est au cœur des sensations ressenties lorsqu’on appuie sur la pédale de droite. Au fait, saviez-vous qu’un système hybride léger de 48 volts vient épauler la mécanique, lors de fortes accélérations, mais aussi pour récupérer l’énergie ?
Sur la route
Lorsque le turbocompresseur entre en fonction — quasi instantanément d’ailleurs —, le passage des rapports se fait d’une manière assez saccadée en mode Sport où les organes mécaniques sont à leur comble. Et, croyez-moi, l’attente n’est pas très longue avant qu’on atteigne une vitesse bien au-delà des limites permises. Pourtant, malgré la symphonie du six cylindres aligné qui chante sous le long capot, la M440i xDrive ne bronche absolument pas.
Les accélérations sont spectaculaires, mais le châssis, raide au possible, fait en sorte qu’on se sent en plein contrôle. Le rouage intégral xDrive a aussi son mot à dire, surtout lorsque votre humble serviteur a l’excellente idée de pousser une voiture à la limite sur une route sinueuse recouverte de gadoue glissante. Je n’ai jamais ressenti la moindre hésitation de sa part. L’efficacité de la boîte de vitesses est telle qu’on oublie presque que BMW produit parmi les meilleures boîtes manuelles de l’industrie. Finalement, le freinage est mordant, à l’image de la M340i xDrive essayée l’an dernier.
Le mot de la fin
J’ai beau chercher, j’ai bien du mal à lui trouver des défauts à celle-là. Oui, bon, c’est vrai qu’une boîte manuelle serait magique avec ce moteur, mais la transmission automatique est plus efficace et ne gomme pas la prestation du coupé lorsque ça compte. Le coût des options est faramineux — il y en a près de 15 000 $ sur ce véhicule dont l’offre s’amorce à 64 450 $. Résultat : le prix de ce coupé bavarois atteint 78 495 $, une très jolie somme qui, il n’y a pas si longtemps, vous permettait de repartir au volant d’une BMW M3… de génération antérieure !
D’ailleurs, à ce compte, je me demande également s’il est vraiment nécessaire de viser le modèle plus performant. La BMW M440i xDrive 2021 n’a rien d’une tortue, son agilité est éprouvée et son niveau de confort est l’une de ses principales qualités. Mais, ce qui importe par-dessus tout, c’est l’agrément de conduite que ce coupé 2+2 procure à quiconque se retrouve derrière son volant.
Cette béhème me rend triste parce qu’elle fait partie d’une catégorie de voitures en déclin, un modèle associé à une époque où le slogan « The Ultimate Driving Machine » prenait tout son sens. Je l’avoue, la M440i xDrive a des allures d’ordinateur de la NASA à côté d’un coupé de Série 3 des années 2000, mais on sent encore cette obstination chez BMW à rendre le conducteur heureux à bord de certaines créations et la Série 4 en fait heureusement encore partie.
On aime
Le confort
L’étonnante agilité
La mécanique 6-cylindres en ligne
On aime moins
Pas de boîte manuelle
Le coût des options
La concurrence principale
Audi A5
Infiniti Q60
Lexus RC
Mercedes-Benz Classe C Coupé