Essai de la Honda Civic Touring 2018
En 2016, Honda dévoilait la 10e génération de sa populaire Civic, le modèle qui lui a permis de percer sur le continent nord-américain. Les générations qui ont précédé ce modèle avaient peu évolué au cours des trois dernières moutures. On se contentait de réviser plus ou moins la silhouette, d’améliorer la mécanique et on comptait sur la réputation de la marque et sa fiabilité pour convaincre les acheteurs. Cette fois, on a fait une remise à jour complète, ou un « reset » pour employer un terme fort utilisé en électronique. C’était un changement total tant au chapitre de la silhouette, de la motorisation et de la boîte de vitesses. On avait privilégié auparavant un certain caractère bourgeois et on avait optimisé le confort au chapitre de l’agrément de conduite, cette fois, on tentait de combiner le tout.
S’il faut se fier à la réception qu’a reçue ce nouveau modèle de la part du public et des critiques, cette transformation a été couronnée de succès. De plus, l’acheteur a le choix entre trois modèles de carrosserie, soit la berline conventionnelle, la berline cinq places et un coupé. En plus, les amateurs de voiture ultra performante peuvent également choisir le modèle Type R dont les 306 chevaux permettent d’avoir des émotions fortes à son volant.
Nous avons passé quelques jours au volant d’une version de la berline Touring et même après pratiquement trois années sur le marché maintenant, cette voiture n’a pris aucune ride. Il faut également souligner que pour l’année modèle 2018, les changements sont pratiquement inexistants.
Silhouette agressive et controversée
Les deux dernières générations qui ont précédé le modèle actuel ont été sérieusement critiquées pour leur manque de caractère visuel. Les stylistes se sont contentés de quelques retouches et il fallait pratiquement que le nouveau modèle soit comparé à celui qu’il remplace pour voir la différence. Ce ne fut pas le cas avec cette 10e génération alors que les designers ont jeté par-dessus bord la silhouette antérieure pour nous proposer une voiture aux lignes agressives avec une section avant dominée par une grille de calandre se prolongeant jusqu’aux feux de route, ceux-ci surplombant des modules aux dimensions impressionnantes servant à accueillir les phares antibrouillard. Cela donne un aspect moderne et dynamique à la voiture. On a voulu faire de même à l’arrière en réalisant les feux de freinage et de position en forme de V localisés sur les ailes arrière et la partie supérieure du couvercle du coffre. C’est une signature visuelle qu’on ne peut manquer tant c’est incontournable. D’ailleurs, en conduite nocturne, il est facile de reconnaître une Civic grâce à ses feux arrière.
Habitacle : quelques réticences
Il faut d’abord préciser que même si nous étions au volant du modèle haut de gamme de cette voiture, nous avons été quelque peu déçus par la qualité des matériaux. Il est vrai que le plastique recouvrant la planche de bord est relativement souple, mais quelques éléments sur le volant et ailleurs nous ont semblé des économies qu’on avait pu facilement oublier afin de donner plus de caractère à cette voiture. Mais il ne faut pas en faire un drame, mais compte tenu de la réputation de Honda en fait de qualité de matériaux et de finition, on aurait pu se forcer un peu plus. D’ailleurs, les versions plus économiques proposent des sièges dont le tissu n’est pas tellement impressionnant et qui a tendance à retenir poussières, poils d’animaux et autres.
Sur une note plus positive, le volant se prend bien en main en raison de son boudin de bonnes dimensions tandis que plusieurs commandes sont localisées sur les rayons horizontaux de ce dernier. On peut gérer la radio, le système téléphonique et le régulateur de croisière entre autres. L’écran d’affichage est de bonnes dimensions et il se transforme également en caméra de vision latérale de droite lorsqu’on actionne le clignotant pour tourner à droite aussi lorsqu’on appuie sur un bouton d’activation placé à l’extrémité de ce levier. C’est ingénieux et fort pratique. Cependant, le système d’info divertissement pourrait être un peu plus performant et on doit toujours reprocher la présence du système de réglage du volume audio par le biais du réglage tactile situé à gauche de l’écran qui est loin de faire l’unanimité. On nous répond chez Honda que le rayon gauche du volant possède une touche qui permet de régler, selon eux, le volume plus facilement. C’est vrai, mais cette touche est hypersensible et plusieurs personnes appuient sur ce réglage avec leur pouce de façon inopinée et le volume audio augmente de façon spectaculaire et imprévue.
L’ergonomie générale est bonne, les sièges offrent un confort correct et en plus l’espace ne fait pas défaut pour des voitures de ces dimensions. Toutefois, comme la voiture est relativement basse, il faut baisser la tête pour monter à bord. Les places arrière sont passablement confortables pour des personnes de grande taille, mais ils devront se plier outre mesure pour s’y loger. Soulignons au passage que le coffre est de dimensions généreuses avec une capacité de plus de 400 litres sur tous les modèles et de 727 litres sur la version 5 portes.
Choix et performances
Quatre moteurs différents sont au catalogue de la Honda Civic, mais il faut préciser qu’ils ne sont pas tous offerts sur tous les modèles. En premier lieu, la version Type R est la seule à être équipée du moteur 2,0 litres turbo d’une puissance de 306 chevaux. Il y a ensuite les versions Si dont le moteur 1,5 litre turbo produit 205 chevaux. Il s’agit du même moteur turbocompressé que celui moins puissant offert sur les versions plus luxueuses. Dans ce cas, sa puissance est de 174 chevaux ce qui amplement suffisant dans la majorité des cas. En fait, si vous optez pour une version d’entrée de gamme, votre Civic vous sera livrée avec le moteur 2,0 litres atmosphérique de 158 chevaux. Ceux-ci sont équipés de série avec une boîte manuelle à six rapports. La boîte de vitesses à rapports continuellement variables est optionnelle sur ces modèles, mais elle est de série sur ceux propulsé par le 1,5 litre turbo. Cette motorisation équipait notre modèle d’essai. À ce chapitre, il y a peu de reproches à faire puisque le temps de réponse du turbo est à peine perceptible tandis que la boîte de vitesses à rapports continuellement variables est parmi l’une des meilleures sur le marché. Cela dit, le niveau sonore est différent d’une boîte automatique conventionnelle, mais aussi habitue facilement.
La tenue de route est bonne, et sans être sportive, cette Civic à vocation essentiellement familiale se révèle facile à conduire et son comportement routier ne devrait pas vous décevoir. En effet, il est parmi l’un des plus consistants de sa catégorie même si la direction pourrait être plus précise. En fait, là où cette berline risque de vous décevoir, ce sera au chapitre du confort des sièges avant, de la qualité de certaines composantes et de la facilité de monter à bord et de vous en extraire.
Mais c’est peu de chose en comparaison d’une fiabilité qui a fait ses preuves au fil des années et de son excellente valeur de revente.
Contenu original de auto123.